Me Baber Gano à Djenné : « Les populations sont inquiètes»

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Les rues noires de monde ont chassé le calme plat habituel. Les populations apeurées ne se laissaient pas trop tenter par des promenades. Dimanche dernier, les rues respiraient des airs de jour de fête. Tout ce que Djenné comptait de jeunes et d’adultes valides ont battu le pavé, brandissant des banderoles en guise de « soutien aux forces de défense et de sécurité et réclamant la sécurisation des personnes et des biens », le tout aux sons stridents des vuvuzelas. Au bas mot, plus de 3.000 personnes ont pris part à la manifestation. Aisé de comprendre le pourquoi : Djenné a enregistré plus d’une centaine de morts et le vol de milliers de têtes de bétail depuis le mois d’avril.

Originaire de la zone et ancien député de Djenné, Me Baber Gano , l’un des organisateurs de la manifestation est formel : « Si on ne règle pas la question d’insécurité, rien n’est possible et ne peut être fait dans Djenné. Les populations sont très inquiètes de l’exaspération de cette crise sécuritaire. Elle a connu une recrudescence exécrable ces derniers temps. »

En raison de l’abondance des pluies, certaines zones sont marécageuses et inondables La mobilité est réduite et les villages sont difficilement accessibles avec du matériel lourd. Les patrouilles des forces de sécurité peinent à endiguer la pression terroriste, laissant les populations livrées à leur sort.

« Il faudrait quand même faire comprendre, qu’une défense et une sécurité ne se sous-traitent pas. Donc si réellement l’État est absent, sa population est obligée de réellement prendre les armes pour se défendre. Donc à chaque fois, nous constatons qu’il y a de l’autodéfense donc nous souhaiterons la création d’un nouveau poste de sécurité permanent pour pouvoir répondre à ces attaques jihadistes. »

Selon les autorités locales, les combats entre jihadistes et groupes de chasseurs dozos ont, en plus d’une centaine de morts, fait fuir plus de 270 ménages de leurs champs et pâturages. Des familles privées de leurs moyens de subsistance et contraints d’abandonner les pieds de mil et de maïs.

La Rédaction

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