Dans son allocution de prestation de serment le 2 avril à Niamey, le Président Mohamed Bazoum a lancé un cri de cœur contre les agissements des groupes terroristes sur les populations civiles de son pays. Il a déploré le fait que le Mali n’exerce pas sa souveraineté sur tout son territoire (nord) et a demandé l’application de l’accord d’Alger.
- Bazoum a indiqué que l’EIGS dirigé par des ressortissants du Maghreb a sa base au Mali (Ménaka et Gao). « Le combat contre lui sera très difficile aussi longtemps que l’Etat malien n’aura pas exercé la plénitude de sa souveraineté sur ces régions. La situation actuelle du Mali a un impact direct sur la sécurité intérieure de notre pays », a-t-il dit.
Dans le langage direct et franc qu’on lui connait, l’avocat de la cause du Mali, Mohamed Bazoum a fait part de ses initiatives qu’il compte déployer rapidement. Il met notre pays au centre de ses préoccupations, à savoir la lutte contre les terroristes. « C’est pourquoi notre agenda diplomatique sera centré sur le Mali dans le cadre d’une coordination étroite avec les pays du G5 Sahel, l’Algérie, la France, les Etats-Unis et les autres membres permanents du Conseil de sécurité notamment », juge-t-il. Avant d’ajouter que, « nous devons aider nos frères Maliens à s’entendre, à mettre en œuvre l’accord d’Alger, à le dépasser même, à reconstruire pleinement leur Etat en vue de lutter efficacement contre le terrorisme ».
Parmi les nombreux défis que le nouveau président entend relever figure celui de la lutte contre les terroristes. Il l’a fait savoir dans son discours d’investiture, le 2 avril au Centre international de Conférences Mahmat Gandhi de Niamey, en présence de ses homologues de plusieurs pays africains dont les Présidents de la Transition Bah N’Daw et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso. Deux pays en plus du Niger qui sont durement éprouvés par les attaques des narcotrafiquants. Un sentiment qui a un lien direct avec les attaques sanglantes contre les populations civiles des localités de Banibangou, Oualam, Tilla quelques jours avant sa prestation de serment.
Mohamed Bazoum a fait le constat selon lequel, les bases terrorismes et leurs chefs se trouvent hors du Niger, qui en paye pourtant les frais. Il a pris le cas de Boko Haram qui a mis en ruine l’économie de la ville de Diffa depuis 2015, avec son lot de déplacés Nigérians et Nigériens confondus. Il a par ailleurs promis de négocier avec les autorités du Nigeria et de l’Etat de Borno pour un retour des réfugiés dans un meilleur délai dans la sécurité.
Abdrahamane Dicko
(Envoyé spécial à Niamey)