Le Mali agonise, le Sénégal s’engage à Mopti et la France relit les enjeux à l’échelle du Sahel

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4ème attaque contre la base militaire de Soumpi : le carnage

Dans une analyse qui donne froid dans le dos, notre confrère sénégalais, décrit la rageuse bataille de Soumpi dans le moindre détail dénonçant les failles dans notre armée ainsi que l’importance que révèle notre pays pour les grandes puissances dont la France. Affrontement très meurtrier, des dégâts matériels et des morts de part et d ‘autre. Oui, les FAMAS se sont très bien défendues avec force et dignité avec les moyens dont elles disposent. Lisez plutôt !

La guerre au Sahel via le Mali, n’a pas encore révélé tous ses secrets

Le film de la défaite cuisante des Forces Armées Maliennes (FAMAs), à l’issue de la rageuse bataille de Niafunké, entérine l’agonie de l’Etat du Mali, préfigure l’émiettement du pays et hypothèque la stabilité du Sahel et de ses environs immédiats. Voici le film de l’affrontement très meurtrier autour du camp militaire de Soumpi où l’Etat-major de Bamako a perdu le verrou du Macina, cette zone qui est, à la fois, le grenier et la jointure des régions de Ségou, de Mopti et de Tombouctou, c’est-à-dire la passerelle terrestre ou le couloir vital entre le Nord et le Sud du Mali. Les éléments d’informations qui constituent la trame du récit ci-dessous, sont collectés auprès de sources journalistiques, diplomatiques (notamment les attachés militaires) et sécuritaires, à Bamako.

L’attaque du camp de Soumpi a débuté vers 5h à 5h30 GMT

« L’attaque a débuté à l’aube du samedi 27 janvier, entre 5H et 5H 30 du matin. Une noria de véhicules « tout-terrain » équipés de mitrailleuses 12,7, chargés de mortiers, de lance-roquettes… et bourrés d’assaillants se sont scindés en quatre groupes, pour prendre en étau, le camp militaire. Tirs d’obus et rafales de mitrailleuses qui ont fait un nombre important de victimes. Les soldats maliens ont riposté vigoureusement avec tout l’arsenal et tous les moyens disponibles : armes lourdes, armes légères, peloton de la Garde nationale embarqué sur pick-up et voltigeurs-grenadiers.

Combats violents, corps à corps

Combats violents, jusqu’au corps-à-corps, qui ont duré 1H 30mm, sans répit. Au vu du nombre de morts, de blessés et au constat de l’épuisement inexorable des munitions, les Colonels Daoud Ould Mohammedine et Abass Dembélé, respectivement chefs des régions militaires frontalières de Mopti et de Tombouctou, ont ordonné le repli, afin de stopper le carnage. Pourtant, Mopti abrite la base aérienne 102 de Sévaré d’où peuvent décoller les nouveaux aéronefs et hélicos fraichement achetés par IBK. Les soldats se sont repliés hors du camp ; les terroristes ont pris le contrôle du bastion qu’ils ont pillé, jusqu’à 8H, avant de se replier vers la Mauritanie. Les assaillants ont emporté toute une rame de véhicules de l’armée malienne. De quoi créer une compagnie motorisée ».

IBK annule son voyage d’Addis-Abeba

Il va sans dire que le choc, l’abattement et le traumatisme sont patents à Koulouba (siège de la Présidence) et dans les milieux politiques à Bamako. Le Président Ibrahim Boubacar Keita a annulé son déplacement au siège de l’UA, à Addis-Abeba. Selon nos sources, deux groupes de terroristes bien identifiés ont participé aux combats. Il s’agit de la Katiba du djihadiste Amdane Walid El Sahraoui (un des leaders de l’Etat Islamique au Grand Sahara) et des combattants opérant sous la bannière du groupuscule radical dénommé Nustra Al Islam Wal Muslimine. Une petite phalange très radicalisée et efficacement encadrée par des djihadistes venus de l’Etranger, sous le commandement du Touareg malien ou azawadien Iyag Ag Ghaly. L’enquête (en cours) de la Sécurité d’Etat (services de renseignement du Mali) révèle progressivement toute une panoplie de nationalités, en provenance de Syrie. Pour préserver le moral de l’armée et celui de la nation malienne (peuple frère et voisin du Sénégal) Dakaractu a décidé volontairement de taire le nombre exact et élevé de victimes la bataille de Soumpi.

Envoi de la Force de réaction Rapide des Jambars

C’est dans cette conjoncture tragiquement dégradée que le président Macky Sall – à la demande de la France et avec la bénédiction de l’ONU – a projeté une Force de Réaction Rapide (unités terrestres et aéromobiles) des Jambars, à Mopti, le nouvel épicentre de l’offensive terroriste. Formée d’éléments issus du contingent sénégalais de la MINUSMA et de détachements anciennement logés à l’ONUCI-Côte d’Ivoire, la Force Sénégalaise de Réaction Rapide (FSRR) est déjà en patrouille et en mission d’aération de zones, au profit de toutes les unités déployées dans le centre du Mali. Il y a deux semaines, les Jambars ont eu un premier contact avec l’ennemi, dans le secteur infernal de Boni, où un car de forains en provenance du Burkina, a récemment sauté sur une mine. Après avoir déjoué une attaque à l’Engin Explosif Improvisé (IED), les soldats sénégalais ont ouvert un feu nourri sur les terroristes qui ont détalé.

Agonie lente mais inexorable du Mali

Au vu de l’agonie lente mais inexorable du Mali, les Présidents Macky Sall et Emmanuel Macron auront, dans quelques jours, le loisir et la latitude d’évoquer les perspectives sombres au Sahel. Ira-t-on vers un renforcement de la FSRR et une reconfiguration de la mission des Jambars à Mopti, dans le sens d’un engagement sénégalais plus total ? Attention à l’enlisement ! OPEX à Bamako, OPIN à Boffa-Bayottes : Le double engagement sur deux théâtres d’opérations potentiellement coûteux en vies humaines, est-il supportable, à long terme, pour l’armée sénégalaise ? Par ailleurs, la Force Sénégalaise de Réaction Rapide – non formellement issue d’une résolution des Nations-Unies – reste juridiquement bâtarde, du fait de sa triple qualité d’excroissance de la MINUSMA, de trouvaille de la France et d’instrument géopolitiquement payant pour le Sénégal. Car, épauler le Mali confronté au déchiquetage méthodiquement programmé de son territoire et de ses institutions, signifie – dans une logique d’anticipation stratégique – cimenté un large glacis (sorte de zone-tampon) à l’Est du Sénégal. Voler au secours du Mali, c’est, aussi, défendre le barrage de Manantali, une propriété cofinancée et commune aux quatre Etats de l’OMVS.

La situation du Mali a engendré une relecture des enjeux

Le laboratoire du Mali – un pays recru de malheurs, un Etat en voie de désintégration – a engendré une relecture des enjeux globaux au Sahel. Une révision doctrinale d’autant plus nécessaire et pressante que des voix s‘élèvent pour dénoncer le bilan mitigé de l’opération BARKHANE. Un bilan, en demi-teinte, illustré par des accrochages qui ont ponctué la date-anniversaire de l’opération SERVAL. Preuve qu’un de coup de pied dans la fourmilière ne tue pas toutes les fourmis, singulièrement les fourmis fanatiques bien installées dans le sanctuaire sud-libyen à partir duquel, elles essaiment au Sahel via la passe de Salvador qui serpente la frontière algéro-nigérienne. Bref, la France veut réduire sa présence au sol. A cet effet, le phosphorescent Macron a forgé un concept à la hauteur des subtilités, des nuances, des emphases et des duplicités caractéristiques de la doctrine de politique africaine de la France, notamment celle qui est en vigueur dans la bande saharo-sahélienne. La terminologie est ainsi joliment déclinée : « Le transfert de gestion du défi sécuritaire aux pays de la sous-région ».

Ré articulation du dispositif de Barkhane

L’ingénieuse et séduisante formule caresse la souveraineté des pays sahéliens dans le sens du poil, mais camoufle et consacre l’hégémonie de la France. Concrètement, Paris envisage incessamment une ré-articulation (synonyme d’allègement) du dispositif originel de BARKHANE, en se cantonnant à des opérations chirurgicales et ponctuelles. La démarche prendra forcément une allure d’exil strategy. Toutefois, les enjeux derrière la présence de la France au Sahel, éliminent l’hypothèse accélérée d’un démantèlement de BARKHANE. Le jeu de bascule est évident et cynique : éviter une déstabilisation généralisée du Sahel, tout en tolérant une insécurité circonscrite, très compatible avec une grande pénétration économique et une présence militaire peu volumineuse, peu coûteuse, mais largement inscrite dans la durée. Le réexamen de la politique sahélienne de la France (un mélange de maillage économique et sécuritaire) intervient à un moment où les Etats européens se ruent vers le Sahel, en ciblant le Niger qui devient le nouveau Djibouti ouest-africain.

La situation au Mali,  a aiguisé les appétits des grandes puissances

En effet, les lendemains incertains et alarmants du Mali ont, d’ores et déjà, surévalué la position stratégique du Niger. La France y possède deux bases militaires : une escadrille de Mirage à Niamey (Niamey est plus sûre que Gao) et des fantassins à Madama, en plein désert du Ténéré. De son côté, l’Allemagne a fixé son choix sur l’Ouest du Niger, en vue d’y installer – c’est imminent – une base d’appui à la MINUSMA. La liste européenne n’est pas bouclée ; puisque les soldats italiens encore présents en Irak et en Afghanistan seront prochainement dirigés sur le Niger. Les enjeux sahéliens ont également attiré l’US Army. Washington a installé une base de drones à Agadez et renforce constamment sa coopération militaire avec le Niger, aussi bien en effectifs (nombre croissant d’instructeurs américains) qu’en équipements fournis à l’armée nigérienne. Comme on le voit, les enjeux du Sahel sont considérables. Comme on le constate, les Etats cachent l’Histoire et les intérêts des guerres. Celle qui est censée être menée contre les terroristes, au Sahel, n’a pas encore révélé tous ses secrets.

NB : Le chapô, les intertitres et le titre sont de la rédaction

Par Babacar Justin Ndiaye

 

Commentaires via Facebook :

14 COMMENTAIRES

  1. Le Sénégal est une commune de la France tout comme les Puces de Saint-Ouen est un coin de “l’Île de France”!
    Et là bàs ils s’excitent souvent comme des puces!

  2. G5 du Sahel est une force de Defense strategique Africaine.Elle vient tenter de briser la camisole de fou dans laquelle on a jete les pays du Sahel..Pris entre les ambitions folles et etonnantes de la France en plein 21 eme Siecle et le Djihadisme obcurantiste et repoussant,les Saheliens Africains sont presque saisis de panique.La solution est juridique et politique d’une part et militaire de d’autre part.Elle est juridique car les riverains doivent faire comprendre a la France qu’ils n’accepteront jamais que l’independance de l’un des 5 Etats soit mise en cause :l’independance politique et l’independance economique.Ce Pacte doit etre signe entre les cinq pays Africains et tous les pays Africains solidaires a leur cause et transmis a l’Union Africaine.La presence de Berkhane est justifiee surtout a cause du Djihadisme terroriste ,mais cette presence ne doit pas nuire aux interets economiques d’aucun pays Africain en ce 21 eme Siecle.L’Afrique est manipulee en vue de minimiser la cooperation economique avec les pays du BRIC.Nous sommes en train de commettre une grande faute politique.Il apparait en effet, que nous ne pourrons pas assurer notre developpement et notre Securite sans l’apport de ces pays.Plusieurs Leaders politiques Occidentaux amis abondent dans ce sens.Le deuxieme point c’est la defense militaire.S’il n’y avait qu’une rebellion tribaliste ou clanique,je comprendrais un certain laxisme.Mais la realite est autre:Il y a une rebellion qui fait alliance avec le djihadisme.Pour parvenir a la paix ,il faut completement eliminer cette force militaire combattante car si elle negocie ,c’est pour faire perdre du temps et creer le desespoir parmi les populations.En politique ,les objectifs doivent etre clairement definis pour un chacun,meme pour le dernier des citoyens.Quand les objectifs sont flous,c’est deja un demi echec . L’operalisation du G5 du Sahel doit permettre de definir les objectifs politiques et economiques et d’user de la force militaire pour atteindre de facon decisive ces objectifs.Il faut plus de rigueur et moins de palabres.

  3. Pour répondre à RINZ sur la question ethnique;
    Mon avis est que, quand le Colonisateur a fait le découpage des futurs Etats d’alors, il a lésé les entités culturelles Malinké.
    Le MALI d’aujourd’hui abrite tous ou presque les sites marquants de l’histoire des Mandingues. C’est dire que tous les citoyens ( dit ) Malinké, qu’ils soient de nationalité, Sénégalaise, Guinéenne, Ivoirienne, Nigérienne, Burkinabé ou Mauritanienne sont d’origine Malienne. ( comme on dit, tous les DIARRA sont originaires de Ségou ). Le colonisateur aurait dû en tenir compte au moment du découpage, en évitant de faire de la patrie-mère des Mandingue un ETAT enclavé sans accès direct à l’Océan. Le Colonisateur a sciemment lésé nos populations en les cantonnant dans des zones arides et semi-arides. Les Fleuves qui traversent le pays ne peuvent constituer de lots de consolations. Car, les fleuves traversent plusieurs pays. Un pays ne peut les utiliser à sa guise sans créer de problèmes avec les autres pays riverains. Les fleuves ne réparent pas les tares de l’enclavement. Pour évacuer ces produits ou en importer il est tributaire du bon vouloir des pays qui ont un accès direct à l’Océan.
    Laisser tomber les référence ethniques… ? Oui, c’est même dans notre intérêt pour la gouvernance. Mais des revendications ethniques et ethnicistes existent dans beaucoup de pays Africains, d’où la crise actuelle au Nord-MALI. Il y a des pays où il y a beaucoup plus d’ethnies qu’au MALI. Dans ces pays là pourtant, il n’y a pas de conflit à caractère ethnique ou ethniciste. L’enclavement des Maliens dans une zone au climat hostile, favorise la pauvreté et des risques de revendications identitaires d’uns et des autres. L’Empire Mandingue s’étendait jusqu’à l’Océan. Pour ne pas commettre une injustice l’Occupant tout puissant d’alors aurait dû en tenir compte… C’est mon avis… !

    • Bamake …je ne vais polémiquer avec toi ..mais je pense qu’il faut nous apprendre a cohabiter sous une
      même bannière : l’ETAT souverain..
      Après si les Malinkés veulent se réunir et fêter ou se rassembler libres à eux..mais cela ne doit pas avoir plus d’importance que le rassemblement d’amateurs de foot dans un stade..
      LE MALI EST DANS CETTE TOURMENTE..
      Après la division religieuse la division ethnique est la pire
      Il n’est pas sur que tu ais raison la plus part des maliens ne partagent peut-être pas ton opinion

      • ” … Il n’est pas sur que tu ais raison la plus part des maliens ne partagent peut-être pas ton opinion… ” … /// …
        :
        Que les Maliens ne partagent pas mon opinion… C’est pas grave !
        Le colonisateur a enclavé notre Peuple… Il faut surtout pas en parler…, ça dérange. De toute façon on n’y peut plus rien. C’est de l’eau versée dans du sable, on peut pas la récupérer… Comme dirait le proverbe !
        Maintenant au MALI, nous devons opter pour une politique de justice sociale et du mieux vivre ensemble. Peu importe de quelle région on est, nous sommes Maliens, c’est ce qui compte.

  4. RINZ,
    Je sais que tu es un fidèle de Maliweb.net. Si, il t’arrive de lire mes commentaires, tu te rendrais compte que moi je n’ai jamais soutenu que la FRANCE serait au MALI pour les ressources naturelles de ce pays. Au contraire j’ai toujours dit et je le pense toujours que, même s’il n’y a que des cailloux dans le nord du MALI ou dans n’importe quel endroit de nos pays, la France viendra participer à la résolution en de conflit armé. Dans tout pays Africain Francophone, s’il y a un conflit armé la FRANCE ne peut pas rester bras croisés. Elle interviendrait ou militairement ou sur le plan diplomatique, elle interviendrait. C’est pas possible autrement.
    La FRANCE était présente en AFGHANISTAN, elle intervient dans le conflit Syrien, en IRACQ. Presque partout où il y a un conflit armé. Ces Puissances n’interviennent pas pour intervenir. Elles interviennent parce que il y a des vies humaines à sauver et à protéger. La FRANCE ne vient pas au MALI pour ses ressources naturelles. Elle fait son devoir de puissance mondiale et d’ancienne puissance coloniale et co-Auteur du morcèlement du Continent Africain. ça ne veut pas dire non plus que sa présence est neutre. Elle prend des décisions qui conviennent aux Uns, ou ne conviennent pas à d’autres. C’est sur ces décisions que souvent, nous nous prononçons, soit en approuvant soit en critiquant.
    L’Ennemi du MALI aujourd’hui, c’est pas la FRANCE.

    • Bamaké
      je partage beaucoup de tes idées..
      Je suis légaliste et j’aime que les pays qui nous viennent en aide soient appréciés
      Moi j’aimerai mieux que la France n’intervienne pas ; Çà coûte cher et si cela dure les critiques parfois imbéciles pleuvent
      L’argent dépensé ici pourrait servir en France

  5. Je crois qu’il faut sortir des clichés :…les prédateurs qui convoitent le Sahel
    Au mieux ou au pire il y aura des investisseurs qui exploiteront les richesses du sahel (comme pour l’or)
    Mais avec la guerre c’est pas pour demain..
    Faut pas rêver la France ne n’occupera pas le Mali elle a déjà a gérer 66 millions de gens sur son sol
    des citoyens qui se plaignent des impôts, en plus sa situation financière est délicate avec des dépenses colossales (la guerre au Mali)
    De plus la France s’occupe de la Corse (pas facile) des Antilles (pas facile la Guyane fait 1/5 de la france),de Tahiti (délicat ça coûte), de la Réunion, de Mayotte..La nouvelle Calédonie qui va voter pour savoir si elle reste dans le giron de la france
    La France gère aussi 175 Etablissements d ‘enseignement a travers le monde …Çà coûte
    Tu ajoutes la force de frappe et l’armée
    La France est un pays qui représente moins de 1% de la surface de la terre et moins de 1% de la population mondiale mais qui est la 5 ème ou 6 ème économie mondiale .!!!!.
    ALORS COLONISER DE NOUVEAUX TERRITOIRES faut trop y compter
    ,

    • Je sais que tu es un fidèle de Maliweb.net. Si, il t’arrive de lire mes commentaires, tu te rendrais compte que moi je n’ai jamais soutenu que la FRANCE serait MALI pour les ressources naturelles de ce pays. Au contraire j’ai toujours dit et je le pense toujours que, même s’il n’y a que des cailloux dans le nord du MALI ou dans n’importe quel endroit de nos pays, la France viendra participer à la résolution en de conflit armé. Dans tout pays Africain Francophone, s’il y a un conflit armé la FRANCE ne peut pas rester bras croisés. Elle interviendrait ou militairement ou sur le plan diplomatique, elle interviendrait.C’est pas possible autrement.
      La FRANCE était présent en AFGHANISTAN, elle intervient dans le conflit Syrien, en IRACQ. Presque partout où il y a un conflit armé. Ces Puissances n’interviennent pas pour intervenir. Elles interviennent parce que il y a des vies humaines à sauver et à protéger. La FRANCE ne vient pas au MALI pour ses ressources naturelles. Elle fait son devoir de puissance mondiale et d’ancienne puissance coloniale et co-Auteur du morcèlement du Continent Africain. ça ne veut pas dire non plus que sa présence est neutre. Elle prend des décisions qui conviennent aux Uns, ou ne conviennent pas à d’autres. C’est sur ces décisions que souvent, nous prononçons, soit en approuvant soit en critiquant.
      L’Ennemi du MALI aujourd’hui, c’est pas la FRANCE.

  6. Oui Alioune,
    On peut aussi voir la situation comme tu le décris, nous sommes parents ( pas seulement parce que toi et moi avons tous deux un ancêtre commun, Touramakan ), Sénégalais et Maliens. Mais beaucoup de Gens l’ignorent du fait que la langue nationale dominante au SENEGAL, est le Ouolof… ! Les Maliens qui n’ont pas séjourné au SENEGAL ne le savent peut-être pas. Sinon une bonne partie de l’EST du SENEGAL est en zone Malinké. Le Malinké dont dérivent le Bambara et le Khassonké au MALI, le Djoula au BURKINA FASO et en CÔTE d’IVOIRE.
    La différence entre le SENEGAL et la GUINEE, est que pendant longtemps la politique du Président Sékou TOURE a fait de la GUINEE un pays ” fermé ” à ses voisins. Alors que malgré l’éclatement de l’éphémère Fédération du Mali qui regroupait le SENEGAL et le Soudan Français ( actuel MALI), Maliens et Sénégalais ont gardé un lien très fort. Le MALI et la GUINEE aussi, de par la population c’est pareil, c’est les Malinké et les Peulh, les Ethnies dominantes dans les deux pays. D’après l’historien Malien Youssouf Tata CISSE et Wa KAMISSOKO, les Soussou, une Ethnie importante du côté de Conakry, sont d’origine Malienne. Ils viendraient du territoire de Ouagadou qui se situe dans le Cercle de Nara au nord de Bamako. Leur village d’origine existerait encore aujourd’hui et s’appellerait ” Sosso “.
    Pour revenir à la crise aujourd’hui au MALI… Je dirait que c’est un conflit qui a changé de nature avec le terrorisme international… D’où la présence de toutes les grandes puissances militaires et économiques dans ce pays. Des puissances qui voient leurs intérêts menacés… Le MALI peut difficilement, seul, y faire face. Je ne sais pas si tu as lu l’entretien de Monsieur Philippe MIGAUT Maître de conférence à Science-Po Paris. D’après ce que j’ai compris, les djihadiste viseraient toute l’Afrique, pas seulement le MALI… !
    Le SENEGAL devrait à mon avis rejoindre le G 5 Sahel. On est plus efficace ensemble que chacun seul dans son coin. C’est mon humble avis… !

    • Bamake

      Ne crois tu pas que l’on devrait laisser tomber les reférences ethniques …qui ne peuvent que nous gêner
      Si nous voulons une Afrique des états Unis il faut d’abord qu’au niveau de chaque nation il n’y ait plus d’ambiguités
      Chaque pays devra être fort et soudé
      On voit bien au Mali ce qui se passe

      • Mon avis est que, quand le Colonisateur a fait le découpage des futurs Etats d’alors, il a lésé les entités culturelles Malinké.
        Le MALI d’aujourd’hui abrite tous ou presque les sites marquants de l’histoire des Mandingues. C’est dire que tous les citoyens ( dit ) Malinké, qu’ils soient de nationalité, Sénégalaise, Guinéenne, Ivoirienne, Nigérienne, Burkinabé ou Mauritanienne sont d’origine Malienne. ( comme on dit, tous les DIARRA sont originaires de Ségou ). Le colonisateur aurait dû en tenir compte au moment du découpage, en évitant de faire de la patrie-mère des Mandingue un ETAT enclavé sans accès direct à l’Océan. Le Colonisateur a sciemment lésé nos populations en les cantonnant dans des zones arides et semi-arides. Les Fleuves qui traversent le pays ne peuvent constituer de lots de consolations. Car, les fleuves traversent plusieurs pays. Un pays ne peut les utiliser à sa guise sans créer de problèmes avec les autres pays riverains. Les fleuves ne réparent pas les tares de l’enclavement. Pour évacuer ces produits ou en importer il est tributaire du bon vouloir des pays qui ont un accès direct à l’Océan.
        Laisser tomber les référence ethniques… ? Oui, c’est même dans notre intérêt pour la gouvernance. Mais des revendications ethniques et ethnicistes existent dans beaucoup de pays Africains, d’où la crise actuelle au Nord-MALI. Il y a des pays où il y a beaucoup plus d’ethnies qu’au MALI. Dans ces pays là pourtant, il n’y a pas de conflit à caractère ethnique ou ethniciste. L’enclavement des Maliens dans une zone au climat hostile, favorise la pauvreté et des risques de revendications identitaires d’uns et des autres. L’Empire Mandingue s’étendait jusqu’à l’Océan. Pour ne pas commettre une injustice l’Occupant tout puissant d’alors aurait dû en tenir compte… C’est mon avis… !

  7. J’espère que ça valait le coup, le sacrifices de ces soldats Maliens, pour donner raisons aux politiques.
    Je continue de penser qu’il aurait mieux valu au SENEGAL d’adhérer au G 5 Sahel. Dans une certaine mesure le SENEGAL est un pays du Sahel. Un pays qui formait une Fédération ( appelée Fédération du Mali ) avec le Soudan Français, l’actuel MALI.
    Le mieux aujourd’hui serait de former un ETAT Fédéral Francophone au Sahel, composé du SENEGAL, de la MAURITAIE, du MALI, du NIGER, du BURKINA FASO, du TCHAD et de la GUINEE Conakry. Ces pays, chacun seul dans son coin aura du mal à s’en sortir face aux prédateurs qui convoitent au Sahel… !

    • mon cher en tant que sénégalais je serais heureux meme très heureux de partager le meme pays que les maliens je me demande qu’est ce que Senghor et ses amis français ont comploté pour casser la fédération du Mali et pour quel but ?
      Le Mali se tourne vers la Cote d’Ivoire ou la Guinée mais les liens de parenté avec le Sénégal sont plus visibles et plus proches meme si au Sénégal comme au Mali beaucoup le contestent il y a pas de différence entre les maliens et les senegalais c’est la meme famille

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