Mali: « Ménaka sans armes », une initiative locale qui prend de l’ampleur

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Troisième soir de couvre-feu ce jeudi à Ménaka. Cette mesure n’est prise nulle part ailleurs dans le pays, elle fait partie de l’initiative locale « Ménaka sans armes », qui rassemble autorités locales, groupes armés signataires de l’accord de paix, leaders communautaires et notables de la zone. Objectif : lutter contre l’insécurité liée au banditisme et à la présence des groupes terroristes.

L’initiative « Ménaka sans armes » avait été lancée l’année dernière, mais elle prend pour cette deuxième année une dimension nouvelle. Les hommes armés n’ont désormais plus le droit de circuler à moto à Ménaka, de jour comme de nuit, car il s’agit de la manière de circuler la plus fréquente chez les bandits de grands chemins et chez les terroristes jihadistes. Et à partir d’une certaine heure, l’interdiction vaut pour tout le monde.

« Pour les motocyclistes, à partir de 19 heures, la circulation est formellement interdite. Pour les piétons et les véhicules, c’est à partir de 22 heures, explique Moussa Ag Acharatoumane, chef du groupe armé MSA et co-président de la Commission de consolidation de « Ménaka sans armes ». Il y a un certain nombre de gens qui sont dispensés de ce couvre-feu, notamment ceux qui travaillent pour l’énergie, les agents de la santé, etc. »

Il y a un an, « Ménaka sans armes » débutait par une coordination des patrouilles entre des groupes armés pro-gouvernementaux (le Gatia et le MSA) et l’armée nationale. Aujourd’hui, sous l’égide du gouverneur, une Commission de consolidation s’est constituée, avec des élus et des notables locaux, et avec désormais l’ensemble des groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015.

« Le processus est beaucoup plus inclusif, avec les différents groupes armés qui se sont joints à la dynamique actuelle, souligne Moussa Ag Acharatoumane. L’armée malienne est le principal acteur qui fait les patrouilles à l’intérieur de la ville, mais à l’extérieur de la ville, c’est uniquement les mouvements pour le moment. »

Un élargissement qui correspond aussi à la volonté d’étendre l’opération à toute la région. « Nous avons déjà commencé dans le cercle de Tidermène, nous avons lancé pratiquement le même processus de réconciliation entre les gens. Il y a déjà une patrouille qui a été mise sur pied dans le cercle de Tidermène. Et je pense que la commission va continuer le même travail dans les cercles d’Andéramboukane, d’Inékar, pour couvrir toute la région. Parce que c’est ça l’objectif, à long terme. »

L’initiative prône également le règlement des litiges quotidiens par un juge islamique, et incite les leaders (traditionnels, militaires ou administratifs) de la région de Ménaka à y résider. Car L’objectif est aussi de renforcer la présence des responsables de la zone sur leur territoire, pour éviter tout sentiment d’abandon chez les populations, avec un système de présidence tournante.

« Ménaka est une région dans laquelle à chaque fois les premiers responsables sont ailleurs, à Bamako ou ailleurs, souligne Moussa Ag Acharatoumane. C’est pour ça que nous avons mis en place un système en place qui fait que chaque mois, les responsables de la région doivent passer un mois à Ménaka pour gérer la commission, être en contact avec l’administration, avec les populations. Cela va nous permettre de palier ce vide-là qui a toujours existé dans la région. »

Parmi les membres de la commission « Ménaka sans armes » : les représentants des groupes armés signataires de l’accord de paix, le maire de la ville, le président de l’Assemblée régionale, plusieurs notables locaux – ex-député, opérateur économique – ou encore le général El Hadj Ag Gamou.

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5 COMMENTAIRES

  1. En tant que sikassois , j’aime beaucoup Ménaka pour avoir séjourner dans cette ville durant 3 mois avec des amis du nord, franchement il faut que la paix revienne rapidement, nous n’avons nullement l’intention d’abandonner nos frères et sœurs dans les mains des terroristes, pourquoi faire souffrir les gens innocents pour rien , personne n’est gagnant dans une guerre . Il faut voir comment les mamans et les enfants souffrent ? pourquoi cela ? nous faisons la guerre pourquoi? pour la paix et le développement ! Est ce dans la guerre qu’on pourra se développer? non et non

  2. Une très bonne initiative du côté de menaka qui gère l insécurité. Comme quoi on peut bien réduire voir éliminer cette insécurité contre les bandits..Les bandes sont en difficultés dans cette zone ,ne pouvant plus attaquer les bases et camp militaires ils s en prennent au population des zones isolés . Mais ce qui le plus déterminant des mesures sécuritaire c est la réglementation de la circulation des grosses motos.La lutte contre l insécurité passe d abord à s attaquer au moyen logistique des bandits .Sans motos ,les bandes sont des lions sans dents. c est avec les motos qu ils attaquent ,se ravitaillent.Le Niger est le pays le moins attaquer c est parceque il avait interdit totalement la circulation des motos dans la région de l ouest ,il n y eu que de rares attaques à motos sur des civils isolés , même si le Niger a lever l interdiction totale des motos cependant à cette heure toutes motos qui circulent a certaines heures est suspectes et devient un cible militaire.le Cameroun a mis en déroute des centaines de séparatistes grâce a l interdiction des motos une mesure qui affaibli les bandits.Il faut des soldats habiller en civil ou en haillons comme s habille les bandits pour les infiltrer ,les brouiller, les faire douter ,les surprendre . Cette expérience de menaka doit être expérimenté dans d autres zones du Mali. Merci a tous ceux qui oeuvrent pour la sécurité des populations et le retour à la paix ,la stabilité et à la réconciliation au Mali .Vive la paix ,la stabilité mais surtout l union ,le dialogue ,la solidarité entre les Mali . Vive la paix dans la région

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