Massacre des civils à Ogossagou : Les groupes auto-défense pointés du doigt par le rapport de la MUNISMA

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 Selon les conclusions préliminaires de la mission d’enquête spéciale sur les graves atteintes aux droits de l’homme commises à Ogossagou, l’impunité dont bénéficient les groupes d’auto-défense depuis un certain moment au centre du Mali alimente davantage le cycle des violences et d’atteintes aux droits de l’homme commises à l’égard des populations civiles.

Suite à des allégations de graves atteintes aux droits de l’homme, la Minusma a déployé, du 25 au 29 mars 2019, une mission d’enquête spéciale pour établir les faits, examiner les circonstances et l’envergure de l’attaque, en identifier les auteurs et situer les responsabilités des acteurs impliqués.

L’enquête révèle que le samedi 23 mars 2019, aux alentours de 5h du matin, un groupe composé d’au moins une centaine d’hommes armés, identifiés comme des chasseurs traditionnels (dozos) et accompagnés par une dizaine d’hommes en tenue militaire et d’autres en tenue civile, a mené une attaque planifiée, organisée et coordonnée sur la partie peule du village d’Ogossagou.

L’attaque a donné lieu à une confrontation armée ayant opposé les dozos aux éléments armés peuls faisant partie d’un rassemblement de candidats au processus de «désarmement volontaire», installés dans le village et qui s’étaient constitués de facto en groupe d’auto-défense. Le groupe de chasseurs, supérieurs en nombre et en puissance de feu, a continué d’avancer sur le village, tuant de manière indiscriminée hommes, femmes et enfants, et incendiant les maisons à l’aide de torches et autres combustibles préparés à cet effet, précise le rapport.

Selon le rapport : «Au cours de l’attaque, les assaillants ont tué au moins 157 membres de la communauté peule, dont au moins 12 individus appartenant au groupe d’auto-défense. Parmi les victimes, il convient de noter la présence de déplacés peuls qui avaient fui les violences dans d’autres localités du cercle de Bankass, y compris des survivants de l’attaque de la partie peule du village de Koulogon du 1er janvier 2019».

À en croire la Division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma, l’impunité dont bénéficient les groupes d’auto-défense depuis un certain moment au centre du Mali alimente davantage le cycle des violences et d’atteintes aux droits de l’homme commises à l’égard des populations civiles.

L’attaque planifiée, organisée, et coordonnée sur la partie peule du village d’Ogossagou s’inscrivait dans un contexte de nombreuses autres attaques similaires par des groupes de chasseurs traditionnels, à l’encontre des populations peules.

Ainsi, les atteintes aux droits de l’homme documentées à Ogossagou, prises dans leur contexte, pourraient être qualifiées de crimes contre l’humanité, s’il est démontré que cette attaque s’inscrivait dans le contexte d’une attaque systématique ou généralisée contre la population civile, et jugés par un tribunal compétent en vertu du droit international pénal, particulièrement l’article 7 du Statut de Rome.

Y. Doumbia

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2 COMMENTAIRES

  1. Ce massacre d’une autre époque ne peut pas être perpétré par les Dogons je suis sûr car le vrai dogon est humain et a de la pitié envers ses semblables surtout envers les enfants et les femmes. Il ne tue pas les enfants et les femmes mais plutôt le vrai chasseur dogon protège son village contre les djihadiste. Ce sont des djihadistes déguisés en Chasseur Dogon qui ont attaqué le village; donc évitons de faire l’amalgame

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