Mali : IBK pleure seul ses morts !

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La série d’hécatombes humaines qui frappe le Mali, notamment, les récentes tueries inter-communautaires, auront eu pour mérite certain de faire clairement entendre aux maliens que personne n’est véritablement avec eux lorsqu’il s’agisse de terreurs nationales. Le Mali qui, à travers son Président Ibrahim Boubacar Kéita, n’a point manqué d’exprimer sa vive émotion face aux drames survenus sous d’autres cieux et qui ont secoué le monde entier, pleure présentement seul ses morts au nombre indéchiffrable, et ce, dans une indifférence presque totale du reste du monde.

Les valeurs humanistes caractérisant la civilisation ancestrale, ont fondamentalement conditionné la personnalité malienne dans le sens de tout ce qui puisse avoir trait à la compassion humaine. Le Mali n’est jusque-là resté indifférent vis-à-vis d’aucune tragédie de portée régionale ou internationale, mais souffre aujourd’hui de l’ingratitude ‘maladive’ d’une communauté internationale, notamment, occidentale, face aux massacres qui se perpètrent en séries sur son sol, les uns aussi abominables que les autres.

Lorsque Paris fut frappé par l’attentat terroriste inédit à travers « Charlie Hebdo », le 7 janvier 2015, la Présidence malienne occupait la première ligne de la manifestation anti-jihadiste organisée par le monde entier pour soutenir la France. Plusieurs autres frappes terroristes qui s’en sont suivies en Europe et ailleurs, ont également fait l’objet d’un communiqué de condamnation et de soutien moral du Gouvernement malien.

Récemment, suite au crash d’un Boeing d’Ethiopian Airlines, le 10 mars 2019, faisant 157 morts, le message de condoléances au nom du peuple malien, a été instantanément adressé au Premier Ministre de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie par Ibrahim Boubacar Kéita.

Aujourd’hui, IBK pleure seul ses morts, notamment après le massacre civil de Koulogon, le carnage militaire de Dioura et l’épuration ethnique d’Ogossagou qui en incarne la pire monstruosité. D’où nous sort donc spontanément le silence hypocrite des autres lorsqu’il s’agisse de nos morts ? Pourquoi sommes-nous aussi vite oubliés lorsque des concitoyens périssent dans des drames similaires ? Les morts au Mali ne méritent-ils pas d’être pleurés au même titre que les morts en France ? Nos Chefs-d’Etat sont-ils secrètement contraints de pleurer les morts de ces pays dits superpuissants lorsque leurs propres morts sont apparemment considérés par ces derniers comme des êtres sans valeur, ni dignité ? Nos peuples et institutions resteront-ils condamnés à revivre de telles douloureuses solitudes ?

En dernière instance, une seule vérité reste indéracinable : tant que nos peuples et institutions n’accorderont de sens à leur propre existence, personne d’autre ne viendra de nulle part, le faire leur place.

Modibo Kane Diallo

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3 COMMENTAIRES

  1. IBK va chez tout le monde, personne ne vient chez lui. La raison est toute simple : l’homme est un mégalomane , il aime la jouissance , mais n’a aucune notion de gouvernance . Certes il a pleuré avec les autres par solidarité , mais eux ne vont pas pleurer avec lui au motif que tous sont unanimes sur sa mauvaise gouvernance.

  2. aux yeux de ceux qu’il (ibk) assiste nous ne sommes que les sujets de IBK, un sujet c’est comme une bêtes que l’on sacrifie au gré des circonstances. le sujet n’existe pas en dehors de son maître. pas de compassion s’il meurt car tout est fait pour que ça soit.

    • C’est la saison des giboulé€$ et surtout des Giboulaid$ (& des Gigolo$)!

      Ces Atlantistes veulent déclarer la guerre

      Plan relance avec sa peau des fe$$es?

      lematin.ch/monde/plan-relance-2000-milliards-dollars-usa/story/25691405

      Depuis l’arrivée de Trump, il y a eu des gigantesques incendies de forets (qu’on va encore en être témoin cette été encore), méga-oura(t)gan$,!

      Vous aussi, Monsieur Trump et vous, Monsieur Johnson, merci de nous avoir avant tout isolés au lieu de nous aider. Nous vous rappelons, Monsieur Trump, que sans un Italien (allusion à Americo Vespucci) vous seriez sur une terre affamée (allusion à l’épouvante famine en Irlande dans la 2e moitié du XIXe siècle) et non en Amérique à faire le richard. Et vous n’auriez même pas eu de patates à manger sans un Italien téméraire qui a navigué vers l’inconnu.

      À vous Monsieur Johnson, je rappelle que la fortune de votre nation se fonde sur le drapeau que nous avons concédé à vos navires pour leur éviter d’etre attaqués par les pirates : la croix de saint Georges, concédée par la République de Gênes, qui vous a évité d’être balayés par les Sarrasins. On vous a enseigné la navigation et vous l’avez bien mise en œuvre.

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