Mali : le MNLA joue la carte de l’autodétermination

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Un tonneau peint aux couleurs du MNLA à la frontiere du Mali et du Niger.
RFI

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ne parle plus d’« indépendance » mais d’« autodétermination » du nord du Mali dans une plateforme de revendications politiques présentée, dimanche 7 octobre, au président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne. Affaibli militairement et isolé politiquement, le MNLA tente de retrouver une assise et une légitimité.

Le MNLA se dit déterminé à discuter, autour d’une table, des causes profondes de la crise au nord du Mali et l’a fait savoir à Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

La délégation du MNLA était représentée par Ibrahim Ag Assaleh, membre du conseil de transition de l’Azawad et Illad Ag Mohamed, membre du bureau du MNLA. Tous deux ont présenté un document de 11 pages intitulé « plateforme politique » dans lequel le mouvement ne met plus l’accent sur la sécession ou l’indépendance à tout prix, comme ce fut le cas en janvier dernier lorsque le mouvement a pris les armes pour obtenir l’indépendance de l’Azawad (nom que donne le MNLA au nord du Mali).

Dans ce document, le MNLA rappelle l’histoire de son mouvement, celle du territoire de l’Azawad depuis l’indépendance du Mali, en 1960, et ses objectifs politiques.
Pour ne plus froisser Bamako et pour tenter d’obtenir l’ouverture de négociations, les élites du MNLA ont quasiment supprimé le mot « indépendance » du texte et sont revenues à une expression bien connue, dans le nord du Mali, celle du « droit à l’autodétermination ».

Ainsi, le MNLA réclame son droit à l’autodétermination, ce qui veut dire, pour l’émissaire Ibrahim Ag Assaleh, reçu par le président Blaise Compaoré et joint par RFI « avoir le droit à la santé, à l’éducation et avoir aussi ses propres moyens de gouvernance sur son propre territoire, mais un territoire qui pourrait – pourquoi pa– être sous la tutelle de Bamako », et il ajoute : «Ce sera à la communauté internationale et aux autorités de transition maliennes de nous proposer un statut juridique qui convienne à nos aspirations. »

Divisions au sein du MNLA

Un cadre du MNLA joint dans l’après-midi, par RFI, admettait qu’« il y a des divisions au sein du mouvement, sur cette question d’indépendance » et qu’il a fallu des semaines de discussions pour en arriver là. Selon un autre leader du mouvement, il leur a fallu également demander «l’aide d’experts internationaux » qui leur ont apporté leur « savoir faire en matière de droit international et de négociations ». Il est vrai qu’en plus de cette plateforme politique, les cadres du MNLA ont préparé deux autres documents, pour le moment confidentiels, qui regroupent les arguments pour revendiquer l’autodétermination.

Ce n’est pas la première fois que le MNLA évoque l’autodétermination. Depuis plusieurs mois déjà, la rébellion touareg ne brandissait plus l’indépendance comme revendication catégorique. Ce qui est nouveau, c’est que l’autodétermination figure dans cette plateforme politique, qu’elle soit remise au médiateur de la Cédéao et que celui-ci s’en fasse le porte-parole. En effet, en parlant d’autodétermination, le MNLA redevient un interlocuteur acceptable pour la communauté internationale. Selon un expert du dossier, joint par RFI, ce positionnement est stratégique. Pour lui « le MNLA est aujourd’hui remis en selle, avec la bienveillance de la communauté internationale, pour devenir les bras armés d’une intervention militaire ».

Allier « préparation militaire » et « dialogue »

Lors d’une réunion, ce lundi 8 octobre, à Dakar, des chefs de mission de la paix de l’ONU en Afrique de l’Ouest, il a été question de la situation au Mali après, notamment, les pourparlers de Ouagadougou entre des représentants du MNLA et le président burkinabè Blaise Compaoré. A l’issue de la réunion de Dakar, le responsable de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, a déclaré à la presse que le dialogue peut aller de pair avec la préparation d’une opération militaire.

Saïd Djinnit

Responsable de l’ONU en Afrique de l’Ouest

Il y aura une approche double, à savoir, préparer les dialogues mais, pendant ce temps et parallèlement, monter en puissance la force ouest-africaine en attente.

Reste à savoir maintenant comment Bamako recevra le message du MNLA qui semble renoncer à l’indépendance du Nord. Les autorités maliennes n’ont toujours pas mandaté de délégation officielle pour entamer des négociations avec des groupes armés du Nord.

LE DROIT À L’AUTODÉTERMINATION

Le principe de l’autodétermination a été introduit, en droit international et en diplomatie, après la Seconde Guerre mondiale, avec la charte des Nations unies. C’est ce qui a permis, dans les années 60 et 70, aux peuples colonisés de devenir indépendants. Depuis, plusieurs chartes ou déclarations, notamment de l’Union africaine, ont considéré que le droit à l’autodétermination était un droit inaliénable. Les peuples peuvent disposer d’eux-mêmes et, en vertu de ce droit, ils peuvent déterminer librement leur statut politique, social, économique et culturel.

L’autodétermination est souvent perçue, à tort, comme synonyme d’indépendance parce qu’il est vrai que son principe se heurte au concept de l’intégrité territoriale. D’ailleurs, la charte des Nations unies n’interprète pas le droit à l’autodétermination comme une autorisation ou un encouragement à démembrer ou compromettre l’intégrité du territoire ou l’unité politique d’Etats souverains. Il existe, en tout cas, en dehors de l’indépendance, de nombreuses formules ou combinaisons qui permettent à des populations de s’auto-gouverner et de s’auto-administrer : la décentralisation, l’autonomie, la fédération comme au Nigeria, en Allemagne et en Russie ou encore la libre association des peuples comme en Suisse.

RFI / 09/10/2012

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26 COMMENTAIRES

  1. Ce n’est pas le fait qu’ils ont pris les armes contre le Mali qui m’enerve (quand meme ils ne sont le premiers a faire cela). Mais cest le fait que cette espece de rebellion que reprensent le MNLA est composee de jeunes touargues qui doivent tout a l’Etat malien, le fait qu’ils sont aussi tres anti-africains, le fait qu’ils haissent le Mali jusqu’au os… prêts a collaborer avec toute force qui leur permettrait a detruire cette entite qui est le Mali. En fin, le fait qu’ils sont tellement arrogants, pretentieux et jaloux vis a vis du Mali et son histoire. Ce n’est pas etonnant qu’ils sont tombés si mal.

  2. Mais quand-t-est-ce un cadavre peut s’autodeterminer. Après la page de nécrologie du MNLA, Le fameux mediateur rencontre des fantômes . Pour nous les maliens, le MNLA n’a que vecu. Ce groupe s’est autodterminé au Faso et Blaise pourrait leur donner quelques fractions dans le nord du faso pour qu’ils puissent ny resider.
    Le MNLA doit demander pardon au peuple malien car les islamistes sont plus pardonnableS que le MNLA à nos yeux au Mali.

  3. ces gens n’ont jamais honte. c’est l’argent ou la mort. Aucune notion de famille, des sans pitiés.
    Beaucoup de Maliens sont prèts à prendre les armes au près de nos vallants militaires si c’est la seule solution.
    Avec l’autodétermination, les touaregs minoritaires vont gérer le nord et les autres: tamashec, arabes,sonrails etc seront ils sous domination des esclaves, il faut s’enroler dans l’armé pour s’autolibérer ou mourrir.
    *

  4. AG IBRAHIM 18 Juin 2012

    ETAT AZAWAD, PERIL DU PEUPLE TOUAREG

    PEUPLE TOUAREG, ON NOUS MENT. CEUX QUI PRETENDENT ETRE NOS LEADERS NE NOUS DISENT PAS LA VERITE ET NOUS CACHENT LA REALITE. LE COMBAT QU’ILS PRETENDENT MENER AU NOM DE L’EDIFICATION D’UN ETAT AZAWAD EST UN COMBAT ILEGITIME, ILLEGAL ET SANS AVENIR PUISQU’IL NE REPOSE SUR AUCUN FONDEMENT.

    L’AZAWAD N’EXITE PAS GEOGRAPHIQUEMENT (EN TOUT CAS PAS TEL QU’IL NOUS EST PRESENTE) ET IL NE PEUT EXITER NI EN TANT QU’ETAT ENCORE MOINS EN TANT QUE NATION. NOUS SOMMES DES MALIENS, NOUS AVONS TOUJOURS VECU EN PAIX ET EN HARMONIE AVEC CEUX AVEC QUI NOUS PARTAGEONS L’APPARTENANCE ET L’ATTACHEMENT A CE TERRITOIRE C’EST A DIRE LES SONHRAI, LES ARABES, LES PEUHLS, LES BOZOS, BELLAH ETC…A SUPPOSER MEME QUE NOUS PARVENIONS A ARRACHER CETTE INDEPENDANCE ET QUE CELA SOIT ACCEPTEE PAR LE MALI ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE COMME UNE SITUATION DE FAIT, IL FAUT S’ATTENDRE A CE QUE LES SONHRAI, LES PEUHLS, LES BOZOS ETC… EUX AUSSI SE SOULEVENT POUR NOUS COMBATTRE ET NOUS CHASSER DE CES TERRES CAR, ILS SONT AUSSI ORIGINAIRE DE CES ZONES ET AUJOURD’HUI PRET DE 20 FOIS PLUS NOMBREUX QUE NOUS LES TOUAREGS; SI NOUS AVONS EU NOS ARMES, ILS PEUVENT AUSSI AVOIR LEURS ARMES. SI NOUS AVONS DES AMIS, ILS AURONT AUSSI LEURS AMIS. SI NOUS AVONS NOTRE MOTIVATION ET NOTRE COURAGE, ILS AURONT AUSSI LES LEURS ETC…

    AU FINISH, NE NOUS VOILONS PAS LA FACE, NOUS SERONS EXTERMINES ET LE TEMPS QUE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE INTERVIENNE, CE SERA TROP TARD ET MEME SI ELLE INTERVIENT, NOUS SERIONS PAR LA SUITE CONTRAINTS DE RENONCER DEFINITIVEMENT A CE TERRITOIRE. NOUS SERONS ALORS DES EXILES, DES APATRIDES. NOUS NE POURRIONS PLUS JAMAIS CONSTRUIRE, EN TOUT CAS SUR PLUSIEURS GENERATIONS.

    MON DERNIER MOT EST QUE TOUT CE QUE NOUS GAGNERONS AVEC “AZAWAD” NE SERA QUE MASSACRE, BAINS DE SANG, RUINES, DESOLATION, EXODE MASSIVE ET MISERE HUMAINE POUR NOUS MEMES ET NOS VOISINS DE TOUT TEMPS,

    MAIS AVEC LE MALI, NOUS AVONS TOUT A GAGNER, A CONDITION QUE NOUS ACCEPTIONS DE FAIRE PARTIE DE CETTE GRANDE NATION ET QUE NOUS ACCORDIONS NOTRE MODE DE VIE AUX EXIGENCES DU MONDE MODERNE

    A BON ENTENDEUR, SALUT !

  5. Merci mille fois au islamistes de nous avoir rendu ce service si precieux: celui de plier le cu.l de ces apatrides. Sans les islamistes le serait sans doute divisé par ces sales bat-tards. La preuve en est que meme etant absolument mort, le Burkina et l’Algerie veulent ravivre le MNLA…donc imaginez ce qu’ils feraient pour lui s’il arrivait a chasser les islamistes. Merci Aqmi, merci Mujao, merci Ansar Edine d’avoir nettoyé notre territoire de cette salté MNLA.

  6. Quand ton chien que tu as bien nourri te mord et s’en aille au maquis et que ce chien trouve chaud là-bas puisque mordu par plus forts: des lions, des panthères et des hyènes…et que ce chien te revienne afamé, humilié, meurtri et confus…queue entre les jambes, pardonnera-tu ce chien? Cest possible de le pardonner, mais avec sa queue restant toujours entre ses jambes… et non pas en demandant quoi que ce soit. Le MNLA doit plutôt demander le Pardon Nationale au Mali… sinon s’ils pensent qu’ils auront encore quelque chose au nord (autonomie auto-blah blah) ils rêvent douloureusement. Le nord ne sera plus jamais negligé aux mains de quelques apatrides touargues. Cest fini ça!!

  7. Dans cette affaire du MNLA c’est le Maroc et Hollande qui jouent franc jeu sinon tous les autres c’est du pipeau !!! Le Maroc a refusé que des africains soient nommés comme médiateurs dans cette crise d’où l’italien. Hollande aussi ne parle jamais du MNLA dans ses discours, pour lui ils sont tous pareils !!! 😯

    • Koudis.il faut saluer aussi le soutien de taille du Niger de Mahamadou Issoufou qui heberge une partie des troupes maliennes en plus de nombreux refugiés et assure en plus de constituer une base arrière pour l’armée du Mali, en cas d’offensive!Si “C’est dans des dificultés qu’on reconnait ses vrais amis”, le Niger en est un pour le Mali. 😉 😉

  8. Mali : dans la perspective d’une intervention militaire !

    Peut-on concilier la préparation d’une intervention militaire dans le nord du Mali et dialoguer avec certains groupes armés ? C’est en tout cas ce que préconise le Conseil de sécurité de l’Onu.

    Mais dialoguer avec qui ? A quelles conditions ? Sur quels sujets ?

    Je vous lance le débat.

  9. C’est un emploi abusif de l’autodeterination.
    Les touaregues ne sont pas un peuple au Mali,mais une ethnie
    minoritaire parmi huit autres ethnies minoritaires. Les Touaregues n’ont pas de territoire bien defini au Mali .Ils sont eparpilles sur 5 a 6 pays differents.La plus grande partie de cette population se trouve au Niger avec 800 000 Touaregues.Leur cas est traite dans le cadre du droit des minorites qui ne doit pas etre confondu avec le droit a l’autodetermination.Nous y reviendrons.u

  10. On arrête un bandit/terroriste ou on capitule. Qu’il s’appelle MNLA/BOKO HARAM/ANE SARDINE/MUJAO ou AQMI C’est aussi simple que cela. Après, on développe la zone en luttant contre le chômage en empêchant les jeunes désœuvrés et désespérés d’adhérer à ces organisations criminelles.

  11. Qu’ils partent négocier leur autodétermination avec leurs alliés Ançardine et Aqmi, les maliens ne se retrouvent pas dans ces jeux de ceux qui ont fuit.

  12. l’Autonomie existait dejà avec les textes de la decentralisation, il fallait juste reclamer le transfert de certaines competences que l’administration gardait parceque les collectivités n’etaient pas suffisamment pretes! Fallait*-il prendre des armes et ouvrir nos villes aux terroristes si telle etait la vraie revendication???? NOOON ,tout ce qui compte pour MNLA cest l’independance mais la zone reste bien à definir: les 03 regions ou KIDAL seule? KIDAL est geré à tous les niveaux par des Touareg meme les unités militaires etaient coiffées par eux! quelle Autonomie il est question?

    • Foudkg.Pour toi, on va plutôt chanter l’hymne aux hommes cocus
      de France dont tu es le président de l’association. :mrgreen:

    • Vos illusions n’aboutiront nulle part. Les touaregs sont connus depuis fort longtemps comme un peuple qui vit de razzias. C’est ce qui continue sous d’autres formes ( vols de voitures,bracages, prises d’otages, trafics );et quand le butin n’est plus suffisant, ce sont les mêmes opérations . Seuls, les touregs ne travaillent absolument pas.

    • Toufan ,je crois que mieux vaut un tonneau vide ,qu’un tonneau plein de merde comme le Mali :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

      • Moi je préfère ce tonneau rempli “de merde” que cette merde de mlna qui nous a conduit dans cette situation… D’ailleurs je ne sais pas ce qu’attend le Gouvernement malien pour réagir à cette n nième provocation de Blaise.

  13. Je pense que de 1) il faudra dire au MNLA de definir quelle zone ils occupent, et sils sont nul part quil nont qu’a reconquerir une zone et apres ont discute. Le MNLA n’a jamais existé c’est toujours les islamiistes qui etaient derriere eux. de 2) tout les maliens ont des sooucis mais c’est pas pour ça quon va donner une autonomie à kayes ou segou ou autres….. de 3) ont ses tous que autonimie conduit a lindependance surtour kon va avoir des militaires etrangés ki vont ensuite nous obligés a faire un referendum. de 4) les touareg ne representent que moins de 10% de la population du NORD donc ont fait comment? SVP peuple malien soudé vous vite et apres ont va gerer les problemes politiques car le burkina, la france et autres veulent avoir un tutora sur le nord. On na besoin de leur aide mais……

  14. L’auto détermination, les touaregs sont combien ?Allons dans ce sens rien que les peuls sont plus nombreux que vous.Ne vous fatiguez pas vous n’aurez rien du tout.Votre cellule de communication est puissante plutôt négocier avec les islamistes qui vous ont chassé .

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