Mali : les fantômes du Sahel

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Les restes d'un véhicule blindé de l'armée malienne dans les environs de Kidal. ©

(Paris) – Direction nord – nord-est, au Mali, à vive allure sur les pistes de latérite et de sable. Nous sommes dans la région septentrionale de l’ancien Soudan français, proclamée unilatéralement Etat depuis le 6 avril par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), après une offensive militaire éclair sur les principales villes : Agueloc, Tessalit, Kidal, Gao et Tombouctou.

Depuis l’indépendance du Mali, en 1960, trois rébellions dites « touareg » ont marqué l’histoire de cette partie du pays, grande comme deux fois la France. Aujourd’hui, la situation est complexe et chaotique : indépendantistes touareg, islamistes, djihadistes, « trafiquants » d’otages occidentaux… Sans oublier un pouvoir transitoire à Bamako après le coup d’Etat militaire du 22 mars, une Algérie, puissance régionale incontournable, peu diserte, un Burkina Faso actif diplomatiquement.

C’est dans ce contexte très instable qu’Olivier Joulie et Laurent Hamida sont partis en mai pour Gao et de là jusqu’à la frontière algérienne, à la rencontre du MNLA. Qui sont ces combattants ? Quelles sont leurs relations avec les katibas (brigades) d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Rendez-vous à Gao, la grande ville du nord-est située sur la rive gauche du fleuve Niger et nouvelle « capitale de l’Azawad », où l’on rencontre le colonel Hassan Medhi, ancien officier de l’armée malienne qui a choisi de rejoindre le MNLA à la fin de 2011. Il s’agit ici de contrôler les principaux axes routiers afin d’empêcher les armes provenant de Libye d’arriver en ville.

« Il y a de fortes craintes que des armements rentrent, plus particulièrement par la frontière du Niger. Nous avons pas mal de problèmes avec des milices, des groupements armés qui ont toujours créé une psychose. Nous essayons aujourd’hui de mettre fin à cela », précise le militaire de carrière.

Dans le centre de la ville, la situation sécuritaire semble beaucoup plus fluctuante : on y croise des 4 × 4 arborant le drapeau noir d’Ansar Eddine, mouvement islamiste touareg, des véhicules appartenant à AQMI et au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Selon certains, ce dernier mouvement aurait été notamment créé afin que les rançons obtenues par AQMI, en contrepartie de la libération d’otages occidentaux, ne partent plus vers l’Algérie, mais restent en territoire malien… Impossible de vérifier sur place de telles allégations… Tournage derrière des vitres teintées…

Des combattants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Direction la frontière algérienne : vallées abandonnées, villages désertés. Comme celui d’Ali, combattant du MNLA, engagé depuis plus de vingt ans dans les différentes rébellions. Il a perdu quarante-sept membres de sa famille, tués par l’armée malienne dans les années 1990 : « L’armée est arrivée le matin, les gens étaient là avec leur bétail. C’était deux jours après l’attaque de la ville de Ménaka. Un blindé s’est positionné de ce côté-là et un autre vers les maisons là-bas. Ils ont ouvert le feu sur les gens et le bétail rassemblés ici. On a passé une semaine à les enterrer. Tous ceux qui ont échappé à ce massacre ont fui et ont tout abandonné. »

Et le combattant de poursuivre : « L’empreinte que le Mali m’a laissé et qui m’a fait prendre les armes, c’est ça. Voilà ce que le Mali m’a laissé, le massacre de

Réunion de cadres dirigeants du MNLA à Gao.

ma famille. Et c’est ça dans tout le peuple touareg. Aujourd’hui, j’ai la tête haute et je ne laisserai jamais le Mali revenir ici, jusqu’à la dernière goutte de mon sang. » Depuis, une vie d’errance et de combats.

Aux portes de l’Algérie, aux abords de Tin Zaouaten, situation ubuesque : côté malien, un camp de réfugiés très sommaire ; côté algérien, une petite ville saharienne équipée de l’essentiel : eau, électricité, école, hôpital… Une frontière officiellement fermée. Dans le ciel, des passages de Soukhoï et d’hélicoptères de l’armée algérienne…

Sous des tentes de fortune, quelque 500 familles tentent de survivre. Sous couvert d’anonymat, Saada témoigne. Avec ses six enfants, elle a quitté Kidal il y a quelques semaines : « L’aviation malienne est arrivée et a bombardé. Il y a eu douze blessés et deux morts. La même nuit, on a fui. Ici, en deux mois, on a reçu que quelques tomates et quelques sachets de farine de semoule. Depuis, plus rien… »

Sur les terres ancestrales touareg, aujourd’hui devenues aussi des fiefs djihadistes, Olivier Joulie et Laurent Hamidou nous montrent le retour de certains fantômes : rébellions, exactions, réfugiés, dénuement. Une zone grise si proche de l’Europe. Des images rares et des témoignages poignants.

 

lemonde.fr  /25 juin 2012

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11 COMMENTAIRES

  1. Vous commencez à nous emmerder avec vos réflexions sur les journalistes.
    Vous n’avez RIEN au Mali, que du sable et des cailloux mais vous êtes assez bêtes pour vous taper dessus.
    Apprenez à vivre en paix les uns avec les autres, sacré foutu bordel !!!

  2. c est revoltant de lire une pseudo presse tellement patisanne,maliweb ne doit pas reproduire un tel chiffon pour le proposer a ses lecteurs.Les journalistes auraient pu ajouter qu on manegait leur chair en mechoui ca assombrirait davantage le tableau.Les maliens sont victimes de leurs dirigeants d hier et d aujourd hui,le mali a tout cede facilement a ces apatrides sans contrepartie,lequel de ces apatrides a paye une fois des impots au mali.Il faut que les pouplations du nord sedentaires et nomades mettent ces criminels en quete de vie facile hors d etat de nuire d une facon definitive.

  3. 😆 VOYEZ CES CHIENS DE JOURNALISTES ET LEURS CHIENS DE MAITRES RAMENER LA REPUBLIQUE DU MALI, INDEPENDANTE DEPUIS 22 SEPTEMBRE 1960 ET HERITIER DES GRANDS EMPIRES: EMPIRE DU GHANA; EMPIRE DU MALI; EMPIRE SONGHOI, DE GRANDS ROYAUMES: ROYAUMES BAMBARAS; PEULHS; SENOUFOS; BOBOS; MINIANKAS ET BIEN D’ AUTRES, AU NOM SOUDAN FRANCAIS, DANS LE TEMPS ET DANS L’ ESPACE POUR LE METTRE A EGALITE DE L’ AZAWAD DE MNLA.

    🙄 RELISEZ:
    “Nous sommes dans la région septentrionale de l’ancien Soudan français, proclamée unilatéralement Etat depuis le 6 avril par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)”

    😆 VOYEZ CHERS COMPATRIOTES, CES CHIENS VOUDRONS BIEN QUE 50 ANS = ZERO, ET POUR CES CHIENS NOUS SOMMES LE SOUDAN FRANCAIS, QUI SERAIT BIEN DIVISE PAR EUX LES CHIENS ENRAGES ASSOIFES,…

    LE MALI, L’ AFRIQUE ET LE MONDE DES JUSTES TROUVERAIENT BIEN UNE SOLUTION A CE PROBLEME CAUSE PAR LA FRANCE COLONIALISTE, BARBARE ET NON CIVILISEE… 😆

    💡 QUE LES AFRICAINS UNE FOIS S’ UNISSENT ET PARLENT D’ UNE VOIX ❗

    • 😀 QUE FAIRE ILS SE DONNENT LE DROIT, ILS HEBERGENT AU MOINS DEUX DE NOS PRESIDENTS TRES RECENT ET L’ EN EXERCICE! 😆

      😀 UNE POPULATION MALIENNE IMPORTANTE ET BIEN MUSELEE ET ESCLAVAGISEE 😆

      LE MALI SERA BIEN CE QUE LES MALIENS EN FERONT, J’ AI TOUJOURS DIT QU’ APRES LE SOUDAN ANGLAIS CE SERAI LE TOUR DU MALI, CAR POUR CES CHIENS C’ EST ENCORE LE soudan friencais-de-merde qui donne la nausee!!!

      NOUS MALIENS DEVRONT EN FINIR AVEC LA FRANCE= VOYEZ LE RWANDA
      http://www.youtube.com/watch?v=yRqIXlCQ4Yc&feature=related

  4. Depuis le jour où le nord du Mali a été zone pétrolifère possible, il fallait s’attendre à cette situation!C’est dommage que l’Algérie qui a FAVORISE L’ENTREE MASSIVE DES EX-COMBATTANTS SUR LE SOL MALIEN(en les laissant traverser son pays de long en large)SE COMPORTE APRES DE LA SORTE!Je ne désigne pas de coupable mais un arabe
    reste toujours un arabe:un hypocrite génétiquement surnois!Maintenant c’est à notre peuple d’enclencher la guerre pour liberer le pays.Pourvu que dans leur débacles ces terroristes ne se replient pas dans leur fief sécurisé: le territoire algérien où ils sont soignés après chaque combat…. 😉

    • il faut laisser les algériens tranquilles, c’est bien le président malien qui les a réçu dans la présidence en leur donnant dattes et argent…

      Comme disent les ivoiriens, malien a cherché, il a trouvé.

      Un pays de minables buveurs :mrgreen: de thé.

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