Dans le cadre de son traditionnel point de presse hebdomadaire, les responsables de la MINUSMA étaient, hier jeudi, face à la presse nationale et internationale à son QG à Badalabougou. Cette conférence de presse était animée par la Porte-parole de la MINUSMA, Myriam DESSABLES, et le Commandant de la force de la MINUSMA, le général de division Jean-Paul DECONINCK.
Ce premier point de presse de l’année 2018 portera sur les perspectives et les défis sécuritaires en 2018 de la force de la MINUSMA. Ces aspects ont été développés par le général de division Jean-Paul DECONINCK, Commandant de la force de la MINUSMA.
Le conférencier a dévoilé l’agenda des actions prioritaires sa force pour ramener plus de sécurité et de paix au Mali en général, en particulier dans les régions nord et du centre.
Abordant les priorités opérationnelles pour 2018, le commandant de la MINUSMA a promis une montée en puissance pour devenir opérationnelle à 100% pour mieux sécuriser les populations civiles, préparer le retour des autorités civiles sur l’ensemble du territoire.
Pour le général, Jean-Paul DECONINCK, le rôle de sa force est de créer les conditions nécessaires favorables au redéploiement des autorités civiles nationales, régionales et locales sur l’ensemble du territoire. Il s’agit aussi d’appuyer le redéploiement des forces de défense et de sécurité du Mali.
Dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat, conformément à la résolution 2364 de juin 2017, a-t-il fait savoir, les forces la MINUSMA font face à de nombreux défis qui sont presque quotidiens. Il s’agit des menaces de tous genres auxquels la MINUSMA et l’ensemble de ses partenaires sont exposés, notamment les engins explosifs, les attaques directes et indirectes qui sont permanentes. Parmi les défis qui se présentent à la force onusienne, il y a : les menaces des explosifs improvisés qui fait des victimes parmi ses éléments. De même, ces menaces pèsent directement ou indirectement sur les populations civiles.
En collaboration avec le FAMAs et l’ensemble des partenaires sur le terrain, il a fait savoir que la MINUSMA entend concentrer ses efforts sur le centre du pays de manière à ramener plus de stabilité. Il a insisté sur le fait que la sécurisation du territoire national relève essentiellement de la mission des forces défense et de sécurité du Mali. Par ailleurs, la MINUSMA aura pour objectif de développer la complémentarité entre les différentes forces intervenant au centre pays.
Dans le cadre du plan de sécurisation intégré des régions du nord et du centre élaboré par le gouvernement, la MINUSMA entend appuyer au maximum le redéploiement des forces de défense de sécurité dans cette partie du pays en proie à la violence.
Mais, a-t-il souligné, pour que cela soit possible, la force de la MINUSMA a besoin voir ses effectifs complémentaires qui tardent à venir.
«Ce que j’attends voir arriver, c’est le complément des bataillons, des unités d’escortes, des unités de reconnaissance pour pouvoir bien planifier les opérations à hélicoptère de combat, notamment pour les régions de Kidal et Tombouctou», a-t-il dit. En terme claire, il s’agit de créer une force mobile, créative, capable de faire face aux défis.
Dans la foulée, il a annoncé qu’une compagnie ivoirienne spécialisée dans la sécurisation de ville arrive dans les moments à venir à Tombouctou.
Dans la perspective des élections générales de 2018, il est important que les processus MOC, le DDR, et le cantonnement soient accélérés.
Selon lui, la tenue de ces élections participe de la stabilisation des institutions de la république et le retour de la paix.
Cependant, il a déploré des lenteurs dans l’application de l’Accord pour la paix et de réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
Ces lenteurs sont dues, à son avis, à la non mise en œuvre d’un certain nombre d’actions, mais aussi à une certaine incompréhension politique entre les parties signataires. Pour ce faire, il a préconisé la sensibilisation des acteurs sur le rôle de la MINUSMA.
S’agissant du MOC, la MINUSMA entend sécuriser les sites aménagés.
Mais, pour l’instant, il constate des blocages au niveau politique. Avant de terminer, la porte-parole de la MINUSMA a tenu à faire une précision sur la polémique qui a entouré la dernière visite d’une délégation du MNLA à New-York. Selon lui, ce déplacement ne s’est pas effectué sur la base d’une invitation de l’ONU, et n’est nullement une visite rendue à l’ONU.
Par Abdoulaye OUATTARA