Mouvement de troupes à la frontière ivoirienne : Les FANCI et les FAMAS ratissent la forêt classée de Sama

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Est-il besoin de rappeler que la frontière entre nos deux  pays s’était pacifiée depuis le retour à la normalité en Côte-d’Ivoire suite à l’élection  d’Alassane Ouattara à la magistrature suprême. Mais depuis quelques semaines, des pseudos djihadistes en rupture de banc tentent de semer le désordre dans cette zone havre de paix   en s’attaquant à des paisibles populations et  en défiant  les forces armées et de défense  déployées le long de la frontière  entre le Mali et la RCI. Ces groupes apprentis terroristes, qui menacent de s’attaquer également à la Côte-d’Ivoire et le Sénégal  sont pris très au sérieux par les autorités de nos différents pays surtout après les attaques contre Misseni et Fakola. Tous les ingrédients sont donc réunis pour rompre la paix précaire dans le pays de Félix Houphouët Boigny, qui se relève d’une décennie  de crise politique, qui a ébranlé le fondement de ses Institutions. Ils promettent d’étendre leurs actions terroristes sur ce pays frère. Comme pour dire que « Quand la case de ton voisin brûle, il faut l’aider à éteindre l’incendie ». Cela fait une semaine déjà que les Forces  Armées Nationales  de Côte-d’Ivoire et leurs frères  d’armes du Mali  ont entrepris une vaste mission de sécurisation de leur frontière commune. Cette décision émane des plus  hautes autorités des deux pays. Le secteur qui a été touché par cette campagne de ratissage est la forêt classée de Sama située dans la Commune de Fakola dans le cercle de Kolondiéba en 3ème région.

Selon des sources sécuritaires, c’est à partir de cette forêt classée que les assaillants qui se réclament du groupe islamiste Ançar dine ont attaqué Misseni et Fakola. Au cours de l’opération de ratissage trois terroristes ont été tués et une quantité importante d’armes et de munitions, des drapeaux noirs et un troupeau d’animaux ont été saisie. Notons que le cri de détresse de nos autorités a trouvé preneur auprès de leurs homologues ivoiriens qui ont pris à  bras le corps le problème. Ainsi au sortir du Conseil des ministres du mercredi dernier, présidé par le président Alassane Ouattara en personne à Yamoussokro, le porte-parole du gouvernement ivoirien Bruno Koné déclarait sans détour que l’objectif est de tuer le germe dans l’œuf justifiant le déploiement impressionnant des forces armées ivoiriennes. Est-ce à dire que la menace des groupes terroristes contre la Côte-d’Ivoire découle de l’engagement du président Ouattara dans la résolution de la crise au Mali, président de la CEDEAO. Rappelons qu’en son temps, il s’était beaucoup investi pour le déploiement de l’opération « SERVAL » déclenchée en janvier en 2013 pour chasser les terroristes du nord du Mali ? Difficile de répondre à cette question. Mais, le déplacement des actions terroristes du nord à la frontière maliano- ivoirienne doit être analysé avec beaucoup de tact.

Mais coup de théâtre, dans la revendication de l’attaque de Fakola. Selon des sources, les vrais auteurs de l’attaque ne seraient pas Ançar dine d’Iyad Ag Ghali, qui a revendiqué l’opération par la voix d’Ismail Khalil, un membre influent. Ce serait plus tôt du Mouvement Populaire pour la Libération du Mali (MPLM) dirigé par l’ancien altermondialiste Tahirou Bah, qui serait à la tête de la branche politique qui sera basée dans la capitale du Faso. Selon des sources proches de l’intéressé, le mouvement est installé pour l’instant à la frontière entre nos deux pays. La déclaration serait prise très au sérieux par l’armée du Faso qui, sur le qui vive, aurait pris des mesures préventives pour circonscrire le phénomène. Entre les deux sources, laquelle doit être prise au sérieux ? Les jours à venir risquent d’être chauds.

Mais, en tout état de  cause, il urge que les pays qui sont dans le viseur des terroristes coopèrent efficacement pour éviter le syndrome nigérian où Boko Haram qui a su profiter de la faiblesse de la réponse et la négligence des autorités fédérales pour semer la terreur dans toute la sous région. Désormais,  le terrorisme n’a plus de frontière ni de milieu bien défini. Il peut frapper là où on l’attend le moins comme la frontière Mali-Côte d’Ivoire.

Badou S. Koba  

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