Mali : la force n’est pas “la solution”

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Gilles Olakounlé Yabi est directeur Afrique de l’Ouest d’International Crisis Group (ICG), qui vient de publier un rapport, “Mali : éviter l’escalade”, disponible sur crisisgroup.org

Selon ICG, il faut d’abord aider l’État malien à se relever. © DR

Depuis que le Mali a basculé dans un coma profond, frappé par la résurgence d’une rébellion touarègue et par un coup d’État militaire, la seule interrogation qui vaille semble être celle de savoir quand l’intervention militaire ouest-africaine ou internationale aura lieu. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est-elle capable de déployer une force ? Avec quel mandat ? Bénéficiera-t-elle des renseignements militaires et de l’appui aérien de la France et des États-Unis, présents et actifs à des degrés différents dans la bande sahélo-saharienne ? Sera-t-elle acceptée par le voisin algérien ?

Dès lors que les groupes armés islamistes adossés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont expulsé les rebelles touaregs indépendantistes des villes du Nord, les derniers doutes sur l’opportunité d’une réponse militaire se sont envolés chez nombre d’acteurs et d’observateurs. Avec qui peut-on encore envisager de négocier, demande-t-on à ceux qui appellent à une approche politique ? Avec des djihadistes qui veulent imposer leur vision de ce que devrait être la vie d’un bon musulman ? Avec des preneurs d’otages, d’authentiques terroristes ou des trafiquants de drogue ?
Devant le choc légitime de nombre de Maliens face aux souffrances de leurs compatriotes des régions de Gao, Tombouctou, Kidal ; face à l’hébétude de beaucoup de voisins d’Afrique de l’Ouest découvrant que la menace islamiste est à leur porte ; devant les craintes des pays occidentaux, en particulier européens, de l’apparition d’un « nouvel Afghanistan » à distance de chameau de leurs capitales, il est difficile d’identifier les réponses possibles à la crise.

La question à se poser aujourd’hui n’est pas celle de savoir si une action militaire contre les groupes armés est inévitable ou non. Il faut examiner tous les symptômes présentés par le patient malien, saisir la complexité des rapports des différentes communautés originaires du Nord, entre elles, et entre elles et celles du Sud, et appréhender les intérêts des pays voisins. Lorsqu’on fait ce travail, les certitudes sont rares. Sauf peut-être celle qui consiste à estimer que l’usage de la force ne peut être qu’une option complémentaire à une approche politique mais ne saurait être « la solution ».

Les acteurs de la crise sont eux-mêmes incapables d’anticiper les conséquences de leurs initiatives. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui a déclenché la rébellion, s’est fait déborder par une force islamiste qu’il a dans un premier temps négligée. Ansar Eddine, le groupe dirigé par Iyad Ag Ghali, ancien rebelle touareg de Kidal qui avait voulu prendre la tête du MNLA au moment de sa création, s’est prestement allié aux chefs d’Aqmi, majoritairement algériens. Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), que nul ne connaissait encore il y a quelques mois, a fait son lit à Gao et affirme, par son recrutement à la fois multiethnique, local et multinational, une ambition politico-religieuse moins « étrangère » que sa maison mère, Aqmi.

Tous ces mouvements ont prospéré sur le terreau fertile des trafics transsahariens, du business des rançons payées pour récupérer des otages occidentaux et de l’aubaine provoquée par le chaos en Libye, pourvoyeuse de nouvelles armes. De leur côté, les putschistes emmenés par le capitaine Amadou Haya Sanogo n’ont fait qu’aider les groupes rebelles à parachever leur conquête du Nord en mettant l’État à terre.

C’est cet État qu’il faut impérativement remettre sur pied. Dès lors qu’un gouvernement représentatif des principales forces politiques et sociales aura été mis en place, les acteurs régionaux et internationaux devront afficher un soutien clair à l’État malien à travers la reprise de l’aide extérieure, l’assistance à la protection des institutions de transition et des mesures immédiates en faveur de la restructuration de l’armée. Il faut éviter à tout prix une mobilisation des jeunes dans des milices communautaires supplétives à une armée désorganisée. Emprunter cette voie, ce serait ouvrir une boîte de Pandore de laquelle s’échapperaient de nouveaux monstres qui enterreraient pour longtemps les espoirs de paix au Mali et dans l’ensemble de la région.

20/08/2012 à 17h:35 Par Gilles Olakounlé Yabi – jeunafrique.com

 

Commentaires via Facebook :

25 COMMENTAIRES

  1. Il n’y a pas d’autre solution ils ont forcer les portes du Mali
    sans y etre invités et il en ressortirons en body bags that’s all folks

  2. LA FORCE CONTRE LE MNLA ET LES FAUX ISLAMISTES EST LA SOLUTION

    ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗

  3. 😳 voyez vous – les vrais problemes du MALI sont raportes et analyses et des points de vues imposes de l’ exterieur comme de l’ interieur par des journalistes -COMPETENTS- ETRANGERS et des MAISONS DE PRESSES ETRANGERES ❗

    💡 NOS JOURNALISTES DOIVENT MONTRER LA ROUTE AU PEUPLE MALIEN COMME L’ A REELEMENT OBSERVE ET SOULIGNE LE PREMIER MINISTRE CHEICK MODIBO DIARRA, REVEILLER LE PATRIOTISME ET L’ ESPRIT DE COMBATTANTS A +99% DE LA POPULATION CONTRE MOINS DE 1% ❗

  4. HE NE JETTEZ PAS LA CULPABILITÉ A AYA SANOGO! ON SE CONNAIT TOUS AU MALI; ON SAIT QUI EST QUI MAIS MALHEUREUSEMENT LA MAJEUR PARTIE DE LA POPULATION A LES YEUX FERMÉS ET REFUSENT DE LES OUVRIR.

  5. pour avoir la paix il faut faire la guerre.il fallait y penser avant qu’il ne debarqe au mali avc arme et bagage puis et acceuilli a bras ouver par ETT.au niger,ils ont ete desarmé.il faut negocié c’est mieux pour le mali.l’armée peut les chassé mais la guerre ne finira jamais.mais si on discute.sa sera définitif.

  6. Dans le Mali d’avant “maudit 22 mars 2012”, toute aspiration, tout suppose droit, relcame par des armes est une act criminel.
    Il faut “imposer la paix” au Nord du Mali. Et cela ne sera possible qu’avec la mitrailleuse et le canon. Toute autre solution n’est qu’illusion et un sursis de la necessaire “imposition de Paix” au Nord du Mali.
    Malheureusement, nos militaires, (sutout le Capi “tolerance Zero” pour les civils du sud du Mali et ses truffions) sont tetanises par la peur. Le MNLA, rearme par certains, serait bientot dans les conditions pour reprendre leur territoire. Et on ne parlera plus de negociations de Paix, mais plutot de negociation sur la DELIMITATION DES FRONTIERES ENTRE LE MALI ET LE “REBELLESTAN”.
    Plaise a Dieu que je me trompe.

  7. Si la force n’est pas la solution,j’y suis patient sur la reconciliation au sud et liberation au Nord!!!!!!!! QU’ALLAH NOUS SAUVE DES NAMBARATÔ!

  8. la seule solution c’est la force et ces islamistes vont fuir en deux jours…ceux qui sont dans les villes occupées sont formels la dessus…mais il ne font que faire peur au gens en surestimant les capacités de ces gens qui n’ont aucune formation militaire en plus la population même dit que l’armée pouvais les conter depuis le début certain militaires patriotes étaient sur le terrain ils ont été obligé d’abandonner leurs postes sur ordre de Bamako …il y a eu une réaction en chaîne de militaires peureux qui ont été anéanti par la propagande et qui ont abandonne leurs camarades sur le champ d’honneur…chaque jour on nous balance des idio.tie! à Bamako des message de paix fusent des chansons des artistes pour la paix, au lieu de galvaniser les troupes…que peut-on discuter avec des gens a esprit médiévale qui n’on aucune notion de nationalité etc…Jihad jihad …la terre est a Dieu …des étranger viennent chez nous pour semer la terreur avec qlq apatrides….la terre est à Dieu! s’il veulent faire la Jihad il n y a pas de terrain plus propice que la Palestine…pourquoi ne font-il pas au Qatar il y a des hôtel de débauche au Qatar …en Arabie Saoudite on vend le whisky … tous les princes des pays arabes sont des soûlards…j’en ai côtoyé et j,en connait quelque chose …il y a rien a discuter avec les islamistes …les pays voisins ont peur que si nous les chassons qu’il viennent chez eux c,est la raison pour laquelle la CEDEAO bloque nos armes et nous raconte des balivernes …je ne veut plus voir aucun artiste chanter pour la paix on doit faire la guerre chantez pour la guerre …nos griots sont devenu des escroc abandonnant nos traditions ils doivent galvaniser les soldats au lieu de passer leurs temps à faire des voeux pieux qui ne se réaliserons jamais . Si nous ne faisons pas la guerre jamais le mali ne sera libre…nous sommes une terre d’islam depuis le 9 eme siècle il n y a aucune raison de faire de Jihad chez nous notre islam est pacifique…le prophète PSL lui même s’est marié à une femme chrétienne et une femme juive …l’islam qu’ils nous racontent est l’islam qu’ils ont créer eux même l’islam des kidnapping et des peines cruelles inusités l,islam de barbarie des décervelés on ne peut pas discuter avec ces gens …quelles concession on va faire leurs dire qu’on va faire la charia au nord et le sud est laïc? eux disent que la seule raison de leurs combat est la charia nous ont dit pas de charia donc la distraction est fini laisser nous tranquille et envoyer les soldats au nord

    • Wright !!! Tu es le seul intervenant avec qui je suis parfaitement d’accord.Mon frère,tu a meme le devoir de repeter partout ton exposé que je viens de lire,car très instructif !!! 😀

  9. VOICI CE QU’IL FAUDRA SAVOIR AVANT TOUT!

    AG IBRAHIM 18 Juin 2012

    ETAT AZAWAD, PERIL DU PEUPLE TOUAREG

    PEUPLE TOUAREG, ON NOUS MENT. CEUX QUI PRETENDENT ETRE NOS LEADERS NE NOUS DISENT PAS LA VERITE ET NOUS CACHENT LA REALITE. LE COMBAT QU’ILS PRETENDENT MENER AU NOM DE L’EDIFICATION D’UN ETAT AZAWAD EST UN COMBAT ILEGITIME, ILLEGAL ET SANS AVENIR PUISQU’IL NE REPOSE SUR AUCUN FONDEMENT.

    L’AZAWAD N’EXITE PAS GEOGRAPHIQUEMENT (EN TOUT CAS PAS TEL QU’IL NOUS EST PRESENTE) ET IL NE PEUT EXITER NI EN TANT QU’ETAT ENCORE MOINS EN TANT QUE NATION. NOUS SOMMES DES MALIENS, NOUS AVONS TOUJOURS VECU EN PAIX ET EN HARMONIE AVEC CEUX AVEC QUI NOUS PARTAGEONS L’APPARTENANCE ET L’ATTACHEMENT A CE TERRITOIRE C’EST A DIRE LES SONHRAI, LES ARABES, LES PEUHLS, LES BOZOS, BELLAH ETC…A SUPPOSER MEME QUE NOUS PARVENIONS A ARRACHER CETTE INDEPENDANCE ET QUE CELA SOIT ACCEPTEE PAR LE MALI ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE COMME UNE SITUATION DE FAIT, IL FAUT S’ATTENDRE A CE QUE LES SONHRAI, LES PEUHLS, LES BOZOS ETC… EUX AUSSI SE SOULEVENT POUR NOUS COMBATTRE ET NOUS CHASSER DE CES TERRES CAR, ILS SONT AUSSI ORIGINAIRE DE CES ZONES ET AUJOURD’HUI PRET DE 20 FOIS PLUS NOMBREUX QUE NOUS LES TOUAREGS; SI NOUS AVONS EU NOS ARMES, ILS PEUVENT AUSSI AVOIR LEURS ARMES. SI NOUS AVONS DES AMIS, ILS AURONT AUSSI LEURS AMIS. SI NOUS AVONS NOTRE MOTIVATION ET NOTRE COURAGE, ILS AURONT AUSSI LES LEURS ETC…

    AU FINISH, NE NOUS VOILONS PAS LA FACE, NOUS SERONS EXTERMINES ET LE TEMPS QUE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE INTERVIENNE, CE SERA TROP TARD ET MEME SI ELLE INTERVIENT, NOUS SERIONS PAR LA SUITE CONTRAINTS DE RENONCER DEFINITIVEMENT A CE TERRITOIRE. NOUS SERONS ALORS DES EXILES, DES APATRIDES. NOUS NE POURRIONS PLUS JAMAIS CONSTRUIRE, EN TOUT CAS SUR PLUSIEURS GENERATIONS.

    MON DERNIER MOT EST QUE TOUT CE QUE NOUS GAGNERONS AVEC “AZAWAD” NE SERA QUE MASSACRE, BAINS DE SANG, RUINES, DESOLATION, EXODE MASSIVE ET MISERE HUMAINE POUR NOUS MEMES ET NOS VOISINS DE TOUT TEMPS,

    MAIS AVEC LE MALI, NOUS AVONS TOUT A GAGNER, A CONDITION QUE NOUS ACCEPTIONS DE FAIRE PARTIE DE CETTE GRANDE NATION ET QUE NOUS ACCORDIONS NOTRE MODE DE VIE AUX EXIGENCES DU MONDE MODERNE

    A BON ENTENDEUR, SALUT

  10. Je veux savoir pourquoi vous effacez mes interventions.Des journalistes qui detestent la verite!Je n’ecris jamais sans faire des proposition concrete.Etes-vous capable d’en faire autant.Pour qui
    vous vous prenez!

    • Ce site censure moins que d’autres. Si vos posts sont bloqués, cela dépend de ce que vous y écrivez. Ne le faites pas avec de la haine ou des insultes et vous verrez qu’on les publiera.

      Juste pour donner mon point de vue. Amicalement.

  11. Jai peur que le Mali est divise pour toujours et victime de terrorisme pour des longues annees a venir. Lincompetence des soit disant dirigeants couple avec le fait que les populations des regions non occupees vient leur journee comme toujours sans souci majeur ne font que galvaniser lenemi.

    • Ce que tu dis est vrai a 100 % la seule solution c’est la force et ces islamiste vont fuir en deux jours…ceux qui sont dans les villes occupés sont formel la dessus…mais il ne font que faire peur au gens en surestimant les capacité de ces gens qui n’ont aucune formation militaire en plus la population même dis que l’armée pouvais les conter depuis le début certain militaires patriote étaient sur le terrain ils ont été obligé d’abandonner leurs poste sur ordre de Bamako …il y a une réaction en chaîne de militaires peureux qui ont été anéanti par la propagande qui ont abandonne leurs camarades sur le champ d’honneur…

      • Cela étonnerait qu’une attaque, qu’elle soit d’une coalition ou du Mali uniquement, arrive à venir à bout des salafistes.

        Ce point de vue se fonde sur le fait que ces gens ont une stratégie qui compliquera la tâche de toute offensive. Ils sont en train de s’enraciner grace au lavage de cerveaux et à l’endoctrinement. Les moyens dont ils disposent et partagent généreusement ne sont pas à comparer avec ceux de l’Etat qui passe de plus en plus pour n’avoir pas fait énormément pour ces terres du nord.
        En dehors de ce fait, l’enrôlement des jeunes n’est pas pour fait pour faciliter les choses : un jeune du nord abattu dans cette guerre aura pour désavantage de retourner des nordistes contre l’offensive.

        Le drame, c’est que ces fous de Dieu ne cèderont pas un pas sur leur désir d’appliquer la charia. Ils contraindront à la guerre, avec ce que celle-ci réserve comme difficultés aux soldats loyalistes. Alors il faudra accepter d’emblée que ce qui adviendra sera une guerre de longue haleine et non une guerre éclaire. C’est cette préparation psychologique qu’il faut amorcer, avant toute attaque.

    • En quoi est ce que le journaliste raconte des blablabla. peut etre qu’il te nanque un peu d’intelligence pour lire et comprendre un article. Un ignorant qui ignore qu’il est ignorant!!!!

    • Le niveau de cet excellent et très pertinent article te dépasse, de toute évidence!

      Lis plutôt Mamadou et Bineta, ça sera plus abordable!

  12. Monsieur Yabi, avec tout le respect que je vous dois, cette fois-ci est la meilleure occasion pour se débarrasser de façon définitive de ces criminels sans foi ni loi. On ne peut pas trouver de solution politique avec des gens de mauvaise foi, des criminels, de voyous en quelque sorte. Il faut les anéantir et les tuer. Ceux qui se sont faits recrutés n’ont qu’à laisser les armes sous peine d’être abattus aussi. Plus le temps de jouer. On est dans la République ou on est contre la République et ton sort est scellé partout dans le monde.

    • mais pour pouvoir y penser il faut se mettre en ordre de bataille a bamako ce qui est loin d etre le cas,il faut voir le temps qu on met pour former un gouvernement,est ce qu on merite un tel sort?les putschistes les pros et anti veulent ils le bonheur de ce pays? il ya necessite d un autre putsch contre les pros et les antis qui mettra tout le monde d accord.

    • Talapala, je suis tout à fait d’accord avec toi maisIssa Maiga a raison; Il faut d’abord assainir Bamako avant de prétendre entreprendre quoi que ce soit au nord. Il faut dégager reellement de la scène les sanogo/cmd et tous leurs bidasses laches et opportunistes. C’est ca la priorité, sans quoi on arrivera pas à liberer le nord!

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