Clément Legrand, le frère d’un des quatre otages français retenus au Niger par Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique), s’est adressé samedi aux ravisseurs dans une vidéo, dans laquelle il affirme: “Nous ne comprenons pas pourquoi tout est bloqué”. La vidéo a été adressée par les familles des otages au site internet Sahara Médias, qui avait publié en septembre une vidéo des otages. Aqmi détient quatre employés du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger.
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Le quai d’Orsay : “Une décision de famille”
La vidéo, selon Alain Legrand, le père de l’otage Pierre Legrand, a pour but d’entrer en contact avec Aqmi à l’approche d’un 3ème Noël sans nos proches et pose la question de l’avancée des négociations. “Nous nous adressons à vous aujourd’hui pour vous dire que nous avons bien entendu vos messages et notamment quand vous vous dites ouverts à toute négociation et que vous attendez le premier pas du gouvernement français”, déclare Clément Legrand dans la vidéo.
“Nous tenons à vous dire que nous, les familles, faisons tout notre possible auprès du gouvernement, des entreprises mais aussi des Français pour que soit déclenchée une réelle négociation”, poursuit-il. “Ils nous manquent tous les jours. Aujourd’hui, les seules informations concrètes que nous ayons sont celles que vous nous envoyez. Si nous choisissons aujourd’hui de nous adresser à vous c’est que nous ne comprenons pas pourquoi tout est bloqué”, ajoute le jeune homme.
“C’est une décision de la famille que nous ne commentons pas”, a-t-on indiqué hier soir au ministère des Affaires étrangères. Le Quai d’Orsay a rappelé que sur toutes les questions ayant trait aux otages français, Paris observait “la plus grande discrétion pour des raisons évidentes de sécurité”.
La fille d’un des otages français d’Aqmi au Sahel, Diane Lazarevic, a regretté elle aussi le manque d’informations fournies aux familles par les autorités françaises, déplorant ne plus avoir de contact avec le chef de l’Etat. “C’est long, on n’a pas de nouvelles…”, a-t-elle dit dans un entretien téléphonique à l’AFP. “François Hollande s’était engagé personnellement à tout mettre en oeuvre pour faire libérer les otages. Cela fait deux mois qu’on l’a vu et cela fait deux mois qu’on n’a pas de nouvelles.”