Mali : un « dialogue politique inclusif » pour redresser la situation sécuritaire au centre

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Terrorisme au Mali : G5 Sahel pour arrêter Iyad Ag Ghali, Amadou Kouffa…

Pour enrayer la spirale de l’insécurité dans les régions du centre du Mali, le président Keïta demande l’organisation d’un « dialogue politique inclusif ». Depuis plus de deux ans, ces régions sont labourées par les conflits inter et intracommunautaires, le djihadisme…

Au cours du Conseil des ministres qu’il a présidé, le vendredi 5 janvier, le Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est adressé à ses ministres en donnant des instructions concernant plusieurs secteurs. « La situation sécuritaire des régions du centre demeure un défi important pour lequel des réponses adéquates sont attendues par les populations. », a déclaré le président Keïta, qui a demandé au gouvernement d’accélérer « sans délai l’opérationnalisation effective du Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre (PSIRC) ».

Ce plan, adopté en février 2017, avait définit les mesures à prendre en matière de sécurité, de développement, de gouvernance et de communication pour faire face à l’insécurité croissante. Mais l’environnement sécuritaire n’a cessé de se dégrader dans les régions du centre, où les hommes du djihadiste Hamadoun Koufa sèment la terreur. En témoigne l’inquiétante escalade des attaques terroristes, début novembre, en pleine visite d’une délégation gouvernementale conduite par Abdoulaye Idrissa Maïga, alors Premier ministre, pour « réconforter les populations terrorisées »

« 500 écoles fermées dont la moitié au centre »

Pour le président Keïta, c’est au gouvernement malien qu’il incombe « de garantir le retour de la quiétude dans cette partie du pays afin de permettre le retour effectif de l’administration, permettre aux enfants de se rendre à l’école en toute quiétude et aux populations de vaquer avec sérénité à leurs occupations. » Dans un rapport, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, a indiqué qu’à la fin de l’année 2016-2017, environ 500 écoles étaient fermées au Mali dont la moitié dans les régions du centre.

Une situation qui serait liée au climat d’insécurité, « mais aussi à l’hostilité des groupes armés terroristes vis-à-vis de cette offre éducative dite « formelle » », selon l’Institut d’études de sécurité (ISS), qui dans une analyse publiée en octobre 2017 sur la situation des écoles dans le centre, a indiqué que « l’importance pour le gouvernement malien de reprendre la main n’est plus à démontrer, parce qu’il y a un besoin d’État dans le Centre du Mali. C’est une condition préalable à la stabilité, qui à son tour, est cruciale pour le bon fonctionnement des écoles. »

Au-delà, les élections communales de 2016 n’avaient pu se tenir dans plusieurs localités du centre, en raison de l’insécurité grandissante. Le gouvernement prévoit d’y organiser des communales partielles en avril 2018, alors que selon nombre d’observateurs, les mêmes raisons ayant prévalu au dernier report demeurent toujours.

 « Dialogue politique inclusif »

Face à cette situation sécuritaire précaire dans ces régions, où est basé le quartier général de la nouvelle force conjointe du G5 Sahel (à Sevaré), le président a fait savoir qu’un « dialogue politique inclusif doit être conduit sans délai ». Il a aussi pointé la nécessité de mettre l’accent sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la lutte contre le terrorisme, la mise en œuvre de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM) et de la Loi d’Orientation et de Programmation Sécuritaire (LOPS) pour, notamment, « contribuer au renforcement des structures et mécanismes nationaux et internationaux mis en place, dont le G5 Sahel… »

Depuis 2015, la situation sécuritaire s’est considérablement dégradée dans les régions du centre. Les dignitaires, menacés, ont fui en même temps que les élus locaux et les agents de l’Etat. Des chefs de villages et élus y ont été assassinés.

 

Boubacar Sangaré

 

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