Des envoyés d’un collectif de 10 villages du cercle de Djenné étaient face à la presse le week-end dernier. Objectif : dénoncer l’insécurité qui sévit dans leur zone et appeler les autorités à agir pour les libérer du joug des groupes armés terroristes.
Les représentants de ces villages du cercle de Djenné ont fait le déplacement de leurs contrés respectives pour exposer leur quotidien, qui se résume selon leur porte-parole Youssouf Koné dit Djelibayini, à un lot de désolation, d’inquiétude et de consternation. “Cela fait trois ans que des villages n’arrivent pas à se rendre dans les foires, les populations sont confrontées à des problèmes de santé, notamment les femmes enceintes et les enfants ne pouvant pas être évacués car les tronçons sont piégés avec des engins explosifs. A ceci, il faut ajouter le manque de vivres, la fermeture des écoles. On ne peut pas s’aventurer à 10 mètres de ces villages sans être attaqué par ces groupes armés. Même au moment où nous tenons cette conférence, des tirs sont en cours dans la zone”, a regretté Youssouf Koné dit Djelibayini, le porte-parole, indiquant qu’il urge, pour le gouvernement, de prendre des mesures idoines car trop c’est trop.
“Nous demandons au gouvernement, aux autorités de la Transition de tout faire pour remédier à cette situation. Les militaires ne sont pas loin de la zone, mais à chaque fois qu’ils sont appelés pour venir au secours lors des attaques, ils interviennent après les forfaits des hommes armés. Nous sommes des cultivateurs nous ne sommes pas des hommes politiques, nous avons perdu nos enfants, nos frères, des pères. Nous avons faim et soif et cette situation ne peut plus continuer. Notre seul espoir, ce sont les autorités”, a ajouté Youssouf Koné.
Sidi Dramé du village de Koumbi a abondé dans le même sens. A le croire, c’est la troisième fois depuis 2018 qu’ils interpellent les autorités par rapport à la situation sécuritaire dans leur zone. “Dans notre village, suite à des tueries en masse, il y a des quartiers entiers qui ont été déplacés. Allons-nous continuer à vivre de la sorte la peur au ventre en manque de tous ?”, s’est interrogé M. Dramé. Et d’inviter les autorités à s’impliquer davantage pour la fin de leur calvaire.
“Aujourd’hui, ce sont 10 villages du cercle de Djenné. Demain, ça pourra être une autre localité. De nos jours, les sous-préfets, les gendarmes se sont tous repliés de la zone nous laissant à la merci des groupes armés”, a-t-il ajouté.
Même son de cloche pour l’envoyé du village de Koloblo Soumana Pléa. Selon lui, ils sont attaqués par ces groupes armés parce que leur village a simplement refusé de pratiquer la religion comme leurs agresseurs l’ont souhaité.
“Depuis lors nous n’avons plus eu la paix. La première attaque chez nous a eu lieu le 18 juin 2018. Jusqu’à nos jours ils viennent tuer au village quand ils veulent, emporter nos bétails. Cela fait quatre ans que le village survit sans aucune perspective. Et dans tout cela, le camp de l’armée le plus proche se trouve seulement à trois km. Que les autorités nous disent si oui ou non nous sommes des Maliens. Qu’elles nous disent aussi si nous n’avons pas droit à un mieux-être”, a martelé Soumana Pléa.
25Kassoum Théra