Moussa Kolon Coulibaly, Expert des questions de terrorisme et de crime organisé : « La double revendication de l’attaque du Radisson est un aveu d’alliance »

La double revendication de l’attaque de Radisson Blu est, selon Moussa Kolon Coulibaly, Magistrat et Expert des questions de terrorisme et de crime organisé, «un aveu d’alliance » entre les groupes criminels terroristes.

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En disposant d’une expertise avérée dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et du crime organisé, Moussa Kolon Coulibaly, Magistrat, analyse l’attaque de l’hôtel Radisson Blu perpétrée le 20 novembre dernier par un groupe terroriste. Il s’incline devant la mémoire des victimes et exprime sa compassion à leurs familles.

Les auteurs de cette attaque, analyse Moussa Kolon Coulibaly, voulaient s’attaquer aux intérêts occidentaux. Aussi, Aqmi et ses filiales voulaient prouver qu’elles disposent encore d’une force de frappe en dépit des coups durs portés par les opérations Serval et Barkhane. Selon lui, une attaque d’une telle ampleur nécessite une longue préparation.

Pour Monsieur Coulibaly, la double revendication est plutôt un aveu d’alliance entre les groupes terroristes criminels. La préparation et la logistique de l’attaque pourraient donc nécessiter une connexion entre Aqmi, Almourabitoune et les sous-traitants locaux comme le Front pour la libération du Macina. L’organisation criminelle mère, affirme-t-il, peut revendiquer, l’organisation filiale peut aussi revendiquer. C’est la preuve qu’elles se sont mises ensemble, l’une pour la logistique et l’autre pour l’exécution.

« D’autres éléments peuvent exister. Il reste quelque chose qui manque », a-t-il souligné, « Dans les hypothèses, une telle action ne peut pas se faire par deux personnes. On ne peut dire que c’est ce qui est connu pour le moment. Sans complicité l’attaque serait difficile », analyse-t-il.

Sur l’évolution de l’enquête, le Magistrat-Expert ne se précipite pas à tirer des conclusions. « C’est un peu tôt de tirer les conclusions. Certaines choses ne peuvent être sues que plus tard avec l’évolution de l’enquête. Tous les moyens de coopération sont lancés en relation avec les partenaires. Cela va aboutir à des résultats probants », dit-il.

Sans « le travail propre » des éléments du GIGN qui ont fouillé l’hôtel, chambre par chambre, étage par étage, il estime que le bilan pouvait être encore plus dramatique. « Il faut remarquer que 150 personnes ont été exfiltrées. Dans une opération de ce genre, ce n’est pas une mauvaise chose », précise-t-il.

De l’avis de Moussa Kolon Coulibaly, le principal défi à relever est la capacité d’alerte. Toute chose qui pourrait déterminer notre capacité à prévenir de tels actes.

  Chiaka Doumbia

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