Mali: au moins 5 civils tués dans une région confrontée à des violences intercommunautaires

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La ville de Ménaka, dans le nord du Mali. © Wikimedia Commons / Animali
La ville de Ménaka, dans le nord du Mali. © Wikimedia Commons / Animali

Au moins cinq civils ont été tués mercredi à Menaka (nord-est), une région frontalière avec le Niger, récemment ensanglantée par la mort de dizaines de civils de communautés différentes, a t-on appris jeudi auprès de sources locale et de sécurité et d’un groupe armé.

Un véhicule qui avait quitté Indelimane « pour la foire de Menaka » a été « attaqué par des hommes armés. Cinq passagers civils ont été » tués par des « assassins (qui) sont ensuite allés dans un campement pour tuer d’autres civils touaregs », a affirmé jeudi à l’AFP un élu local, sous couvert de l’anonymat pour raisons de sécurité.

L’attaque a été confirmée par une source de sécurité malienne selon laquelle « des criminels ont assassiné mercredi six civils entre Indelimane et Menaka ».

L’assaut a été rapporté jeudi par le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) sur sa page Facebook. Le Gatia parle de « bandits armés » qui ont attaqué mercredi un véhicule transportant des Touaregs de la tribu des Idaksahak (ou Daoussak).

Le bilan est de « six civils sommairement exécutés » parmi les passagers puis « deux autres civils tués dans un campement proche du lieu de l’attaque », selon le groupe progouvernemental.

Ces nouvelles violences ont été annoncées au lendemain de la visite à Menaka du Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye, Maïga, après des tueries de civils ces derniers mois dans cette région.

Depuis la fin avril, une soixantaine de Touareg, dont des enfants et des personnes âgées, ont été tués dans des campements au sud de Menaka, près de la frontière nigérienne, une zone où opèrent des jihadistes se réclamant du groupe Etat islamique (EI).

Des habitants de la région considèrent ces tueries comme une vengeance des jihadistes aux lourdes pertes que leur ont récemment infligées la force française Barkhane et l’armée malienne, souvent appuyées par le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA, issu de l’ex-rébellion) et le Gatia.

Les populations peules sont également touchées par ces violences.

En avril, la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a indiqué avoir reçu des informations « d’une particulière gravité » faisant état notamment « d’exécutions sommaires d’au moins 95 personnes » lors d’opérations antijihadistes menées près de Menaka depuis février « par une coalition de groupes armés », dont le Gatia et le MSA, qui avaient catégoriquement démenti.

Face au « nombre élevé et inadmissible de crimes de masse » dans la région, le Gatia et le MSA, mais aussi le Ganda Izo, un groupe d’autodéfense à dominante peule, sont convenus la semaine dernière de « mutualiser toutes leurs ressources pour faire face à la situation dans le strict respect des textes nationaux et internationaux en vigueur ».

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3 COMMENTAIRES

  1. C’EST BIEN SOUVENT COMME CA QUE LES GUERRES COMMENCENT AVEC DES MENTALITÉS DANGEREUSES.
    HEUREUSEMENT QUE CES GENRES DE PROPOS N’ENGAGENT QUE CEUX QUI LES TIENNENT.

    CEPENDANT ON CONSTATE QU’AU LENDEMAIN DE CHAQUE VISITE DU PREMIER MINISTRE DANS UNE LOCALITÉ, LES ATTAQUES DE “BANDITS ARMÉS, COMME POUR MONTRER QU’IL FAUDRAIT COMPTER AVEC EUX, FUSENT.

    IL EST TEMPS QUE LES AUTORITÉS DE CE PAYS EN GÉNÉRAL, LE PREMIER MINISTRE EN PARTICULIER, COMPRENNENT QUE CES POPULATIONS ONT BEAUCOUP PLUS BESOIN D’UNE PRÉSENCE RASSURANTE TELLE QUE CELLE DE NOS FORCES DE SÉCURITÉ. PLUS QUE CELLE DE L’ADMINISTRATION, LONGTEMPS ANNONCÉE,
    ELLES N’ATTENDENT PAS DE NOS GOUVERNANTS QUELQUES MILLIONS POUR LES JEUNES, LES FEMMES OU LES LES NOTABLES, MAIS SURTOUT LA SÉCURITÉ QUI LEUR PERMETTRA DE VAQUER A LEURS ACTIVITÉS PLUS SAINES.

    LE PREMIER MINISTRE AURAIT EN TOUT PU EVITER AUX MALIENS, SOUS LE REGARD DU MONDE ENTIER, CE SPECTACLE DE DANSES ET DE FÊTES, DE FOLKLORE DANS UNE RÉGION ENDEUILLÉE, ENSANGLANTÉE PAR DES ÉVÉNEMENTS DOULOUREUX DONT LE SANG N’A PAS ENCORE SÉCHÉ.

  2. Les nigériens qui viennent commettre ces crimes sur le sol malien au nom d’une communauté exposent aussi le Niger.

    Une attaque au Mali équivaut à deux attaques au Niger.
    Un mort au Mali équivaut à deux morts au Niger.

    à bon entendeur salut.

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