Mali: l’OIM cherche des corridors humanitaires pour les déplacés dans le Nord

0

DAKAR – L’Organisation internationale des migrations (OIM) cherche à accéder aux populations déplacées “prisonnières des zones de conflit” dans le nord du Mali, sous contrôle de groupe armés dominés par des islamistes, a-t-elle indiqué dans un communiqué reçu mercredi par l’AFP à Dakar.

Selon ce communiqué, l’OIM travaille “avec les partenaires locaux (au Mali), notamment avec la Croix-Rouge malienne, l’Association des municipalités du Mali (AMM) et la Protection civile malienne, pour pouvoir accéder aux populations déplacées qui restent prisonnières des zones de conflit au nord du pays sans aide adéquate”.

Divers groupes armés, incluant une rébellion touareg et des islamistes, menaient depuis mi-janvier des combats contre l’armée malienne dans le Nord. Ils ont profité d’un coup d’Etat militaire le 22 mars contre le pouvoir central de Bamako pour accélérer leur offensive et ont pris entre fin mars et début avril le contrôle des trois régions administratives formant le Nord: Kidal (extrême nord-est), Gao (nord-est) et Tombouctou.

Les dernières estimations du Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) font état d’environ 147.000 déplacés internes au Mali, et de près de 200.000 réfugiés dans des pays voisins.

L’OIM a appelé à un financement urgent de 3,5 millions de dollars (près de 2,75 millions d’euros) pour “fournir une aide vitale d’urgence aux Maliens déplacés qui ont fui les affrontements et l’insécurité” dans ces régions pour se réfugier à Bamako, la capitale, à Mopti (centre) et à Kayes (ouest).

Cette aide permettra de fournir des abris et articles non alimentaires, et d’assister des “groupes vulnérables de déplacés internes qui se sont regroupés dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou”, affirme-t-elle.

Le financement est destiné aussi à assister les communautés d’accueil touchées par le conflit et par la crise alimentaire, car “les familles vulnérables déplacées, vivant dans des communautés d’accueil touchées par la sécheresse, épuisent les ressources déjà très limitées”, précise dans le communiqué Lily Sanya, responsable du bureau de l’OIM au Mali.

Faute d’aide, prévient l’organisation, les déplacés internes risquent de “migrer vers les pays voisins, notamment la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger, qui ont déjà du mal à faire face à leur propre insécurité alimentaire et à l’arrivée” des réfugiés maliens.

 

AFP / 08:19 – 24/05/12

Commentaires via Facebook :