Mali : le jour où j’ai rencontré Mokhtar Belmokhtar

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Mokhtar Belmokhtar entouré de ses lieutenants. © SIPA

Que se passe-t-il lorsqu’un journaliste croise par hasard, dans le nord du Mali, la route de Mokhtar Belmokhtar, l’un des djihadistes les plus recherchés au monde ? Récit d’une rencontre avec un émir d’Aqmi.

On m’avait pourtant prévenu. Ces jours-ci à Gao, dans le nord du Mali, il ne fait pas bon avoir le teint clair. À l’entrée de la ville, un soldat du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) s’était déjà mépris sur la couleur de ma peau. « Si vous êtes blanc, m’avait-il mis en garde, attention. Sachez qu’il y a Al-Qaïda dans la ville. » Je l’avais écouté avant de reprendre la route, incertain de la réalité du danger encouru. Les islamistes, je les avais déjà vus à Tombouctou, quelques semaines plus tôt. J’avais rencontré certains de leurs responsables locaux, silhouettes poussiéreuses et enturbannées. Rien de très rassurant. Rien de très alarmant non plus.

À Gao, je ne me suis pas contenté de quelques vagues sous-chefs. Ce 6 juin au soir, je me promène le long du fleuve Niger. Surnommé « la plage », l’endroit est couru : les habitants de la ville aiment venir y admirer les couchers de soleil. Quelques pêcheurs, des hommes (les femmes, depuis que les islamistes ont pris le contrôle de la ville, sont moins nombreuses), des jeunes qui se baignent. L’un d’eux d’ailleurs me fait des signes, me conseille de ne pas poursuivre plus avant. Quand je comprends ce qu’il cherche à me dire, il est déjà trop tard.

Entouré de ses lieutenants, le kalachnikov au pied, Mokhtar Belmokhtar me fixe de son unique oeil valide. L’un des trois émirs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est là, assis au pied d’un pick-up, face au fleuve. J’ai toujours eu envie de rencontrer celui qu’on appelle parfois le Borgne, mais m’adresser à lui à l’improviste n’est probablement pas la meilleure garantie de réussite de l’interview. Aucun journaliste – fût-il malien – travaillant pour un média basé à Paris ne tiendrait vraiment à s’attarder. Belmokhtar, 40 ans cette année, traîne une triste réputation de djihadiste violent et cruel, acquise dans le maquis algérien pendant les années 1990. Fasciné par les moudjahidine afghans depuis sa plus tendre enfance, il les a rejoints à l’âge de 19 ans, avant de rentrer dans son pays, en Algérie, et de devenir l’un des chefs des Groupes islamiques armés (GIA), puis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu depuis Aqmi. Le Sahel n’a que peu de secrets pour lui dorénavant et il serait impliqué dans plusieurs rapts effectués dans la région (les Espagnols en 2009 ou encore les deux jeunes Français morts début 2011). Sa biographie sanglante se bouscule dans ma tête alors que, le coeur battant, je poursuis ma route.
L’émir d’Aqmi, dit le Borgne, traîne une réputation de djihadiste violent et cruel.

Quelques mètres plus loin, le groupe me rattrape et me questionne en hasaniya, un dialecte parlé par les Arabes du Mali, de la Mauritanie et du Sahara occidental. Comment je m’appelle ? Qu’est-ce que je fais là ? De qui suis-je le parent ? Le cousin qui m’accompagne se charge de répondre pour moi, en évitant de mentionner ma profession. Belmokhtar reste muet, me jauge, puis me serre la main. Je n’en mène pas large.

Plus tard, on me dira que j’ai eu de la chance que ça n’aille pas plus loin, que « je vaux des euros » et que j’ai « failli être enlevé ». Est-ce vrai ? Impossible à dire. Mais ainsi va Gao. Une ville où les gens du Nord aimaient passer leurs vacances pour profiter de la relative fraîcheur du fleuve, et où le grand jeu des enfants est désormais de demander aux soldats de tirer en l’air à l’arme automatique. Une ville où votre couleur de peau suscite la convoitise. Une ville dont la rébellion touarègue rêve de faire sa capitale, mais que seuls les islamistes contrôlent vraiment. Une ville où l’on peut croiser, au détour d’une paisible promenade, l’un des hommes les plus recherchés au monde.
25/06/2012 à 18h:51 Par Baba Ahmed / Pour jeuneafrique

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11 COMMENTAIRES

  1. Dogon-Bamanan si tu en es vraiment un, l’autonomie n’a aucun sens. soit on est ensemble ou pas. si c’est l’autonomie qu’on négocie autant aller à l’indépendance. Il ne faut pas faire les choses à moitié soit on fait partie du Mali ou alors on est étranger. Au sud la population n’acceptera pas de supporter des populations qui s’auto gèrent au Nord. On est malien ou on l’est pas. laisser l’autonomie à un peuple au sein du Mali parce qu’il ne veut pas être gérer par des noirs(car c’est de cela qu’il s’agit) tout en profitant de ses ressources(donc l’esclavage) ne marchera pas.

  2. il na pas honte ce journaliste la il crieais sur tout les toit que etat malien fais de probacane ,ce meme journaliste qui defandait mnla contre etat malien,sans oublie que mnla est le porte d,aqmi en europe, aujourdhui ce meme journaliste nous parle de son rencotre avec le chef d,aqmi au mali mahleur a toi baba ahme et ton chef ben yamed qui parle pour un mali federal souhaite sa pour ton pays la tunisie

  3. Cessons de jeter l’anathème sur qui que ce soit. Tous les Emirs d’AQMI sont Algériens. Que ça soit Mokhtar Belmokhtar, Abou Zeïd, tous ces criminels rendent comptent aux Hautes Autorités Algériennes de leurs actes. Même le citoyen Lambda est au courant de cette situation. Ils sont entretenus par le faux voisin Algérien. Tous les Généraux Algériens ont leur quota dans les ressources du trafic de drogue. Comprenez tout simplement que le faux voisin Algérien est complice actif dans la crise au Nord du Mali. C’est aussi simple que ça. Je sais que ceux qui sont au parfum de la situation ne me contredirons pas.

  4. La guerre pour reconquérir les trois régions Nord du Mali est inévitable. C’est une question de volonté politique, ni plus, ni moins.
    Qui vivra, verra.

  5. S’il est l’homme le plus recherché au monde qu’attend donc interpol pour mettre des hommes à ses trousses? Qu’attend la CIA pour le liquider comme Oussama Ben Laden? Du n’importe quoi! Et pourtant ils en ont les moyens et les forces. Ça se voit que cette insécurité fait le bonheur de certains pays dans le monde. Mais qu’ils sachent que quand la case de ton voisin brûle, aide le à l’éteindre et qu’un battement d’ailes de papillon peut créer une tempête à l’autre bout du monde.

  6. Est-ce que ce journaliste pourrait donner de bonnes raisons pour à la fois risquer sa peau risquer de mettre la diplomatie de son pays à rude épreuve et risquer d’enrichir les terroristes aussi bêtement, pour ne ramener qu’un article sans aucune importance ???

  7. Vision 2012 et Sandigo,selon les chiffres suivants de 2009-2010
    – Les Forces Arme’es Algeriennes sont constitue’es de 147 000 personnes. Le budget annuel reserve’ a’ cette force etait de
    $5 300 000 000 (cinq milliards et 300 millions de dollars.)
    – Le Burkina Fasso depensait annuellement $110 000 000 (110 millions de dollars) pour ses Forces Arme’es constitue’es de 11 200 personnes.
    – LE MALI DEPENSAIT $174 000 000 (174 MILLIONS DE DOLLARS)POUR SES FORCES ARME’ES CONSTITUE’ES DE 7750 PERSONNES.
    – La Mauritanie depensait $115 000 000 (115 millions de dollars) pour ses Forces Arme’es constitue’es de 15 870 personnes.
    – Le Niger depensait $ 53 100 000 (53.1 millions de dollars) pour ses Forces Arme’es constitue’es de 5 300 personnes.

    Rien qu’en analysant les chiffres cite’s plus haut, on consatate que le budget annuel que l’Algerie reserve a’ ses forces arme’es, est plus de 5 fois le budget que tous les autres pays ensemble reservent a’ leurs forces arme’es respectives.
    Toutes les guerres coutent financierement et humainement. Il faut developper des alliances strategiques pour eviter les guerre et/ou minimiser leurs consequences.
    Le Mali n’opere pas dans un vide.Si la France, l’Algerie, la Mauritanie et bien d’autres pays conseillent au Mali de negocier, il serait sage de les ecouter car ces pays aussi sont concerne’s par ce qui se passe au Sahel/Sahara! Nous savons que l’Algerie a connu sa propre lutte contre le terrorisme. Plusieurs sources ont indique’ de possibles liens entre les services securitaires algeriens et AQMI. Nous savons egalement que l’Algerie a supporte’ les touareg au Mali et au Niger afin de contrer les influences de plus en plus croissantes de Khadafi dans la region Sahelo-Saharienne.
    On peut lutter efficacement contre les terroristes islamistes si les deux conditions suivantes existent:
    1- On doit etre d’accord pour definir l’ennemi.
    2- On doit etre d’accord sur les strategies a’ suivre.
    Nous savons que le probleme de definition se pose. Tout comme la strategie de lutte propose’e par l’Algerie n’est pas necessairement celle que les autres pays du Sahel veulent voir.
    Plusieurs sources concordantes indiquent que les services securitaires algeriens ont pu infiltrer certains milieux militaires…maliens. En d’autres termes, ces officiers maliens travaillent pour l’Algerie au detriment du Mali. Il semblerait qu’il y avait meme un tres important ministre malien qui travaillait pour l’Algerie. On a remplace’ plusieurs officiers maliens qui travaillaient au nord pour les raisons cite’es plus haut.

    L’option militaire ne peut que donner un resultat catastrophique. Les negociations sont meilleures pour des raisons suivantes que je repete depuis plusieurs mois:
    1- Le Mali a besoin de toutes ses ressources pour creer des projets de developpement afin de lutter contre la pauvrete’ et le chomage.
    2- Le Mali est un pays enclave’ avec des frontieres de plusieurs milliers de km. Il a besoin de la cooperation internatioanle pour securiser lesdites frontieres et lutter contre le terrorisme.
    3- Negocier pour accorder une autonomie de gestion au nord ramenera la paix et permettra aux populations locales d’avoir une plus grande participation dans la gestion de leurs affaires.

    SOYONS PRUDENTS, PRAGMATIQUES, REALISTES ET SAGES!

    • Frere Dogon-Bambara, respect bros toutes tes informations sont correctes mais si le Mali ayant eu 3 x plus le budget du Niger mais n’a pas eu le 1/3 du boulot fait par les forces armees Nigerienne! cela indique que le rapport entre depenses et discipline est a verifier! Notre armee a ete vider completement de son contenu! Bravo ATT cela est rare de voir un chef d’etat pas seulement negliger ou laisser tomber mais debander et de structurer les forces d’armee de son propre pays puis venir froidement nous a raconter l’histoire de sa vie !!!! Il a agenouer notre nation en face d’un groupe sanguinaire d’une seule ethnie et il vient nous conseiller de ne pas faire” d’amalgame”!!! Honte a lui et a ceux qui l’ont laisser fuire! Haute trahison est deja marque sur lui dans l’histoire et nous allons nous reprendre freres apres avoir reconquis le nord pour regler nos comptes. J’ai passe 13 ans au camps para et je dirai que nos hommes de rang sont des vrais hommes! Les generaux et grands officiers! …N t’a don! Comptons sur eux car meme Dieu a dit ne vous jetter pas dans la destruction et ATT avait deja planifier detruire le restant de nos vaillants jeunes soldats que Dieu le detruise ainsi que son clans de chaitanes!!! Aguelhoc ! O Dieu si ce n’est pas Mme Keita djenabou Keita que Dieu la benisse ATT voulait nous cacher ce massacre! O Dieu Aies pitie du Mali! souleve ta colere et ton mepris loin de notre Nation car on t’a adore et on t’adorera comme il se doit! 😥

  8. A vous lire, on dirait que vous avez une fascination pour cet individu au passé de pseudo djihadiste et contrebadier. N’est-il pas surnommé Mister Marlboro. Arretons de créer autour d’individu meprisable une fascination alors qu’il mérite que mépris albsolu ! 👿

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