L’association de la culture Dogon a déploré la détérioration de la situation sécuritaire dans le centre du pays marquée par les tueries et le vol de bétails des Dogons. Son président Mamadou Togo dit s’opposer au désarmement Danna Ambassagou qui représente à ses yeux un moyen de défense et de sécurité.
-Maliweb.net- Des assassinats, des exécutions extrajudiciaires, des vols de bétails et des braquages, voilà de quoi ressemble le quotidien des populations du centre du Mali, selon Ginna Dogon. La commission technique des cadres de l’association dresse un bilan des dégâts matériels sans appel liés à la persistance de l’insécurité. La commission indique avoir recensé dans le pays dogon des cas de dizaines de milliers vols d’animaux.
Binogo Ouloguem, membre de la dite commission, précise que dans la commune de Sangha, l’association a recensé 1965 bovins, 3228 caprins et ovins cas de vols et des centaines de greniers brûlés à la date d’août 2019. S’y ajoute, selon lui, à une cinquantaine de villages et hameaux totalement détruits, avec le vol de matériels roulants et le lot des dizaines de personnes tuées. « À la dernière date, nous avons enregistré 500 morts. Cela n’a jamais été officiellement signalé sur les antennes des radios, des télévisions et dans les journaux », a insisté ce cadre de Ginna Dogon.
Pour notre interlocuteur, la stratégie des voleurs de bétails du pays dogon consiste à envoyer des jeunes qui s’adonnent à l’identification des troupeaux, puis les groupes armés prennent le relais en effrayant les populations, en tuant les résistants, et emportent après les bétails… selon toujours Binogo Ouloguem, le transport de ces bétails volés est fait par les auteurs des forfaits sans un contrôle sérieux. « Aujourd’hui, le réseau commet son vol, négocie des camions pour le transport et intimide de tueries ceux qui osent réclamer leurs animaux », s’insurge M.Ouloguem.
Pour sa part, le président de Ginna Dogon indique les cas de vol des bétails ne resteront pas impunis, car la justice malienne a déjà été saisie. Et de poursuivre que l’association est en train de compiler des éléments de preuves pour traduire en justice les voleurs de bétails qui coupent le sommeil aux paisibles citoyens du pays Dogon. « Ces voleurs sont des grands criminels. Ils tuent les propriétaires avant d’aller avec les animaux », a déploré Mamadou Togo qui interpelle l’État et ses partenaires à tout mettre en œuvre pour empêcher certains de cas de vols des bétails.
Une occasion pour le Président de Ginna Dogon de défense l’action de la milice armée Danna Amabassagou dont L’État et les associations de défense de droits de l’homme demandent sont désarmement.
« Ginna Dogon n’attaque pas, mais réplique aux attaques des djihadistes-terroristes. Je trouve la riposte bien fondée, car nous, Dogons, appliquons la légitime défense », a martelé Mamadou Togo, qui, sans ambages, a annoncé son opposition au désarmement de Danna Ambassagou. « Nous ne pouvions accepter que nous déposions les armes, et que d’autres viennent nous tuer comme les poulets parce que nous nous sommes débarrassés de nos armes. Nous ne voulons plus que cela se reproduise. Si L’État désarme un village, qu’il y place une force pour sécuriser ce village », a insisté le patron de Ginna Dogon.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net