Mali: “fierté” en bandoulière, l’armée prépare la guerre contre les islamistes

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Quelque 300 civils maliens reçoivent un entraînement militaire pour combattre les islamistes, le 20 août 2012, dans un camp proche de la région du centre de Mopti
© AFP

KONA — A Kona, dans la région de Mopti (centre), l’armée malienne fortifie ses dernières positions avant la zone du Nord, sous contrôle islamiste. Des soldats insistent: au nom de la “fierté nationale”, ils veulent d’abord compter sur leurs propres forces pour chasser les jihadistes.

“S’il y a des forces qui doivent venir au Mali, qu’elles viennent directement ici sur la ligne de front”, en fait la dernière zone contrôlée par le gouvernement à Bamako avant le Nord sous occupation islamiste, martèle un soldat rencontré par un journaliste de l’AFP dans cette localité à plus de 700 km de la capitale. Ce militaire ne s’identifie pas et refuse d’en dire plus, arguant de “l’obligation de réserve”.

“Il faut comprendre la fierté des Maliens. On peut être pauvre et fier et refuser tout ce qui peut paraître comme une domination”, explique Mamadou Traoré, un responsable à Mopti de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), le parti du président de transition Dioncounda Traoré.

Mopti, capitale de la région du même nom, est la dernière grande ville avant les zones sous contrôle des islamistes.

Plusieurs militaires envoyés dans la région affirment approuver la récente décision des autorités maliennes de refuser le débarquement à Bamako de troupes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) pour, notamment, sécuriser les institutions de transition, une des étapes prévues avant la reconquête du nord du Mali.

Tombouctou, Gao et Kidal, les trois régions administratives formant le vaste Nord, sont occupées depuis plus de cinq mois par le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam), deux groupes islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamiste (Aqmi) qui en ont évincé leurs anciens alliés rebelles touareg, sécessionnistes et laïcs. Ces salafistes prônent l’application de la charia (loi islamique) et prétendent s’y conformer en commettant des exactions.

La Cédéao est engagée dans la médiation pour résoudre la crise malienne née d’un coup d’Etat militaire ayant renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, putsch qui a précipité la chute du Nord aux mains de ces groupes armés.

L’organisation régionale prépare le déploiement au Mali de quelque 3.300 soldats avec le soutien de pays occidentaux au plan logistique mais elle dit attendre la demande formelle de Bamako ainsi qu’un mandat de l’ONU.

Plusieurs personnes interrogées dans la région de Mopti partagent cette “fierté nationale”, base du refus de troupes ouest-africaines à Bamako même si, reconnaissent-elles, cette fierté “ne se mange pas”.

“Renforcement militaire sur la ligne de front”

Aussi, un déploiement discret se met-il en place dans la région de Mopti et selon des sources concordantes jointes par l’AFP, plus de 120 militaires sont attendus pour “renforcer” la “ligne de front”.

Du matériel destiné au Mali, un pays continental, et comprenant notamment des chars de combat, avait été récemment bloqué par les autorités guinéennes au port de Conakry. Elles ont finalement levé “l’embargo” sur ces engins qui devraient rapidement être acheminés dans la région de Mopti, selon des sources concordantes.

Pour renforcer ses capacités opérationnelles, l’armée malienne a également récemment acquis deux nouveaux avions de combats Mi-24, selon des sources sécuritaires.

“Nos hommes ont besoin de laver l’affront. Ils ont été obligés de reculer face à l’avancée des rebelles touareg et des islamistes. Les populations n’ont pas oublié. Il appartient aujourd’hui à nos troupes de relever le défi”, affirme Mohamed Sokolo, directeur d’école à Mopti.

L’armée a installé un poste de commandement opérationnel (PCO) à Sévaré (une dizaine de km à l’est de Mopti), une unité dirigée par le colonel Didier Dacko, qui était basé à Gao avant la prise de cette région par les islamistes.

Le colonel Dacko, présenté comme très populaire au sein de la troupe, a renforcé son unité de plusieurs dizaines de véhicules de transport. Dans son entourage, on le dit “prêt” à montrer que “le Malien est un homme fier qui aime son pays”.

 

AFP /13:43 – 29/08/12

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13 COMMENTAIRES

  1. Propositions INDECENTES

    Les émissaires de la Coalition affirment que leurs interlocuteurs souhaitent un retour des services de l’Etat. Ainsi, Ansar Dine et le Mujao, qui se disent ouverts au dialogue, demandent à Bamako d’assurer les services de base, à savoir l’eau et l’électricité. Ils n’ont toutefois pas parlé de contrepartie et, ne serait-ce que pour cette raison, il est difficile d’imaginer que l’Etat malien puisse cautionner l’occupation de ces groupes armés en alimentant les générateurs.

    Pour ce qui est de la charia (loi islamique), les représentants d’Ansar Dine seraient ouverts à son application uniquement dans le nord alors que ceux du Mujao la voudraient partout, au Mali. Là encore, la proposition s’avère délicate. Même si le fait d’appliquer la charia uniquement dans le nord du pays, en considérant que c’est un début pour les négociations, on voit mal comment, le Mali qui est un pays laïque, puisse accepter une application, même partielle, de la loi islamiste sur son territoire.

    Reste que la Coalition pour le Mali le reconnaît : ni le MNLA, ni al-Qaïda au Maghreb islamiste (Aqmi) ni les groupes locaux d’auto-défense n’ont été associés à ces premières discussions. Ce mercredi 29 août, les émissaires de la Coalition n’ont fait, finalement, que présenter ce qu’ils ont entendu. Seules les autorités gouvernementales peuvent mener des négociations officielles et c’est, bien entendu, à l’Etat de prendre le relais.

    La religion au cœur des discussions

    Il y a un point qui a marqué tous les émissaires partis dans le nord du Mali. Ils reconnaissent que les questions religieuses ont été au cœur des discussions et que la charia sera, finalement, le centre de toutes les futures négociations.

    C’est ce que confirme Oumar Hamaha, chef de guerre d’Aqmi. Joint par RFI, ce djihadiste, qui entretient des liens très étroits avec le Mujao et Ansar Dine, considère que l’Etat malien doit se soumettre à la charia

    A bon entendeur chers maliens la charia ou la guerre
    quel dilemme pour des GOUVERNANTS ET MILITAIRES poltrons?
    MOURIR DANS LA DIGNITÉ OU VIVRE DANS LA HONTE ET L OPPRESSION
    pour bien faire faut commencer par dissoudre ce HCI et foutre ses membres en prison car ils constituent les relais de ceux qui occupent le nord.
    UN BEAU PAYS EST EN TRAIN DE CHAVIRER…

  2. Mais les autres militaires ne peuvent rien dire car ils sont tous désarmés sinon il est évident que beaucoup de soldats sont farouchement opposés à cette junte qui brille par son incapacité.
    Tenez vous bien, Le capitaine SANOGO à été renvoyé du prytanée militaire pour insuffisance de niveau, le lieutenant KONARE a échoué à son brevet de para , quant à l’adjudant Seyba DIARRA il a été renvoyé du régiment para pour indiscipline, voila les trois soulards qui veulent diriger notre armée; Mais que non non et non .Mais dans les jours à venir la donne va changer car le Capitaine SANOGO sera poursuivi par la CPI

    • toutez nous la paix, bande d’incapables, toujours entrain de critiquer l’armée, partez vous meme au nord si c’est facile, espèce d’imbeciles que vous etes

  3. Il faut les tuer rien de plus.Je dis bien les tuer et toute personne qui se mettrai sur votre chemin , il faut l’eleminer.

  4. Le fait de refuser des touristes CEDEAO à Bko et dire qu’on veut être en 1ère ligne si c’est ça que vous dites fierté en bandoulière alors ns en sommes.

  5. Je note bien et selon AFP que la Guinée a enfin levé son embargo sur nos armes et qu’on a acquis 2 autres MI24 qui seront très précieux car la diff doit se faire dans les airs. La guerre est très couteuse mais apparament cette guerre est imposée au Mali et s’il ya une armée alors cette armée doit être en 1ère ligne de front. AFP, vous savez bien qu’à part le Niger les autres pays avaient promis des gendarmes et policiers et non des forces combattantes ❗ ❗ ❗ S’il ya une chose dont ss d’accord avec nos autorités c’est d’avoir refusé les touristes de la CEDEAO à Bamako.

  6. Oui Serges Daniel, notre bandoulière est bien portée á l’épaule et bien accrochée !!! Personne ne va nous l’enlever ou la couper !!! 😈 😈

  7. Mali pas besoin de cedeao
    La côté ivoire à plus besoin de cedeao que le Mali
    Non a une guerre au nord
    Nous préfèront vivre ainsi a gao sans l administration
    Les denrées sont moins coûteux qu avant
    Pas de douane ni impôt la meilleur vie
    L admntration ns met seulement en retard Au nord
    car ils sont tous voleurs de bien du peuple
    Honte à l administration

    • Si c’est ça que tu appelles bien vivre, ça ne se passera ainsi. L’anarchie ne marche nulle part dans le monde. Si tu ne veux pas de l’administration, va en Amazonie chez les indiens. Si tu vois que tu peux t’exprimer sur le net, c’est parce qu’il y a l’administration.

    • Donc un Etat peut se développer sans taxes et impôts. Si cette facilité peut développer le nord restons y. D’ici quelques années on verra ce que cela va engendrer.

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