Mali: vive émotion et de nombreuses questions après le massacre de Sobane

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L’émotion est toujours vive dans le village de Sobane, situé dans la commune rurale de Sangha, dans le centre du Mali, où un massacre a duré plusieurs heures entre dimanche et lundi matin. Des corps ont été inhumés lundi après-midi, alors que de nombreuses autres personnes sont portées disparues. Le point sur la situation.

Dans l’après-midi de ce lundi 10 juin, dans le village de Sobane, les victimes de l’attaque meurtrière ont été inhumées. Du monde sur les lieux, notamment des élus, des parents de personnes décédées, ainsi que le gouverneur de la région de Mopti. Sidy Alassane Touré estime qu’il y a beaucoup moins que 95 morts, alors que de leur côté des élus maintiennent les premiers chiffres avancés.

Après l’enterrement, un détachement de l’armée malienne est resté sur les lieux pour renforcer la sécurité. Outre les victimes, il y a des blessés. L’un d’eux a apporté des précisions. L’attaque aurait commencé dimanche vers 17 heures, pour prendre fin lundi vers 3 heures du matin.

« Personne n’a été épargné »

Les assaillants étaient nombreux, plusieurs dizaines. Certains à pied, d’autres à moto. À leur arrivée sur place, les autochtones ont pris peur et se sont réfugiés dans des cases. Alors, les assaillants ont fait usage d’armes (certaines étaient automatiques), avant de mettre le feu à de nombreuses cases avec à l’intérieur des civils. De nombreux autres habitants du village, qui abrite environ 300 personnes, sont toujours portés disparus.

D’après un rescapé, Amadou Togo, cité par l’AFP, il y avait là « une cinquantaine d’hommes lourdement armés. Ils ont d’abord encerclé le hameau avant de lancer l’assaut », raconte cet habitant qui décrit des scènes d’horreur. Plusieurs personnes ont été « égorgées et éventrées », raconte-t-il, « des greniers et du bétail brûlés », poursuit ce rescapé. « Personne n’a été épargné : femmes, enfants et vieilles personnes », conclut cette source.

 

Qui sont les tueurs?

Le massacre n’a pas encore été revendiqué. Plusieurs pistes, peu claires, se dégagent.

En condamnant cette attaque, le gouvernement pointe du doigt des « terroristes », sans indiquer à quel groupe il fait allusion. C’est en tout cas le terme employé dans un communiqué diffusé hier. D’après ce document, les auteurs de ce massacre seraient « des hommes armés, soupçonnés d’être des terroristes, qui ont lancé un assaut meurtrier contre ce paisible village ».

Cette option terroriste, certains observateurs l’envisagent également, vu le contexte socio-culturel et la situation géographique. Sobane est un village majoritairement catholique. « L’attaquer peut inaugurer un cycle », indique l’éditorialiste Adam Thiam. Pour lui, l’hypothèse selon laquelle ce village pourrait être la cible d’islamistes venant notamment du Burkina est tout à fait possible.

Autre piste envisagée par certains observateurs : celle d’une vengeance post-Ogossagou. Du nom de cette localité du centre du pays, où fin mars dernier, une attaque d’une grande ampleur contre des habitants à majorité peule, avait fait près de 160 morts… Tous les regards s’étaient alors portés sur une milice d’autodéfense, celle de l’association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou. Sur le coup, l’État avait même promis de démanteler cette milice.
Or, Sobane « fournit l’essentiel des troupes de la milice dogon Dan Nan Ambassagou », relève le journaliste Adam Thiam.

Pour ce dernier, les deux pistes « ne s’excluent pas. La piste de la vengeance Ogossagou est soutenue par le fait que Sobane relève de l’une des communes qui fournissent le plus de troupes à la milice dogon Dan Nan Ambassagou. Il est très exposé parce qu’il est situé dans la plaine, contrairement à l’habitat dogon qui est dans le contrefort des rochers. Et la piste de l’État islamique s’appuie sur le fait que Sobane est majoritairement catholique. L’attaquer peut inaugurer un cycle. Nous sommes dans le bassin non musulman du plateau Dogon, avec une majorité de chrétiens et d’animistes. Il serait naïf de croire que cela n’est pas possible au Mali où Daesh a déjà pris pied avec les ex-Mujao Abou Walid Sahraoui et Abdel Hakim, implantés seulement à quelques centaines de kilomètres du plateau Dogon. »

Dans tous les cas, une question se pose : celle de l’efficacité de la réponse sécuritaire. « C’est un échec : qu’est-ce qui a été mis en place pour prévenir de ce genre d’attaque fréquente ? », interroge l’analyste Ibrahim Maïga.

Des corps calcinés, des maisons incendiées, des animaux abattus… Hama Kassogué, l’enseignant du village, n’en revient pas. Il était chez lui, à une quinzaine de kilomètres de Sobane quand l’attaque a eu lieu dimanche soir…

Par RFI Publié le 11-06-2019

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5 COMMENTAIRES

  1. Amagara ONRON IN, chapeau bas á TOI…!

    Maintenant, nous avons compris la source de cette violence au Centre-Mali…

    Toute cette TRAHISON vient de Bamako…

    Et les TRAITRES sont au sommet de l’ économie, et de la politique…

    Il est temps de monter un ESCADRON de nettoyage du MARAIS politico-économique de bamakois…

    LE GOUVERNEMENT MALIEN SAIT TRES BIEN QUE CES CARNAGES HUMAINS SONT L’OEUVRE D’ÉLÉMENTS EN SON SEIN ET AGENS DES “AUTODÉCLARÉS PROTECTEURS” DU MALI, D’ OÚ CE LANGAGE ASSEZ TORDU SÉMANTIQUEMENT: “…des hommes armés soupçonnés d’être des terroristes…”

    DES HOMMES ARMÉS “SOUPCONNÉS D’ ETRE DES TERRORISTES” QUI FONT UNE CENTAINE DE MORTS..

    ALORS, COMBIEN DE MORTS DOIVENT-ILS FAIRE POURQU’ ILS SOIENT DÉSIGNÉS “TERRORISTES”..???

  2. Sobane le village martyre est dans la plaine à 7 kilomètres à l’est de Sangha, son chef lieu de Commune. Il est entouré par quatre villages peulhs des plus hostiles aux dogons.

    Diankabou peulh à ne pas confondre avec Diankabou Dogon fondateur du village. Diankabou pour les habitants de la localité est composé de deux quartiers dogon et peulh, mais administrativement c’est deux villages. Ce village abritait pendant la colonisation deux cantons :
    – le canton dogon administrait tous les villages dogons du Séno jusqu’à Dinangourou;
    – le canton peulh administrait tous les villages peulhs du Séno jusqu’à Sari peulh aux portes du Canton de DJibo. Son école a été créée en 1948. Voilà côté histoire des deux Diankabou.
    Les aissaillants de Sobane :
    1°) Parmi les villages peulhs, Diankabou est le seul village qui comptait des intellectuels. Il est la locomotive des peulhs. Tout le conflit dans le Séno a été pensé et planifié à Bamako par la famille de Me Assane Barry et la famille Bah le bailleur de fonds. Le dépôt d’armes de guerre est ici en un mot c’est le commandement et toutes les consignes partent de là. Il est à 15 kilomètres de Sobane.
    2°) Singuemaran peulh (base d’entraînement de la milice peulhe mais aussi lieu de fabrication des engins explosifs improvisés qui ont fait leur apparition à partir de janvier 2019 dans la zone. Le village abrite aussi des terroristes qui apprennent aux locaux le maniement des différents types d’armes de guerre. Il se trouve à moins de 3 kilomètres de Sobane le village martyre;
    3°) Sourindé, le village du maire Sekou Barry, cousin de Me Hassane mais est sous la coupe du parti du banquier Bah. Il a fait toute son enfance au village dogon d’Anakila. Depuis son installation comme maire, les problèmes ont commencé et sa première cible a été ce village dogon. Sekou est le convoyeur des vivres. Son village est à 4 kilomètres de Sobane;
    4°) Binedama peulh est à 3 kilomètres de Sobane;
    5°) Nawadjè un autre camp du groupe d’autodéfense peulh.
    Voilà le topo pour permettre aux non avertis de la situation géographique de comprendre.

    Selon les temoins les assaillants étaient nombreux, plusieurs dizaines. Certains à pied, d’autres à moto. Comprenez maintenant à travers le topo que j’ai fait, ceux qui étaient à pied sont des villages peulhs voisins qui ont participé au carnage. Il est aussi vrai que beaucoup de villageois peulhs ont des motos obtenues grâce à la vente du bétail volé des dogons.

    “À leur arrivée sur place, les autochtones ont pris peur et se sont réfugiés dans des cases”. Cela prouve à suffisance qu’ils n’avaient pas d’armes sinon ils auraient au moins résisté un instant.

    La MUNISMA et les enquêteurs maliens sauront honnêtement qui interroger. Nous veillons au grin. Comment on qualifie celui qui héberge les terroristes? Ne dit-on pas en droit que le receleur encourt les mêmes peines que le voleur.

  3. Nous condamnons avec la dernière rigueur ces massacres ignobles sur nos paisibles et innocentes populations des villages. Que DIEU maudisse jusqu’au os les auteurs de ces crimes. Rien ne justifie ces tuerie d’innocents si ce n’est pas une barbarie démoniaque et satanique! Il est temps que l’état prenne ses responsabilité pour mettre en usage son aviation militaire pour protéger nos populations de ces criminels qui circulent en groupes des motos armes lourde en main. Pourquoi dépenser nos milliards dans des avions alors qu’on ne peut pas les utiliser…? POURQUOI ON N’A DES drones CONTRE CES TERRORISTES?

  4. Adam THIAM pour tout le respect qu’on vous doit éviter de mentir effrontement. Quand on voit la vérité en face et qu’on refuse de la dire, on ment effrontement.Comment Sobane qui n’a même pas un groupe d’autodéfense peut fournir le gros de troupe à Dana. Ce sont mes parents auxquels je rends visite. Dans tout le village, il n’y a même pas quatre fusils de chasse. Vous vous improvisez spécialiste alors même que vous ne connaissez rien des dogon. Je vous suis dans vos interventions à la radio et à la télé, vous n’êtes pas objectif quand il s’agit des peulhs et c’est dommage pour un intellectuel. Vous cherchez à les couvrir en brouillant les pistes. Dans l’affaire d’Ogossagou, vous êtes parmi les spécialistes dont Adame Ba Konaré à faire parler votre coeur (votre appartenance ethnique) au lieu de la raison. Vous êtes partisans. Alors nous vous demandons de vous abstenir de vous prononcer sur les questions concernant les deux communautés.

    Adama THIAM vous savez pertinement que ce sont les membres de la milice ASS de Diankabou peulhs et villages environants du Séno Gondo qui ont perpétré ce carnage pour venger tous les revers subis depuis le début du conflit dans la zone en 2018. Ils hébergent au vu et su des dogons de la zone les terroristes car ils savent qu’ils ne peuvent battre deux bonnes familles d’un village dogons. Sinon le village de Diangoudiè dans la Commune de Madougou, le plus petit hameau composé de six familles a battu à plate couture le village peulh du Binedama dix fois nombreux quand ils venus les attaquer.
    Tous les peulhs soufflent dans la même flûte et vous savez bien sinon plus moi qu’Amadou Koufa veut un katiba pour le Macina (mentalement malade) et les intellectuels veulent en faire de Macina un Territoire comme les Touaregs et les Arabes. Vous connaissez toutes les têtes d’affiche qui ont créé l’ASS même si par lâcheté ils n’ont jamais voulu se découvrir. C’est aussi un aspect de la fourberie du peulh du Macina. Toutes mes excuses. Vous êtes quelqu’un que j’admire sur d’autres sujets.

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