Au Mali, on est toujours sans nouvelles de l’abbé Léon Dougnon, kidnappé le 21 juin dans la région de Mopti. Lui et quatre autres chrétiens avaient été enlevés alors qu’ils étaient sur la route, près de Bandiagara. Après une médiation entre des notables communautaires de la zone et les ravisseurs, les quatre fidèles qui l’accompagnaient avaient été rapidement libérés, mais pas l’abbé Léon.
Les ravisseurs avaient promis que l’abbé Léon serait lui aussi libéré et expliqué aux médiateurs communautaires qu’ils voulaient juste prendre le temps de réparer sa voiture, tombée en panne au cours de l’enlèvement. Panne qui avait d’ailleurs accéléré la libération des quatre autres chrétiens enlevés avec lui et devenus intransportables. Mais depuis une dizaine de jours, plus de nouvelles.
« La situation commence à inquiéter », explique-t-on au gouvernorat de Mopti, « on ne sait pas ce qui se passe, on se demande s’ils ne se sont pas ravisés. »
L’enlèvement n’avait pas été revendiqué et les ravisseurs n’ont pas souhaité dire clairement à quel groupe ils appartenaient, mais des sources locales désignent la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) lié à Aqmi, et notoirement active dans la zone.
Une vidéo de deux autres otages maliens
Le GSIM a diffusé en début de semaine une vidéo montrant deux autres otages maliens, le sous-préfet de Farako, Ali Cissé, et le préfet de Gourma-Rharous, Drissa Sanogo. Des négociations devraient bientôt être ouvertes pour leur libération, selon leurs proches, mobilisés et en lien avec les autorités maliennes. Mais de l’abbé Léon, il n’en a à aucun moment été question.
Dans son entourage, on promet de ne pas baisser les bras pour obtenir sa libération. La communauté chrétienne de la région de Mopti est également mobilisée, une prière a même été composée spécialement pour l’abbé Léon, et pour tous les otages du Mali.