Médiation dans la crise au nord Mali : le retour de l’Algérie diversement apprécié (SYNTHESE)

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Les présidents Ibrahim Boubacar Keita et Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouakchott.
Les présidents Ibrahim Boubacar Keita et Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouakchott.

“L’Algérie est de retour comme médiateur dans la crise malienne”, estiment les observateurs à la suite de la visite officielle effectuée le week-end dernier à Alger par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

 

 

D’après une source proche du ministère malien des Affaires é trangères, des pourparlers organisés la semaine dernière à Alger avec les groupes armés du nord malien, constituent “un pas” avant d’autres négociations que les autorités maliennes souhaitent voir se tenir au Mali.

 

 

La demande de médiation algérienne par le Mali, en “opposition ou complément” de celle menée par le président Blaise Compaoré du Burkina Faso est diversement appréciée par les Maliens.

 

 

Grâce à la médiation burkinabé, un accord préliminaire avait été signé le 18 juin 2013 à Ouagadougou entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali, à savoir le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).

 

 

A propos de ces négociations, le Dr Anasser Ag Rhissa, expert en TIC et gouvernance, estime, dans un texte transmis à Xinhua, qu’ il faut laisser le président Blaise Compaoré et son ministre des Affaires étrangères ” continuer à jouer ce rôle de médiateur car ils ont obtenu l’excellent résultat qui a permis d’organiser les élections au Mali”.

 

 

Il propose de les reconduire, “ce qui n’empêche pas d’accepter un deuxième médiateur, l’Algérie”, qui, ajoute-t-il, “é tant témoin de ce qui s’était passé lors des rébellions passées, est bien placée pour épauler (le Mali)”.

 

 

En synergie avec Blaise Compaoré et Bassolé (ministre burkinabé des Affaires étrangères), les Algériens “sauront arbitrer et orienter convenablement les échanges et éviter les dé rapages afin que les parties prenantes trouvent la solution la mieux adaptée”, a laissé entendre M. Rhissa.

 

 

Le représentant spécial de la CEDEAO au Mali, Cheaka Abdou Touré, a affirmé dimanche face à la presse que l’accord de Ouagadougou est à “saluer pour avoir permis la libération totale des territoires occupés et l’organisation des élections pré sidentielles et législatives”.

 

 

Joint par Xinhua, Tiébilé Dramé, l’émissaire spécial du gouvernement malien pour la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou et leader politique, n’a pas souhaité s’exprimer sur la médiation de l’Algérie dans la crise malienne.

 

 

Par contre, Abdoulaye Diakité, journaliste malien, chroniqueur politique, estime que “le Mali n’a plus confiance à la médiation burkinabé, comme en témoigne la prise de bec entre le pr ésident Ibrahim Boubacar Keïta et son homologue burkinabé Blaise Compaoré, le 25 octobre dernier à Dakar en marge d’un sommet de la CEDEAO”.

 

 

“La sollicitation de l’Algérie, considérée comme un pays qui maîtrise plus le terrain dans la sous-région, est louable”, a dit M. Diakité avant de conclure que “l’Algérie étant une puissance ré gionale, cela va de soi que sa voix est plus prépondérante que celle du Burkina Faso”.

 

 

Le Mali a connu quatre rébellions en 1963, 1990, 2006 et 2012 (accompagnée par les groupes terroristes). Avant Ouagadougou, tous les précédents accords entre le gouvernement malien et les groupes rebelles touareg ont été signés en Algérie à l’exception du Pacte national signé le 11 avril 1992.

 

 

Le 6 janvier 1991, les accords de Tamanrasset ont été signés sous l’égide de l’Algérie entre le gouvernement et les rebelles à travers Iyad Ag Ghaly. Le 23 mars 2006, une troisième rébellion touareg a éclaté et a été sanctionnée par les accords d’Alger.

 

 

En signant son retour dans la médiation malienne, le pré sident algérien Abdelaziz Bouteflika a assuré son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta de la pleine disponibilité de l’Algérie à accompagner le Mali dans ses efforts visant à consolider la sé curité et la stabilité, selon un communiqué algéro-malien.

 

 

Il s’agit également de mener des efforts visant à préserver l’ intégrité territoriale du pays et à réconcilier tous les Maliens, grâce au dialogue et conformément aux valeurs ancestrales de cohabitation et d’entente qui ont toujours prévalu au Mali, pré cise le communiqué qui a sanctionné la visite officielle effectué du 18 au 19 janvier à Alger par le président malien. Fin

 

Source: Agence de presse Xinhua

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