Dans ce micro-trottoir, les Maliens réagissent à la recrudescence des attaques qui opposent l’armée malienne et la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Alassane Samaké (étudiant en relation internationale) :
“Pour moi, cette recrudescence des attaques qui continue d’opposer l’armée malienne et les ex-rebelles s’explique par le fait qu’aujourd’hui le Mali veut reconquérir l’ensemble du territoire afin d’aller aux élections générales. Mais cette reconquête dérange la CMA, qui a toujours des velléités sécessionnistes. Selon moi, ces velléités ont volé à l’éclat avec le départ de la France. Donc pour cela, il faut créer la zizanie. Voilà ce qui explique cette tension au nord”.
Issa Koné (universitaire) :
“La position et la posture actuelles des groupes armés s’expliquent par le fait que la Minusma étant en train de partir, la CMA essaie d’occuper le plus tôt possible le terrain et harceler l’armée avant qu’elle ne puisse se positionner. Pour y parvenir, il est important pour ces groupes armés et terroristes de terroriser la population et de faire peur à l’armée. Dans ce bras de fer, la CMA a tout à perdre si l’armée malienne récupère Kidal. Il est tout à fait normal qu’elle essaie de tout faire pour rester sur ses positions”.
Hamady Diallo (commerçant) :
“Cette guerre entre l’armée et la CMA, qui continue de faire des victimes civiles pour moi, n’a pas lieu d’être. Il y a déjà un accord qui a été signé et qui stipulerait un cessez-le-feu avec des arrangements sécuritaires de part et d’autre. Il faut que cette escalade des violences s’estompe pour le bien de tous”.
Oumar Traoré (militant politique) :
“Cette recrudescence des attaques entre l’armée et la CMA est la conséquence directe du départ précipité de la Minusma. Avec le retrait de la force de maintien de paix des Nations unies, la CMA se sentait déjà vulnérable parce que l’armée va occuper progressivement les emprises de la Minusma, ce qui va renforcer davantage se présence sur toute l’étendue du territoire. Parallèlement, la CMA aussi veut être maître de la zone, d’où l’escalade des tensions au nord Mali depuis août”.
Dossier réalisé par
Ousmane Mahamane