Entre 3.000 personnes, selon la police, et 5.000, selon les organisateurs, ont manifesté ce vendredi à Bamako pour dire «stop» aux violences dans le centre du Mali, où les massacres se multiplient, alors que le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU achève une visite dans le pays.
Depuis l’apparition en 2015 dans cette région du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, et qui ont créé leurs «groupes d’autodéfense».
Après la prière du vendredi, des milliers de manifestants se sont rassemblés près de la Bourse du travail à Bamako, à l’appel du Collectif des associations de jeunes de la région de Mopti (centre) pour réclamer la fin de ce cycle de violences que les renforts envoyés par l’armée ne sont jusqu’ici pas parvenus à endiguer. «Désarmez les milices», «Halte à l’amalgame», «La France complice», «Disons non à la haine», «Sécurisez les civils», «Une vie est une vie», «Mopti a assez souffert», «Peuls et Dogons sont victimes»… Les nombreuses pancartes brandies s’adressaient aussi bien au gouvernement, à la communauté internationale (France, ONU, pays voisins) qui le soutient, aux djihadistes et autres groupes armés qu’à ceux qui incitent les communautés à se dresser les unes contre les autres. «Trop de sang a coulé. Il faut que ça s’arrête sinon il n’y aura plus de vie au centre du Mali», a expliqué une des manifestantes, Habitatou Diallo.
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, achevait vendredi une visite au Mali en compagnie du numéro 2 de la diplomatie de l’Union européenne, Pedro Serrano. Les deux diplomates se sont notamment rendus à Mopti et on rencontré les autorités du pays, ainsi que des groupes de la société civile. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit examiner le 27 juin le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU au Mali (Minusma).