L’expédition punitive contre le village Peul de Binédama, dans la commune de Madougou , cercle de Koro, par les hommes armés en accoutrement de treillis militaires est à l’origine d’une polémique entre le gouvernement et l’association de la culture Peule, Tabital Pulaaku.
Quel groupe armé a abattu froidement les 29 civils dans le village de Binédama le vendredi dernier ? Telle est la réponse que le gouvernement malien est entrain de chercher à ce énième acte ignoble perpétré contre les populations civiles du centre du Mali. En attendant que le voile s’élève sur l’identité des auteurs de cette forfaiture, Tabital Pulaaku Mali est monté au créneau.
Cette association de défense de la culture Peule, dans un communiqué, indexe la responsabilité de l’armée malienne. Elle affirme que « le vendredi 05 juin 2020, un détachement de l’armée malienne composé de plus de 40 véhicules pick-up lourdement armés s’est rendu dans le village peul de Binédama (Commune de Madougou, cercle de Koro). Après avoir encerclé et investi le village, les militaires ont arrêté et froidement abattu 29 personnes dont deux femmes (de 70 et de 63 ans) et une fille de 9 ans. ». Toujours selon cette association, les militaires, après leur forfaiture, ont ensuite volontairement incendié toutes les habitations réduisant en cendre quasiment tout le village. Et le communiqué de poursuivre que grâce aux moyens de communication moderne, cette opération militaire punitive contre les civils a été suivie en quasi direct depuis le Mali et ailleurs.
« Les coupables seront traduits devant la justice »
Exacerbé par ces tueries, Tabital Pulaaku Mali réclame « l’ouverture d’une enquête internationale indépendante par les organisations de défense des Droits de l’Homme et par les Nations Unies aux fins d’établir les faits. »
Pour sa part, le gouvernement indique qu’à ce stade, les auteurs des exactions commises n’ont pas été clairement identifiés, admettant que « même si des sources prétendent qu’ils étaient habillés en tenue de l’Armée malienne. »
L’exécutif se dit très préoccupé par ces graves allégations. Ainsi, pour faire la lumière, il a instruit à la hiérarchie militaire d’établir immédiatement les faits en saisissant la justice. « S’il s’avérait que ces exécutions sont l’œuvre d’éléments de l’Armée nationale, des sanctions proportionnelles à la gravité des actes seront prises par le Chef Suprême des Armées. Toutes les responsabilités seront situées et les coupables seront traduits devant la justice », a indiqué que le ministre porte-parole du gouvernement
Pour rappel, la région de Mopti en proie à l’insécurité et aux conflits intercommunautaires a connu une semaine tragique. Des ’exécutions extrajudiciaires ont été commisses, les 3 et 5 juin 2020, dans les villages de Niangassadiou (commune de Mondoro, cercle de Douentza) et de Binedama, (commune de Madougou, cercle de Koro). Le premier bilan officiel fourni fait état de 43 morts dont des femmes et des enfants et des habitations dans le village de Binédama ont été incendiées.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
Mes pères, mères, enfants, frères et sœurs, je vous prie de ne pas vous laisser emporter par la haine bien orchestrée par certains qui n’ont aucun amour de ce pays, ceux-là même qui sont entrain de cultiver la haine intercommunautaire. Toutes mes condoléances aux familles endeuillées. Cherchons à situer les responsabilités que d’accuser qui que ce soit. En 1991, des civils auraient été habillées en tenue militaires pour tirer sur le peuple, car ceux qui étaient au devant de la scène étaient des assoiffés de pouvoir. Pour l’amour du ciel ne tomons pas dans ce genre de situation encore. Nous sommes des frères et des sœurs. Ensemble, sauvons le peu qui reste de ce pays.
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