Mali : deux experts de l’ONU dénoncent les « violations des droits culturels et de la liberté religieuse »

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La mosquée Sankoré, à Tombouctou, au Mali. Photo UNESCO

Deux Rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont vigoureusement condamné aujourd’hui les graves violations des droits culturels et de la liberté religieuse et de conviction que constituent les destructions, perpétrées dans le nord du Mali, de lieux saints vieux de plusieurs siècles, dont les mausolées de Tombouctou inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

 « Ces évènements semblent augurer d’un avenir très sombre pour les populations locales », a mis en garde la Rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels, Farida Shaheed. « Les destructions de tombes anciennes de saints musulmans, héritage commun de l’humanité, sont une perte pour tous, mais pour les habitants de Tombouctou, cela signifie aussi un déni de leur identité, de leurs convictions, de leur histoire et de leur dignité. »

Il est crucial que tous les acteurs au Mali et la communauté internationale unissent leurs efforts afin de faire respecter et protéger les droits du peuple du nord du Mali, en particulier leur droit à la liberté de religion et de conviction, a insisté Mme Shaheed, qui a également appelé les pays voisins à lutter contre le trafic illicite de biens culturels en provenance de la région.

Pour le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, Heiner Bielefeldt, ces attaques, comme la profanation de cimetières, violent les droits non seulement des croyants, mais aussi du groupe d’individus formant la communauté liée au lieu en question. Il a ajouté : « Les destructions de tombes sont une immense perte pour les populations locales, les Maliens et la communauté mondiale. »

Les deux Rapporteurs spéciaux ont exhorté les États à veiller à ce que les sites religieux soient pleinement respectés et protégés. Invoquant une résolution de l’Assemble générale en date de 2011, les deux experts ont appelé toutes les organisations gouvernementales et non-gouvernementales à contribuer à de tels efforts.

Relayant l’appel de la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), qui a souligné que des attaques délibérées contre des sites religieux pourraient correspondre à un crime de guerre, Mme Shaheed et M. Bielefeldt ont salué la décision du Comité du patrimoine mondial de demander à la Directrice générale de l’UNESCO de créer un fonds spécial pour aider le Mali à conserver son héritage culturel.

Enfin, les deux experts ont indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles la musique aurait été interdite dans les villes de Tombouctou, Gao et Kidal en avril dernier. Une telle interdiction équivaudrait selon eux à une violation flagrante du droit à la liberté culturelle et artistique, trahissant le dessein des groupes armés contrôlant le Nord du Mali : « imposer leur vision du monde aux populations locales ».

 

un.org / 10 juillet 2012 –

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5 COMMENTAIRES

  1. Une vérité que les Maliens cachent et qu’il faut savoir.
    l’arbre qui cache la forêt.
    Le Mali ne finit pas d’étonner le monde !
    Sans aucune retenue,la T.V. nationale n’en finit pas d’abreuver l’Azawad et ses dirigeants des plus vulgaires insultes, sans parler de grossiers mensonges débités par les plus hautes personnalités du pays.
    Jugez-en vous vous-mêmes par ces propos : « l’Azawad n’a jamais existé », il n’y a jamais eu un Etat Touareg dans l’histoire » ;
    « ils pillent, ils tuent, ils violent, ils volent » ;
    « les bandits armés, les envahisseurs » ;
    La grande Fédération des Touaregs de la Boucle du Niger à la quelle la France s’est heurtée de 1892 à 1917 ,les fondateurs de Tombouctou,d’Essouk,Gao,les Almoravides etc ,etc, sont occultes.
    Le comble c’est que la classe politique au Mali ne se rend même pas compte que ces inepties ne desservent que leurs auteurs.
    Ces paroles débridées qui,malheureusement font le tour du monde, étalent au grand jour l’arrogance et l’irresponsabilité des hommes politiques maliens.
    Les propos que diffusent les organes de presse au Mali sont révélateurs de l’état d’esprit de cette intelligentsia sans éthique ni humilité.
    Au lieu de reconnaître la part énorme de responsabilité dans la prédation des biens publics, la prolifération de la corruption, la démolition des institutions, la déliquescence de la société, la classe politique détourne l’attention de l’opinion publique sur le seul MNLA au lieu de faire honnêtement son mea-culpa.
    Le cri de révolte, le sursaut des jeunes militaires le 22 mars, a infiniment plus de mérite et plus salutaire pour le Mali que la parodie de démocratie et d’etat de droit qui ont servi d’alibi à la classe politique pendant 20 ans.
    Le retour à l’ordre constitutionnel, quoi qu’on dise, c’est le statu quo, s’est livrer à nouveau le pays aux mêmes prédateurs qui ont pris en otage le peuple malien.
    Le résultat est sous nos yeux, le Mali est un vaste champ de ruines à cause d’innombrables turpitudes de ses dirigeants .
    Tous les observateurs de la scène politique au Mali, ont noté qu’aucune allusion n’a été faite aux récents pogroms organisés par les autorités maliennes sur la minorité ethnique azawadi à travers le pays.
    Aujourd’hui il est parfaitement clair que les Autorités maliennes dites « démocratiquement élues », n’ont aucune légitimité.
    Si les maliens, les honnêtes maliens , veulent encore sauver ce qui reste de leur pays, il faut commencer par faire le ménage.
    Le peuple malien a été berné pendant 20 ans par une classe politique hautement prédatrice, par une presse soumise, une société civile soigneusement confectionnée sur mesure à Koulouba, une coopération bi et multilatérale complaisante et abusées.
    Le peuple malien, la Communauté internationale, la CEDEAO doivent demander des comptes aux dirigeants maliens, tout de suite et sans délai, pour savoir qui peut prétendre à conduire le pays dans la crise actuelle.
    Ce ne sont certainement pas les mêmes prédateurs qui peuvent légitimement y prétendre ,après leur lamentable échec.
    Les maliens doivent se faire une raison : la guerre, le coup d’Etat, la faillite institutionnelle, sont les conséquences de 20 ans de gabegie au sommet d’un Etat qui a fini par imploser.

    Salutations .

    • Ben voyons!
      Comme si c’était fait!
      Et après, vous serez nombreux à hurler contre l’ONU, la CEDEAO et tout autre, d’avoir osé intervenir militairement sur le sol national malien!
      Oui, il faut agir, sans doute, mais combien de victimes encore, combien de victimes civiles comme dans chaque conflit?
      On ne peut pas et on ne doit pas prendre ce genre de décision de mort, car il s’agit bien de cela, sans peser exactement la vérité des actes envisagés!
      Le MNLA est votre ennemi? Sans doute et dans ce cas, il vous revient de le combattre par tous vos moyens. N’attendez pas de l’ONU, ni d’aucun organisme international qu’il se reconnaissent par principe un “ennemi” particulier.
      C’est pour cela qu’ont été créés les concepts juridiques de “crimes de guerre”, de “crimes contre l’Humanité” et les outils juridictionnels qui en découlent.
      C’est à ce titre que des instances de la nature de l’ONU que vous voulez enrôler dans une guerre à votre convenance interviendront.
      Assumez vos positions mais n’attendez pas qu’elles soient exempts de critiques, surtout si vous voulez y associer les autres, au prix du sang.
      Ceci ne signifiant pas que les gens du MNLA ne doivent pas être combattus ni sanctionnés en raison de leurs actes criminels et de leurs alliances monstrueuses et des effets meurtriers qu’elles ont entraînés.
      Et ceci n’est certainement pas une affaire de religion! ! !

      • mon gars tu peux écrire des livres entiers si tu veux
        moi je veux voir tes amis les membres du MNLA exécuté du premier au dernier peu importe qu’ils soient décimer par l’armee malienne seul ou avec la cedeao onu ua ou autres …

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