Mali: Bamako veut accélérer les pourparlers de paix, déjà des réticences

4
Bamako veut accélérer les pourparlers de paix
Mali: Bamako veut accélérer les pourparlers de paix, déjà des réticences © AFP

Le nouveau gouvernement malien de Moussa Mara souhaite accélérer les négociations de paix avec les groupes armés du nord du Mali qui stagnent depuis des mois, mais se heurte déjà à leurs réticences.

 

 

Dans sa déclaration de politique générale le 29 avril à l’Assemblée nationale, Moussa Mara, nommé le 5 avril, a promis d’aller “rapidement” aux discussions avec les groupes armés qui ont déstablisé le Mali en 2012.

 

 

Ces pourparlers doivent rassembler la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) des milices d’auto-défense pro-gouvernementales, ainsi que des représentants des diverses communautés du Nord.

 

 

Du côté de l’Etat malien, elles seront menées par le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidy Mohamed, un Arabe natif de Tombouctou (nord-ouest), et Modibo Keïta, un ancien Premier ministre, “représentant spécial du chef de l’Etat”, Ibrahim Boubacar Keïta.

 

 

Depuis l’entrée en fonction du président Keïta en septembre 2013, aucune négociation formelle n’a eu lieu avec les groupes armés, alors qu’un accord préliminaire de paix signé en juin 2013 à Ouagadougou stipulait que des négociations devaient s’ouvrir dans les deux mois suivant la formation d’un nouveau gouvernement.

 

 

Celui de l’ex-Premier ministre Oumar Tatam Ly, qui a démissioné en mars en raison de divergences avec le chef de l’Etat, avait juste organisé des “assises” sur la décentralisation et le Nord, puis des “ateliers” de discussions auxquels avaient participé quelques représentants du MNLA.

 

 

“Dans deux mois en principe les négociations reprendront à Bamako”, a affirmé à l?AFP M. Ould Sidy Mohamed qui table sur six mois pour parvenir à une paix définitive prenant en compte les revendications des rebelles du Nord qui exigent une certaine forme d’autonomie de cette région.

 

 

Il a élaboré un “plan” sur la conduite des pourparlers qui doivent débuter par des consultations à Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie, et avec Modibo Keïta, il doit se rendre dans plusieurs capitales de la région.

 

 

Car l’ouverture de négociations est rendue difficile par les divisions internes aux groupes armés, mais aussi par le multiplication des “médiateurs” que sont l’Algérie, le Maroc, le Burkina Faso, ou encore la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao).

 

 

– “Des actes de décrispation” –

 

Le plan proposé a été rejeté par plusieurs groupes armés, dont le le MNLA, qui accusent M. Ould Sidy Mohamed d’avoir concocté de façon “unilatérale” un “plan de pourrissement de la situation”, qui risque de “coûter très cher” au Mali.

 

 

Mohamed Ag Arib, porte-parole du HCUA, estime que si les négociations sont “une bonne chose”, elles doivent être précédées par “des actes de décrispation” de Bamako, dont la libération de prisonniers touareg.

 

 

“Ca s’est toujours passé ainsi entre le gouvernement malien et les rebelles touareg, on fait monter les enchères avant d?accepter de venir à la table de négociations”, note Mamadou Samaké, sociologue malien.

 

 

Il rappelle que l?Algérie, acteur incontournable dans la région, a toujours eu la “haute main” dans les précédentes négociations avec les rebelles touareg des années 1990 et 2000, or, note-t-il, cette fois-ci, le MNLA “demande plutôt la médiation du Maroc, grand rival de l?Algérie”.

 

 

“Nous avons perdu cinq mois, ça pose problème et la communauté internationale est inquiète”, souligne un diplomate en poste à Bamako. Selon lui, c’est le président Keïta qui doit “directement donner l?impulsion nécessaire aux négociations, ce qui n?est malheureusement pas le cas pour le moment”. Moussa

 

 

Le discours du président malien a varié à ce sujet depuis qu’il est au pouvoir. “Nous devons trouver une solution à l?irrédentisme de nos frères touareg”, avait-il déclaré, conciliant, en novembre 2013. Mais en mars, il disait ne pas vouloir négocier avec “des hommes armés”.

 

 

Les relations entre Paris et Bamako ne sont en outre plus aussi chaleureuses.

“Une bonne partie de notre opinion a l?impression que Paris soutient les rebelles touareg, et que c?est pour ça que la région de Kidal (fief de la rébellion dans le nord-est), n?est pas encore totalement sous le contrôle du Mali”, regrette un membre du gouvernement malien sous couvert de l?anonymat.

 

 

La France intervient militairement au Mali depuis janvier 2013 pour traquer les groupes jihadistes qui avaient occupé le Nord pendant neuf mois en 2012, mais n’ont pas complètement disparu de la région.

Lire l’article sur Jeuneafrique.com

Commentaires via Facebook :

4 COMMENTAIRES

  1. Bikini à trahie les maliens en voulant négocier avec les rebelles et grâce a l’incapacité de ibk le Mali n’est plus respecte ses vrais que moussa était un dictateur mais il a toujours entretenu l honneur du Mali ibk est un président sans conviction pour quelle raison le Mali doit négocier avec des gens qui sont venu tue tes soldats et la population rien que pour le respect des morts le Mali doit utilise la force sans écoute la France ni l ONU

    • @ Sikasso ,
      C’est moussa qui a été le premier a demilitarisé le nord du Mali avec l’accord de Tamanrasset . Alors de grâce arrêté vos mensonges ,
      moussa n’est qu’un lâche .
      Vive le Ganjisme , vive la science universelle .

  2. Jeune Afrique toujours dans la manipulation. Arrêtez de vous prendre pour des as alors qu’on pense que vous êtes de vrais cons qui veulent changer les choses de loin entre lobby arabe et racisme. Nous irons chercher les israéliens et Sharon, s’il le faut pour vous booter hors de chez nous

    • « Qui veut la paix prépare la guerre » disent et enseignent les stratèges en guerre conventionnelle, et un excellent article de presse de Maliweb le rappelle si bien à bon propos ce matin.

      J’adhère complètement à cet adage de bon sens politico-militaire en partageant ma réflexion suivante qui va dans ce sens.

      Je donne, à titre de contribution et de partage, des extraits d’une longue contribution intitulée « Pour la requalification des mouvements armés dits de « libération de l’Azawad » en mouvement de « conquête tribale territoriale » pour le MNLA et d’ « occupation territoriale hégémonique ethnique » pour le MAA » ; par Mohamed AG HAMATY, ingénieur des Eaux et Forêts à la retraite à Bamako, Mali ; e-mail :medaghamati@gmail.com.

      D’entrée de jeu, je veux saisir l’opportunité de l’approbation par l’Assemblée Nationale de la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre Moussa MARA pour faire des suggestions à ce jeune battant politique qui a placé la résolution de la crise du Nord que j’appelle « la question touarègue » au premier rang des tâches urgentes du Gouvernement ; à cet effet, je recommande la requalification des deux mouvements armés dits de « libération de l’Azawad », respectivement en mouvement d’agression de type « conquête tribale territoriale » pour le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA dit aussi « Mouvement des Narcotrafiquants Lâches et Apatrides (MNLA ») et d’ « occupation territoriale hégémonique ethnique » pour le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA).

      Réfutation et déni du concept « libération de l’Azawad ».

      Plutôt que de «libérer » le peuple Kel-Tamasheq dit « touareg », le MNLA a colonisé les principales villes du Nord Mali au premier trimestre 2012, agissant, en avant-postes, pour le compte de ses complices, les djihadistes narcotrafiquants, occasionnant des départs massifs des populations fuyant les effets collatéraux de la guerre de « colonisation » de son territoire, d’abord par le MNLA et ensuite par AQMI, Mujao et Ançar Eddine, pour se réfugier dans les pays voisins ; ce qui démontre la vacuité du projet du MNLA et confirme, si besoin est, la nullité de son projet « Libération de l’Azawad » ; en effet, le peuple touareg du Mali qui n’a pas réclamé et, par conséquent non combattu, pour son « indépendance », se retrouve dans la situation du peuple palestinien de l’époque de la création de l’Etat d’Israël en 1947, la Nebka (la catastrophe » du peuple palestinien dont environ 200.000 personnes se sont réfugiées dans les pays arabes voisins et ne sont pas encore revenues en Israël jusqu’aujourd’hui, situation comparable à la « catastrophe » (Alfitnat, en Tamasheq) en cours pour le peuple touareg du Mali dont environ 300.000 personnes furent réfugiées dans les pays voisins en 2012-2013 ; le « péché d’Israël » pouvant s’appliquer aux rebelle du MNLA et aux cadres intellectuels touaregs qui les soutiennent ; l’Histoire les jugera !

      Des mafias sahariennes aux milices politiques ethno communautaristes.

      L’actualité saharienne malienne rapportée au printemps 2013 faisait état de ce qui se passe entre arabes et touaregs dans le « Nord-Nord » malien appelé « le triangle des Bermudes algéro-malien », la zone de turbulence narcotrafique et mafieuse à la frontière Mali-Algérie (Borj, Inkallil, Tessalit, Kidal et Ber) et, dans une moindre mesure, aux confins Mali-Mauritanie (M’Berra, Tilemsi et Léré); situation conflictuelle qui, de mon humble point de vue d’observateur averti, tient moins aux conflits classiques sahariens entre les communautés arabes et touaregs qui, historiquement, étaient liées au contrôle de l’espace pastoral et de ses ressources naturelles rares.

      La lutte entre des bandes armées Arabes et Touaregs sahariens est, ni plus, ni moins, celle de marginaux mafieux « sevrés », à savoir les « seconds couteaux » (passeurs sahariens) d’AQMI lors de son apogée au Mali en 2010-2011, en quête de subsistance par l’arrêt momentané de la filière saharienne narcotrafic disloquée par l’opération de sécurisation du Nord du Mali par la mission française militaire Serval.
      Sous le couvert et avec l’aval des mouvements de rébellions respectifs touareg (MNLA) et arabe (MAA), les bandes armées qui s’affrontent pour des butins de guerre de revanches – celui-là m’a spolié de cela, celui-ci prend sa revanche en arrachant cela – procèdent moins du tribalisme que du gangstérisme mafieux et, insidieusement, cela procède de la volonté politique des deux mouvements rebelles de se pré positionner par rapport aux accords qui sont à négocier entre le GRM et les mouvements armés.

      Subséquemment, comme les retombées pécuniaires de la contrebande saharienne sont asséchées en ce moment, la situation saharienne – je préfère ce référentiel saharien englobant à celui restrictif et imaginaire de l’Azawad – évoluera vers des positionnements de type « milices ethniques de contrôle de l’espace régional » ; en tout état de cause, la « milice idnane » est en passe de prendre corps dans l’Adagh (son fief des confins maliens-algériens), cependant que la « milice bérabiche et tormoze » est acculée à se replier dans sa zone d’attache aux confins maliens mauritaniens, à savoir les ergs et les regs du Nord de Tombouctou (Azawad géographique).

      Au demeurant, je regrette la «nonchalance » algérienne dans la gestion du conflit sur son territoire et la non intervention de l’armée algérienne dans la sécurisation du Sahara malien au motif fallacieux que ce n’est qu’un conflit interethnique ; ce qui est loin d’être la vérité dans la mesure où les populations (In Khalil, Ber, Ras el Mâ) souffrent depuis Mai 2013 de déprédations de toutes sortes orchestrées par des bandes armées de pilleurs.

      La mesure idoine (en paraphrasant IBK) serait de ratiboiser les bandes armées de pilleurs tant arabes que touaregs par l’armée malienne avec l’appui de Serval et MINUSMA en les assimilant aux djihadistes terroristes AQMI, AD, MUJAO.

      La requalification des raisons d’être des deux mouvements fantoches hégémonistes et tribaux MNLA et MAA les placeraient dans la même catégorie que les mouvements terroristes djihadistes et narcotrafiquants (AQMI, ANSAR EDDINE, MUJAO) en vue de leur appliquer les mêmes traitements de « guerre » idéologique (dénigrement et dénonciation sociale) et armée en lieu et place des négociations qui devaient avoir, en principe, pour finalité de ficeler un accord final de paix GRM-Mouvements armés selon l’accord de Ouagadougou.

      MNLA et MAA, de par leurs tergiversations, louvoiements, fourberie, traitrise, tromperies et duperies se sont disqualifiés, par eux-mêmes, des pourparlers politiques qui, du reste, doivent être entrepris entre des parties sérieuses qui se respectent et qui sont reconnues par toutes les communautés pour être de vrais représentants mandatés des droits politiques et des devoirs citoyens d’organisations traditionnelles et de la société civile mises en place selon les bonnes règles.

      En tout état de cause, , il est reconnu aujourd’hui, d’une part que, grâce au début des concertations régionales pour la réconciliation et d’autre part, par les faits et gestes de banditisme armé, de vandalisme et de terrorisme et pire du refus de cantonnement des « combattants » et « des miliciens », que MNLA et MAA ont usurpé et forcé la représentation des communautés touarègues et arabes du Nord Mali.

      Sincèrement

Comments are closed.