Me Kassoum Tapo : « Nous ne sommes pas encore sortie de la crise »

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Ibrahim Ould Sidatti, secrétaire général de la Coalition des mouvements de l’Azawad(CMA), et deux autres membres de ce groupe armé signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali se sont entretenus le 19 mai avec Me Kassoum Tapo, ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat. Au moment où le pays prépare une révision constitutionnelle, Tapo multiplie les rencontres avec les forces vives de la nation auxquelles il rappelle que le Mali est encore dans la crise sécuritaire.

« Les droits de l’Homme, c’est l’affaire de tous », avait déclaré le ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat face aux représentants des ordres et organisations professionnelles. Il a indiqué que si le nord et le centre du pays connaissent des difficultés liées à l’insécurité, c’est tout le pays qui est frappé par la même situation.

Autre sujet abordé avec les forces vives de la nation : la révision constitutionnelle prévue pour le 9 juillet prochain. Cette retouche de la loi fondamentale du Mali est imposée, selon Kassoum Tapo, par l’accord d’Alger dont certains aspects contredisent la constitution de 1992.

Il y a eu plusieurs travaux sur la constitution malienne dont la commission dirigée par Daba Diwara. Mais la reforme présente est loin d’être une partie de plaisir pour le Mali, à en croire Kassoum Tapo, pour qui elle est à la limite imposée par des partenaires.

Ibrahim Ould Sidatti a aimé l’initiative du ministre qui a surtout permis aux mouvements signataires de l’accord d’Alger de discuter « entre Maliens dans la plus grande sérénité ». Aux yeux de la CMA, les missions confiées au ministre, à savoir la réforme de l’Etat et les droits de l’Homme, sont essentielles pour construire la nation malienne qui est dans de grandes difficultés.

Certains interlocuteurs de Kassoum Tapo ont tenu à évoquer la situation des droits de l’Homme dans le centre du pays. «Je suis de Mopti, et la situation dans cette partie du pays m’inquiète beaucoup ; dès que vous traversez le fleuve, il n’y a pas de juge. Aucune autorité n’existe », a expliqué Ali Waigalo, membre de l’ordre des géomètres.

Ce dernier a déploré la mort d’un cousin tué il y a quelques semaines, un assassinat parmi d’autres qui sont symptomatiques de l’anarchie qui s’est installée avec le retrait des représentants de l’Etat. «On ne sait pas qui fait quoi », a-t-il ajouté, faisant allusion à la difficulté de faire la part entre les exactions djihadistes et les crimes crapuleux.

Au cours des échanges, Tapo a déclaré que «le Mali est encore dans la crise » et a plusieurs fois évoqué la nécessité de discuter avec tout le monde. C’est dans ce cadre que son agenda du 22 mai prévoit des échanges avec les organisations de la société civile et les partis politiques.

Soumaila T. Diarra

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