Bétail brûlé, cases incendiées, c’est la désolation à Ogossagou, dans le centre du Mali où s’est rendu le président Ibrahim Boubacar Keïta. C’est dans cette localité, près de Bankass, que plus de 130 civils peuls ont été massacrés, samedi 23 mars. Désormais, la ville est totalement vidée de ses habitants.
C’est dans une localité désertée que le président de la République du Mali est arrivé en hélicoptère. Les lieux sont ceux d’un véritable massacre qui s’est focalisé sur deux homicides. D’abord, la mort du chef du village, qui a été tué devant son épouse. Ensuite, les assaillants s’en sont pris à toute sa famille. Puis, quelques mètres plus loin, c’est le marabout du village qui a été assassiné. De sa maison, on ne voit désormais que des restes calcinés. Le grenier a été entièrement détruit dans un incendie et des bêtes ont été brûlées.
Un peu plus loin, on remarque une fosse commune. Une quarantaine de personnes y ont été enterrées. Les rescapés, mais aussi les officiels et les secours sont abattus. Le président de la République a échangé quelques mots avec ceux qui sont revenus. La tristesse se lit sur les visages. Tout a été dévasté dans ce village.
Des survivants inquiets
Les équipes de secours s’affairent au milieu des maisons, des greniers et des véhicules calcinés. Il y a une équipe de la protection civile du Mali sur place avec quelques vivres, quelques médicaments, mais cela ne suffit pas à réconforter les populations qui sont revenues, parce qu’elles étaient parties en brousse. Il y a aussi une équipe de la Croix-Rouge venue apporter une assistance.
Côté sécurité, les militaires sont partout. Les habitants espèrent néanmoins que ce dispositif va rester après la visite d’Ibrahim Boubacar Keïta et qu’ils ne vont pas se retrouver livrés à eux-mêmes sans plus aucune force de sécurité.
Publié le 25-03-2019