Les ressortissants de la ville d’Aguelhoc, dans le nord du Mali, demandent l’éloignement du camp de la Minusma, la Mission de maintien de la paix des Nations unies. Ils ont tenu, vendredi après-midi 18 juin, une conférence de presse à Bamako. Les habitants d’Aguelhoc estiment que le camp de la Minusma, parfois pris pour cible par les terroristes, fait peser une menace sur leur sécurité.
« La population réclame d’abord la délocalisation du camp de la Minusma, mais aussi exige que justice soit rendue pour les civils innocents qui furent tués par les Tchadiens, selon Souleymane Ag Ehat, représentant de la jeunesse d’Aguelhoc. Comme vous le savez, lors de l’attaque, cinq civils ont été arrêtés et trois parmi eux ont été malheureusement exécutés par les Tchadiens. Donc ce n’est pas la première fois. Chaque fois, la population d’Aguelhoc est victime de ce genre de barbarie. »
La population redoute d’être prise entre le marteau et l’enclume. Début avril, les casques bleus tchadiens avaient repoussé une attaque d’envergure à Aguelhoc. Ils avaient aussi commis, selon des habitants, des exactions à l’encontre de civils quelques jours plus tard.
« La population a peur, la ville est désertée »
Pour Souleymane Ag Ehat, il faut que le camp de la Minusma s’éloigne d’au moins 7 à 8 kilomètres de la ville, comme à Kidal ou Tessalit.
Mais la Minusma ne semble pas prêt à bouger tout de suite : « Il y avait une réunion tout récemment, entre les acteurs et avec la Minusma, explique le représentant de la jeunesse d’Aguelhoc. Premièrement, ils nous ont dit que c’est un budget très cher, mais ils vont “travailler là-dessus”, ils vont trouver une solution. Et après quelques jours, la Minusma a fait un communiqué de presse. Ils nous ont dit que ce n’est pas possible que la Minusma aujourd’hui déménage. On a vu même dans leur communiqué, ils disent qu’aujourd’hui, la population d’Aguelhoc est incitée par les terroristes à manifester, alors que c’est loin de là. Nous, la population d’Aguelhoc, nous réclamons tout simplement le droit. Nous ne sommes pas manipulés par les terroristes, nous sommes une population qui réclame ses droits. La population a peur, la ville est désertée, tous les habitants de la ville d’Aguelhoc se sont déplacés. »
Source: rfi.fr