Négliger le Sahel risque de créer d’autres crises comme au Mali (Prodi)

1
Romano Prodi
Romano Prodi

NEW YORK (Nations unies) – L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel Romano Prodi a appelé mercredi le Conseil de sécurité à “ne pas oublier le Sahel” sous peine de voir surgir dans cette région d’autres crises semblables à celle du Mali.

 

“N’oubliez pas le Sahel si vous ne voulez pas avoir d’autres Malis”, a lancé M. Prodi aux ambassadeurs des 15 pays membres réunis pour des consultations sur ce dossier. Il a aussi “appelé la communauté internationale à se montrer aussi généreuse pour le Sahel qu’elle l’a été envers le Mali”.

 

“La situation au Mali est symptomatique de ce qui arrivera dans d’autres parties du Sahel si une réponse rapide n’est pas donnée aux défis qu’affronte la région”, a-t-il expliqué. Inversement, “le succès ou l’échec au Mali aura un impact sur l’ensemble du Sahel”.

 

M. Prodi présentait au Conseil un rapport sur une “stratégie intégrée” pour le Sahel qui se concentrera sur “les cinq pays les plus nécessiteux” (Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger et Tchad). Avec le déploiement à partir de lundi prochain de la Mission de l’ONU pour la stabilisation au Mali (Minusma), l’accent sera mis davantage sur les quatre autres pays, a-t-il précisé.

 

L’envoyé spécial a préconisé la création d’un Fonds pour l’action au Sahel qui pourrait être co-géré par la Banque africaine de développement et la Banque mondiale: “Les donateurs seront libres de choisir leur type d’assistance et les populations du Sahel sauront d’où vient l’aide”. Il a
aussi proposé la création d’un Institut de recherche sur le Sahel.

 

Pour M. Prodi, il faut faire vite car l’intérêt pour le Sahel que la crise au Mali a suscité “ne durera pas éternellement”. “L’inquiétude partout dans le monde devant l’expansion du terrorisme au Sahel a fourni l’occasion de mobiliser du soutien en faveur des peuples de la région à court et à long terme”.

 

La “stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel” se fonde sur “quatre piliers”, a expliqué M. Prodi: “gouvernance, sécurité, besoins humanitaires et développement”.

 

Elle a pour ambition de s’attaquer à tous les aspects de la crise: amélioration de la gouvernance, lutte contre la criminalité et contre le terrorisme, aide humanitaire à 11,4 millions de personnes menacées par la faim dont 5 millions d’enfants de moins de 5 ans.

 
M. Prodi, ancien chef du gouvernement italien âgé de 73 ans, avait été nommé en octobre 2012 comme envoyé spécial pour le Sahel.

 

avz/mdm

Commentaires via Facebook :

Comments are closed.