Au terme de deux jours d’intenses travaux sur l’adoption de la plateforme pour la coopération en matière de sécurité et de défense, nous avons tendu notre micro au secrétaire permanent du G5 Sahel, Najim El Hadj Mohamed, pour qu’il nous livre ses impressions.
Le Pouce : Nos lecteurs voudraient savoir si vos attentes ont été comblées ?
Najim El Hadj Mohamed : « Nos attentes sont pleinement atteintes au bout de ces 48 heures de travaux qui ont été assez intenses et qui ont été caractérisés de compréhension mutuelle, d’engagement individuel et collectif pour nous permettre d’atteindre les objectifs dans les délais que nous nous sommes impartis. Sincèrement les objectifs sont atteints puisque nous sommes parvenus à un consensus. C’est cela le plus important. Lorsque cinq Etats décident de se mettre ensemble et que l’on puisse aboutir à un consensus, je pense que cela est une avancée significative dans le processus de sécurisation et de défense de notre espace, non seulement par rapport à la méthode, mais aussi au fruit de notre cogitation. Tout çà me donne une entière satisfaction parce qu’il a été question d’élaborer un cadre juridique et institutionnel en matière de coopération pour la défense et la sécurité des Etats. Le premier texte a été bien élaboré et pré validé par les experts des différents Etats avec leurs partenaires qui nous ont aussi aidé à la réflexion. Nous avons déterminé un second cadre pour la défense et la sécurité en matière d’assistance générale de tout le dispositif sécuritaire et de défense au niveau du G5 Sahel. Je peux vous dire sans me tromper que nous sommes arrivés à bout de l’objectif que nous nous sommes fixés et le résultat produit me donne entièrement satisfaction ».
Le Pouce : Quelle appréciation faites-vous de la coopération avec l’ONUDC ?
Najim El Hadj Mohamed : « Je la salue. L’ONUDC s’était engagée à nous accompagner depuis la réunion de Niamey où les ministres en charge de la sécurité ont pris l’engagement de créer une plateforme de coopération en matière de sécurité et de créer un réseau sécurisé en matière d’information entre les Etats. L’accompagnement de l’ONUDC a permis de pouvoir toiletter les projets de textes que nous avons. Parce que nous avons crée la plateforme et il n’y avait pas de textes. Il fallait lui donner un corpus juridique pour pouvoir engager les Etats. Quand les Etats se réunissent, ou créent quelque chose, tant qu’il n’ ya pas de textes législatifs et juridiques qui engagent toujours les Etats, ils demeurent tout juste une intention. L’ONUDC de part son expertise dans le domaine de la sécurité nous accompagne à pouvoir doter cette plateforme de textes juridiques qui va engager les Etats. Cette coopération de l’ONUDC se situe dans le cadre de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel où nous nous sommes concertés avec l’ensemble des dispositifs des Nations Unies. Par rapport à cet aspect, l’ONUDC nous accompagne dans son expertise et dans son mandat. Nous sommes satisfaits de l’accompagnement de l’ONUDC. L’ONUDC a fait le tour des Etats, a fait l’état des lieux de l’ensemble des dispositifs au niveau des différents Etats et des patrons de coordination en matière de sécurité. Ils se sont engagés à renforcer les capacités de ces dispositifs, à les équiper, à former, à encadrer et à nous aider dans la suite pour les actions futures dans le domaine de la sécurité principalement. Je peux dire que cette coopération se porte assez bien. Elle ne fera que grandir et aller de l’avant dans d’autres domaines tels que la gouvernance, la corruption, les problèmes de la justice et d’autres compétences de l’ONUDC et des préoccupations des Etats du G5 Sahel ».
Le Pouce : Etes-vous serein pour la suite ?
Najim El Hadj Mohamed : « Nous n’avons aucune inquiétude vis-à-vis des Etats. Parce que le G5 est crée par la seule volonté politique des Etats. Nous avons un soutien politique assez fort des Etats. Pour preuve, les pays respectent les engagements qu’ils ont pris. Ils veulent aussi allier dans leur pratique, la sécurité et le développement. La philosophie du G5 Sahel, c’est de faire de la sécurité et le développement dans toutes les actions que nous menons. Nous sommes partis du constat, qu’on ne peut développer sans sécurité et on ne peut aussi avoir de sécurité sans développement. Du fait de l’insécurité, on ne peut aussi promouvoir les actions de développement. Il faudra de manière pratique qu’on sécurise ces zones et qu’on puise les faire accompagner par le développement. Les Etats l’ont bien compris. On a doté le G5 Sahel d’une stratégie et d’un programme d’investissement prioritaire où les différents axes sont pris en compte c’est-à-dire la sécurité, la défense, la réalisation d’infrastructures. Sans infrastructures, on ne peut parler de développement. Nous sommes dans des pays où la sécheresse sévit dans nos régions deux ans sur trois avec la malnutrition ainsi que les questions de gouvernance qu’on doit développer à différents niveaux. C’est vraiment un ensemble d’actions cohérentes qu’il faut mener ensemble pour non seulement assurer le développement mais aussi assurer la sécurité de l’ensemble de l’espace Sahélo sahélien. Et je me félicite du soutien très fort non seulement au niveau de nos différents chefs d’Etats mais aussi des partenaires qui nous accompagnent dans cette dynamique ».
Le Pouce : Un appel ?
Najim El Hadj Mohamed : « L’appel particulier est que tout le monde comprenne la dynamique dans laquelle nous sommes. Il faut que les gens comprennent et soutiennent. C’est un acquis. C’est à nous de communiquer beaucoup pour nous faire comprendre davantage. Je pense que la dynamique est engagée et nous pourrons aller de l’avant ».
Entretien réalisé par Tiémoko Traoré
Ce G5 Sahel doit se distinguer du reste de coquilles vides (CEDEAO, UA etc..). Il ne faut pas que G5 commence prima facie par miser sur l’aide l’ONUDC; il doit commencer plutôt par faire apprendre la responsabilité et aut-dependance aux états membres, sinon où sera la différence entre lui et la CEDEAO ? Comme nous apprend la sagesse de Sankara: le G5 doit souhaiter uniquement l’aide qui l’aidera a se passer de l’aide eternelle a l’
Afrique.
La dernière des choses que l’Afrique souhaite aujourd’hui c’est un encombrement /prolifération de coquilles vides, téléguidées par l’ONU pour empêcher l’indépendance politique, sécuritaire et économique de nos états. L’ONU et ses maitres ont toujours besoin de telles coquilles vides (comme la CEDEAO) ineffectives à tout sauf à s’organiser en uniforme de soumission et ainsi qu’à relayer ses ordre de sanctions et autre forme d’ingérence internationale. En d’autres termes, si le G5 ne pourra pas intervenir militairement et immédiatement pour défendre un état membre (en cas d’attaque des bandits « rebelles » et autre terroristes) sauf par mandat de l’ONU ou aide de ceci et cela ….donc il n’a pas sa raison d’être…car voilà un autre stooge d’organisation qui n’existe que pour faciliter et organiser la recolonisation par en Afrique par groupements des commandes.
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