Mali: Paris coincé entre sa lutte antiterroriste et récupérer ses otages

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Des combattants du groupe islamiste Ansar Dine à Kidal, dans le nord du Mali, le 7 août 2012
© AFP

PARIS – Les menaces d’enlèvements proférées par le groupe qui a revendiqué le rapt d’un ingénieur français au Nigeria compliquent la position de Paris, pris entre son soutien à une intervention contre les islamistes au Mali et l’impératif de sauver des otages de plus en plus nombreux.

Quatre jours après l’enlèvement de l’ingénieur travaillant dans la société Vergnet, spécialisée dans les énergies renouvelables, le groupe Ansaru – mouvement peu connu mais qui serait lié aux islamistes nigérians de Boko Haram – a revendiqué ce rapt, le justifiant notamment par l’activisme français en faveur d’une opération internationale au Mali.

Dans son message, Ansaru menace la France d’autres attaques, en raison aussi de la position du gouvernement français et des Français vis-à-vis de l’Islam et des musulmans et d’une loi de 2011 interdisant le port du voile islamique intégral.

Lundi, les autorités françaises faisaient profil bas, se bornant à parler de vérifications en cours sur ce dernier rapt qui porte à huit le nombre de Français otages au Sahel.

Dans cette région, les menaces contre les Occidentaux ne sont pas nouvelles. Mais la France, qui y compte 30.000 ressortissants, y est très exposée.

Au total, neuf Français sont retenus en otages à l’étranger, tous sur le sol africain, dont sept détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.

La guerre en Libye a profité aux groupes islamistes qui ont récupéré quantité d’armement. La sécession de facto du nord du Mali, contrôlé depuis l’été par ces groupes liés au réseau Al-Qaïda et imposant la charia, leur a donné un sanctuaire.

Ces dernières années, le rapt est devenu pour eux une activité florissante, Al-Qaïda agissant souvent comme un commanditaire, laissant agir des groupes plus ou moins criminels et structurés avant de racheter leurs proies.

Tout le monde verse des rançons, sauf les Britanniques, affirme à l’AFP François Loncle, député socialiste français de retour du Mali. La France ne paye ni plus ni moins que les autres, estime ce co-auteur d’un rapport parlementaire sur le Sahel.

Payer ou ne pas payer

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Pourquoi les Français sont-ils alors plus particulièrement visés ?

Les terroristes ont fait de la France leur principal ennemi, juge-t-il, en rappelant le rôle moteur de Paris en faveur de la neutralisation des terroristes au Sahel, mais aussi un sentiment anti-français, legs de l’histoire coloniale.

En pointe pour que l’ONU autorise le déploiement d’une force africaine au Mali, Paris l’a aussi été à l’Union européenne pour une mission de formation de l’armée malienne qui débutera en février avec d’abord 150 à 200 instructeurs, selon un responsable européen. Cette mission, pour laquelle la France est nation cadre, sera dirigée par un général français, précise un diplomate.

Sur la gestion d’otages, le président socialiste François Hollande semble avoir infléchi la politique de son prédécesseur de droite, Nicolas Sarkozy.

Payer une rançon, pour moi, ça n’a jamais été un problème, avait indiqué ce dernier à l’été 2011 à l’ex-otage en Afghanistan Hervé Ghesquière, qui en a rapporté le propos dans un livre. Il y a une vraie réflexion en cours, c’est une question de philosophie d’Etat, confiait au contraire à l’AFP il y a quelques mois un haut responsable socialiste français.

Officiellement, Paris ne dévie pas d’une ligne de fermeté, réfutant tout lien entre les otages et une intervention au Mali.

Je refuse ce commerce-là (des otages). Autant il y a des contacts qui doivent être pris, il y a des intermédiaires qui doivent être utilisés (…) mais vous voyez bien que ce qui est en train de se passer, c’est une opération commerciale qui n’a rien à voir avec de la politique et qui vise à prendre de l’argent pour ensuite acheter des armes et déstabiliser des pays, dénonçait vendredi François Hollande.

La France fait tout (son) possible pour obtenir la libération des otages mais cela ne nous empêche pas de considérer que l’enjeu de l’intégrité du Mali est essentiel pour la sécurité de ce pays, comme pour celle de la France et de l’Europe, a fait valoir de son côté son ministre de la Défense, Yves Le Drian.

VERGNET

(©AFP / 24 décembre 2012 17h35)

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5 COMMENTAIRES

  1. This activity is at its height in this city with positive trends along
    with sparking new looking for all people in this region. In
    some cases the debt collector is another department within the
    bank and in others, it is an outside debt collector. People will call in and if
    you are working the phone they will become your client.

    • vieux con qui t,as dit qu,ils sont ils sont bien vivants mais les jihadistes les ont dejas amputes d,une main chacun pour consomation d,alcool,…ils n,ont plus de main pour prendre la bouteille de biere….. 😆 😆 😆 😆 😆 😆

      • Ne jouons pas avec la vie des personnes courageuses qui quelque soit le motif de leur presense dans la region,etaient sous la protection de nos autorités.Leur mort serait un echec encore plus grand pour les dirigeants des pays concernés.Leur liberation ,serait avant tout une victoire de la vie sur la mort .Ne jouons pas avec le drames des autres, prions plutot pour leur liberation.
        Il est clair meintenant que l’instabilité au Sahel menace directement l’Europe(les interèts et la vie des citoyens).Pratiquement jamais une partie du monde ne pourra plus vivre dans le paradis sans le reste du monde.Nous sommes dans le mème bateau qu’on le veuille ou non.Le terrorisme est d’ailleurs une reponse global aux inegalités creées par les dirigeants du monde.Il faut elliminer l’extrème pauvrété dans le sahel comme partout dans le monde pour ne plus avoir de terrorisme,d’extremisme.DANS TOUS LES CAS RIEN NE JUSTIFIE LA MORT D’UN HOTAGE;ET LES PRISES D’HOTAGES DE PERSONNES PAISIBLES .QU’ILS PRENNENT EN HOTAGE DES DIRIGEANTS (OBAMA,HOLLANDE,PUTIN…)S’ILS SONT DES VRAIS HOMMES; ET NON PAS LES SIMPLES TRAVAILLEURS QUI CHERCHENT A’ NOURRIR LEURS FAMILLES.

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