“Nous avons perdu huit militaires mardi dans une attaque complexe menée par les terroristes entre les localités de Nampala et de Diabali”, a déclaré cette source militaire jointe depuis la capitale, Bamako. Quatre soldats ont aussi été blessés lors de l’attaque, a-t-elle indiqué sous couvert d’anonymat.
Une source de sécurité malienne a également confirmé l’attaque, évoquant huit morts et un nombre indéterminé de blessés parmi les soldats maliens, en précisant que l’assaut a été précédé d’une embuscade.
“Un véhicule de tête de l’armée malienne a sauté sur une mine et les terroristes ont immédiatement ensuite ouvert le feu”, a-t-elle expliqué.
Selon un élu local dans la zone, un véhicule de l’armée a été détruit et un autre emporté par les assaillants. Des habitants de Niono, au sud de Nampala, ont indiqué avoir vu passer des renforts dans leur ville des renforts militaires pour la zone.
Ville-garnison proche de la frontière mauritanienne, Nampala a été visée par plusieurs attaques jihadistes meurtrières. Une des pires étant celle qui, le 19 juillet 2016, a fait 17 morts, 37 blessés et six disparus parmi les soldats, selon un bilan officiel. Le sort des disparus reste inconnu.
L’attaque de mardi survient intervient après l’annonce par l’armée française d’une opération menée le week-end dernier par sa force Barkhane au sud-ouest de Gao, la plus grande ville du Nord malien. Barkhane a annoncé avoir tué ou capturé une vingtaine de jihadistes lors de cette opération.
L’opération s’est déroulée samedi et dimanche dans la forêt de Foulsaré, à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso et elle “a permis de neutraliser près d’une vingtaine de terroristes”, selon un communiqué de l’état-major de l’armée française diffusé dimanche.
La forêt de Foulsaré est considérée, selon des experts, comme un refuge de groupes terroristes armés.
Affrontement entre rivaux
L’opération “n’est pas terminée”, a affirmé mardi à Ouagadougou le commandant de la force Barkhane, le général François-Xavier de Woillemont.
Par ailleurs, d’après des sources de sécurité maliennes et étrangères, des jihadistes ont renforcé leur présence dans une autre forêt, celle de Wagadou, dans l’ouest du Mali, dans la bande frontalière avec la Mauritanie.
En 2011 et 2012, la Mauritanie avait mené des frappes aériennes contre la forêt de Wagadou en raison de la présence dans cette zone de bases d’Aqmi, qualifiant ses opérations de “préventives”.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur d’une rébellion touareg qu’ils avaient fini par évincer.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Et les attaques, longtemps concentrées dans le Nord, se sont étendues depuis 2015 au Centre, puis au Sud.
Le nord du Mali est également le théâtre de violences entre groupes armés rivaux, soit entre pro-gouvernementaux ou ex-rebelles, soit au sein d’un même camp.
Mardi, cinq personnes ont été tuées à Banguel, près de Gourma Rharous (nord-ouest), dans un affrontement entre des combattants du pro-gouvernemental Gatia et du Ganda Koy, se présentant comme proche de l’ex-rébellion, ont indiqué à l’AFP des sources au sein des deux groupes.
Chaque camp a accusé l’autre d’avoir déclenché les hostilités, une source de sécurité étrangère dans la région évoquant “un règlement de comptes”.
Un des responsables du Ganda Koy, Ali Touré, a parlé d’une “vengeance personnelle” de membres du Gatia. Un responsable du Gatia a assuré anonymement que son groupe a répondu à “une provocation” de membres du Ganda Koy. Les deux sources ont fourni le même bilan: quatre morts au sein du Ganda Koy, un au sein du Gatia.
(©AFP / 02 mai 2017 23h10)
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