Mali: les soldats français surveillent et protègent l’aéroport de Sévaré

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Un soldat français surveille le 22 janvier 2013 les alentours de Diabaly
© AFP

C’est là qu’ont débarqué, aux premières heures de l’offensive, les forces spéciales françaises. “Point névralgique” de l’opération Serval au Mali, l’aéroport de Sévaré (centre) est désormais sous haute protection des soldats et blindés tricolores.

Seule piste d’atterrissage en dur du centre du Mali, qui recevait avant la poussée islamiste sur le nord du pays des charters de touristes attirés par les splendeurs voisines du pays Dogon, elle a vu se poser au cours des dix derniers jours des dizaines d’avions de transport d’où ont été débarqués hommes et véhicules. Un premier convoi terrestre, venu de Bamako, était attendu mardi soir.

S’il n’est pas autorisé à dévoiler le nombre de soldats français installés dans les bâtiments et les jardins de ce foyer rural adjacent à la base aérienne de l’armée malienne, le capitaine Sayfa (il ne révèle que son prénom) assure que l’aéroport “est le point névralgique de l’opération Serval”.

Quand ils se sont posés, samedi, ils n’ont que brièvement aperçu deux 4×4 des forces spéciales qui leur ont passé le relais avant de partir vers d’autres missions secrètes, assurent les officiers français.

“Notre mission, celle que nos amis maliens nous ont demandé de remplir, est de sécuriser l’aéroport et ses abords pour leur permettre de se consacrer aux combats plus au nord”, dit l’officier. “Il y a aux environs des points hauts, ce que nous appelons des points d’appui, où nous patrouillons avec l’armée malienne”.

Mardi en fin d’après-midi, une vingtaine d’hommes se réunissent en cercle autour de leur lieutenant pour le briefing avant le départ.

“Donc regardez, nous sommes ici”, dit-il en pointant sa carte plastifiée. “L’itinéraire est celui que nous avons reconnu hier. Premier stop ici. Le Sagaie (char léger) se placera en appui sur la gauche. La patrouille durera toute la nuit, avec moyens thermiques, retour ici demain soir”.

Montrer sa présence, reconnaître les lieux

Sept blindés, dont trois Sagaie et leur canons de 90 mm sur roues, passent le portail gris du foyer, gardé par deux soldats, et partent en direction des pistes de l’aéroport. Leur but est à la fois de montrer leur présence et de reconnaître les lieux, notamment des pistes à travers la savane et la forêt qui pourraient servir d’itinéraires pour d’éventuels assaillants.

“C’est le seul aéroport avant Bamako où peuvent se poser des avions de transport Hercules et Transall”, précise le capitaine Sébastien, autre officier de la force Serval. “Tout a été fait pour éviter que les islamistes ne le reprennent ou ne le menacent”.

Une piste de longueur suffisante existait il y a quelques années dans la ville de Ségou, à 200 km plus au sud, mais les terrains, dont le tarmac, ont été vendus et lotis dans des conditions obscures, a indiqué à l’AFP une source officielle malienne.

“Nos camarades maliens ne nous ont pour l’instant pas demandé de soutien supplémentaire dans la région, nous réagirons et renforcerons le dispositif à Sévaré si c’est le cas”, ajoute le capitaine Sébastien.

L’offensive franco-malienne, qui fait reculer les combattants islamistes vers le nord et les montagnes proches de la frontière algérienne, est menée par des soldats des forces spéciales qui soutiennent et galvanisent ce qui reste de l’armée malienne, et surtout demandent, coordonnent et renseignent les frappes aériennes qui ont fait la preuve de leur efficacité.

Sur la base de Sévaré, les premiers hélicoptères qui seront basés sur place, dont un d’évacuation médicale, sont attendus dans les prochains jours.

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