Dès l’arrivée des jihadistes en avril dernier, une petite cellule s’est formée à Tombouctou. Discrètement, ces hommes ont observé les occupants, cherché à les identifier, étudier leurs déplacements et surtout référencer tous les bâtiments occupés. A l’arrivée des soldats maliens et français, ce sont ces espions formés sur le tas, ces « résistants », comme ils aiment se présenter, qui ont organisé les patrouilles, sécurisé certaines habitations où sont passés les émirs d’Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique du Mujao, Mouvement pour l’unicité et la justice en Afrique de l’Ouest, ou d’Ansar Dine.
Ces fouilles minutieuses ont permis de découvrir d’importants stocks d’armes et des munitions mais également des documents : passeports, listes de combattants, puces de téléphone et quelques ordinateurs. Des pièces désormais aux mains des experts du renseignement qui peuvent s’avérer stratégiques.
Les informations récoltées permettent de dire que les leaders d’Aqmi, notamment Abu Zeid, ont quitté Tombouctou, il y a précisément quinze jours. Le convoi de véhicules banalisé est parti discrètement au petit matin d’une villa située au nord de la ville.
L’un des témoins affirme avoir vu monter très rapidement entre sept et huit personnes, dont des Occidentaux, les yeux bandés, dans l’un des véhicules. La scène, vue de loin, n’a duré que quelques secondes. Le 4X4 était situé à moins d’un mètre de la porte de la maison. Mais au sein de cette cellule d’espionnage, tous pensent que ce sont les otages français. Otages qui seraient désormais dans le massif de l’Adrar des Ifhogas au nord de Kidal.
RFI/