‘’Mariage’’ Mnla-ansar dine : La lune de miel avortée !!!

La lune de miel tant annoncée entre le MNLA et Ansardine vient d’être avortée suite à de nombreuses divergences sur l’instauration de la charia comme loi fondamentale dans leur utopique ‘’Etat islamique de l’Azawad’’.

La fusion entre les indépendantistes du Mouvement National de libération de l’Azawad (MNLA) et les islamistes d’Ansardine n’aura donc pas terminé de susciter de vifs débats tant à l’échelle nationale qu’internationale, que la rupture fût annoncée. Si un mariage se scelle généralement pour le meilleur et le pire, celui qui liait le MNLA et Ansardine semblait apparemment être le contraire. Alliance ‘’contre nature’’ car liant deux mouvements diamétralement opposés (au regard bien entendu de leurs objectifs), cette fusion-rupture nous réserve encore de  nombreux rebondissements.
‘’ L’avortement du mariage : un aveu d’impuissance du MNLA et d’Ansardine’’ :
En acceptant de faire une fusion et ensuite de rompre aussitôt, au prix de l’abandon de leurs principes fondamentaux respectifs, ces deux mouvements viennent de prouver aux yeux du monde entier leur vulnérabilité face à une réaction structurée et organisée de l’armée malienne et de la communauté internationale. Affaiblit sur le plan diplomatique eu égard à son objectif d’imposer la charia dans la bande sahélienne, Ansardine se trouvait dans un besoin de légitimité internationale. Laquelle légitimité dont bénéficiait, plus ou moins, le MNLA. Quant au MNLA, réduit au néant sur le terrain par ses partenaires d’Ansardine et d’AQMI, sa légitimité était remise en cause hypothéquant ainsi toutes ses chances de bénéficier d’avantage de soutiens sur le plan diplomatique. Cette absorption-fusion avec Ansardine devrait donc camoufler cette faiblesse et lui donner un nouveau souffle tant au niveau national que sur le plan international. En plus de cela, tous les deux ont compris la menace que représente désormais l’armée malienne avec le retour à la stabilité politique et institutionnelle qui se dessine de plus en plus à Bamako. Autrement dit, Ansardine a voulu profiter du MNLA pour se faire des amis sur le plan diplomatique. Tandis que le MNLA, lui, se trouve dans un besoin de sécurité dont seuls les islamistes d’Ansardine peuvent le lui garantir. Comme conséquence de cette situation, un mariage mal ficelé et non sincère qui finit tout simplement par être rompu d’où le terme : ‘’La lune de miel avortée : un mariage scellé pour le pire et le pire’’
Quelques soient les réelles motivations de cette fusion et les vrais motifs de divergence entre les deux partenaires, une chose est sûre : le MNLA est tombé dans son propre piège et vient de compromettre toutes ses chances de se faire entendre sur le plan diplomatique. La preuve, plusieurs de ses soutiens ont d’ores et déjà commencé à manifester leur distance. La ‘’légitimité’’ dont elle bénéficiait s’est effilochée depuis cette tentative de fusion avec un mouvement islamiste. Quant à Ansardine, qui commençait sur le plan national à se faire des adeptes, les conséquences sont aussi désastreuses que stratégiques. Perçu à peine quelques jours comme ‘’un sain parmi les malhonnêtes’’ par la majeure partie des populations du nord suite à des actions salutaires, le mouvement d’Iyag Ag Agali prouve aujourd’hui qu’il ne vaut ni plus ni moins que les bandits armés d’AQMI ou les indépendantistes du MNLA. Les masques des uns et des autres sont donc tombés, comme pour dire que le ‘’mariage MNLA-Ansardine’’ semble être scellé que pour le pire et le pire.

Les perspectives d’une retombée positive de cette action, sur le plan diplomatique, se sont amenuisées suite à cette rupture douloureuse. L’opportunité d’un affrontement entre le MNLA et Ansardine n’est plus à écarter, d’autant plus que seule une fusion pouvait limiter ce risque. D’ici là, il faut juste retenir à travers cette rupture l’affaiblissement du MNLA et d’Ansardine sur la scène mondiale. Dans le même laps de temps, Le Mali se réconforte dans sa position de victime. Qui aux autorités actuelles de profiter de cette situation pour amorcer le processus de la reconquête du nord que ce soit diplomatiquement ou militairement. Plus que jamais, l’aide de la CEDEAO et l’appui de la communauté internationale sont nécessaires pour réussir cette mission.
FOUSSEYNI MAIGA

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