Du malien administrateur au malien administré, chacun croit encore fermement que le Mali est indivisible. Pourtant, les réalités dans le nord, précisément à Kidal, prouvent que le Mali est scindé bien avant les élections présidentielles qui ont porté IBK à la magistrature suprême.
Au début du mois de juillet dernier, votre journal Option avait titré à sa Une ainsi : « Le président par intérim, Dioncounda, se trompe et trompe les maliens »
Dans cet article, nous avions mentionné que : « De retour à Kidal sous encadrement des militaires français, notre Armée nationale et leurs supporteurs ont été victimes d’agression et d’humiliation de la part des bandits déguisés hostiles à leur présence. Cela sous le regard complice des militaires de François Hollande…Malgré cette triste et criarde réalité à Kidal, notre très cher clément président par intérim porteur d’écharpe encombrante a dit le contraire de la vérité dans son discours à la nation titré : « LE RECOUVREMENT DE L’INTEGRITE TERRITORIALE EST EFFECTIF » au lendemain de l’ouverture des campagnes électorales en ces termes :
« Chers compatriotes,
Nos troupes sont entrées à Kidal depuis le vendredi 5 juillet, marquant ainsi l’aboutissement du processus qui devait nous conduire au rétablissement de l’intégrité de notre territoire et de notre souveraineté sur l’ensemble du pays…je puisse m’adresser à vous et vous dire que notre pays est entièrement libéré et que désormais nous devons quitter nos peurs et nos angoisses pour parler de nos espoirs et de nos opportunités.
« …Cet accord ( de Ouagadougou) rétablit et renforce notre souveraineté sur chaque centimètre carré de notre territoire pour que s’y exerce l’autorité d’une République laïque et unie, sous le drapeau vert, or et rouge du Mali, à côté d’une belle devise que nous devons nous rappeler chaque matin » : Un Peuple, Un But, Une Foi, avait rassuré le no 1 malien intronisé par la CEDEAO et la France.
Sur ce mensonge d’Etat, les maliens ont très majoritairement élu leur président lors de l’investiture duquel, le président, François Hollande, a abondé dans la même tromperie des maliens encore crédules en déclarant le 19 septembre dernier au stade historique du 26 mars de Bamako :
« Amis de Bamako, amis Maliens, c’est une grande joie pour le président de la République française d’être de nouveau parmi vous. Je me souviens de l’accueil que vous m’aviez fait le 2 février dernier ici, dans la capitale. Nous étions au tout début de notre combat commun, aujourd’hui nous sommes à son aboutissement car c’est une victoire, une grande victoire pour le Mali que nous fêtons aujourd’hui ensemble.
La victoire a commencé quand Konna a été libéré, quand Diabaly a été libéré, quand Gao a été libéré, quand Tombouctou a été libéré, quand Kidal enfin a été libéré, quand Tessalit, Aguelhok ont été libérés ! ». Le président Hollande n’a pas sourciller en affirmant faussement que Kidal est libéré. Un Kidal concrètement divisé par la Munisma onusienne, séquestré par le Serval français et contrôlé par les bandits armés du Mnla avant d’être proclamée zone autonome sous le regard impuissant de nos dirigeants. Seules les manifestations pacifiques de millions de maliens pourront dissuader la France de procéder à la proclamation officielle de cette division du Mali.
Lacine Diawara, Option.