Mali : à Kidal, tout reste à faire

8

MNLALibérée le 28 janvier, Kidal, la ville du grand Nord, est contrôlée par les rebelles touaregs, bien décidés à ne pas laisser l’armée malienne approcher… Voilà qui promet !

 

Il manque de tout à Kidal. Du courant, des vivres, des médecins, des enseignants… Tous ou presque ont fui l’année dernière, comme une partie des habitants, quand les combattants salafistes d’Ansar Eddine, le groupe d’Iyad Ag Ghali, ont bouté l’armée malienne hors de la ville. Mais ses occupants, des Touaregs pour la plupart, semblent s’en accommoder. « Ça va, nous sommes habitués aux pénuries », dit l’un d’eux joint par téléphone. Depuis un mois et demi, le réseau fonctionne à nouveau.

Ce n’est pas la première fois que la place forte des Ifoghas, la plus puissante des tribus touarègues, est coupée du monde. Cité interdite aux étrangers pendant plusieurs décennies, lorsqu’elle abritait un bagne militaire, Kidal a toujours été un cas à part. Une épine dans le pied du Mali, où ont été conçues toutes les rébellions touarègues de ces cinquante dernières années. Aujourd’hui encore, elle fait figure d’exception : alors que la ville a été libérée du joug d’Ansar Eddine le 28 janvier, l’armée malienne n’y a toujours pas mis les pieds. Elle y compte bien quelques soldats, mais ils ne servent qu’à guider les Français et les Tchadiens dans l’Adrar des Ifoghas. Ces derniers ne quittent quasiment pas leur base.

 

Sans administration, les habitants s’organisent. Des volontaires s’improvisent gendarmes et guettent les éventuelles incursions jihadistes, d’autres se prennent pour des instituteurs. Le 26 mars, un coordinateur (une sorte de maire provisoire) a été nommé par les notables, avec l’assentiment des deux groupes armés qui ont pris le relais d’Ansar Eddine : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, laïc) et le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, islamiste modéré). L’heureux élu est Mohamed Ali Ag Albassaty, un fonctionnaire qui dit n’appartenir à aucun de ces groupes. « Contrairement à ce qui a été indiqué, je ne suis pas un gouverneur », tient-il à préciser. Il n’est même pas l’homme fort de Kidal. L’autorité morale, c’est toujours l’aménokal, le vieil Intalla Ag Attaher, qui l’exerce, même s’il doit composer avec les groupes armés.

Répressions

De quoi sera fait l’avenir ? se demandent les habitants de Kidal. Bientôt, les Français, qu’ils considèrent comme leurs protecteurs, partiront. Qui les remplacera ? Dans la ville, on ne veut pas entendre parler des Maliens. « Ils vont vouloir se venger », croit savoir un habitant. « Les notables n’ont pas oublié les répressions qui ont suivi les précédentes rébellions. Ils ne veulent pas voir un seul militaire noir [originaires du Sud, NDLR] dans leur ville », indique à Paris un bon connaisseur de la région.

 

Le MNLA et le MIA, qui travaillent désormais main dans la main, le clament haut et fort : « Nous sommes prêts à nous battre. » À Bamako, le ton est tout aussi virulent… Officiellement, si l’armée n’est pas à Kidal, c’est par manque de moyens. Mais l’état-major malien n’est pas pressé d’y envoyer ses rares soldats en mesure de se battre alors que les rives du fleuve Niger ne sont toujours pas pacifiées. « Pour l’instant, ce n’est pas prévu », confirme un colonel. Mais des officiers, à commencer par les Bérets rouges tout juste reconstitués, ne cachent plus leur volonté d’en découdre avec ceux qui, bien plus que les jihadistes, sont perçus comme les « vrais ennemis » du Mali : les indépendantistes touaregs. « Tombouctou, Gao et Ménaka ont été libérés. Il ne reste plus que Kidal », s’irrite l’un d’eux. « Si on ne monte pas, c’est parce que la France ne veut pas », ajoute une source sécuritaire malienne. À court terme, le MNLA est considéré par Paris comme un allié dans la traque aux jihadistes. À plus long terme, dans la perspective d’une réconciliation nationale, il est perçu comme « un interlocuteur inévitable », selon les termes d’un diplomate.

 

 

Jeune Afrique

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. A l’intention du MNLA et de ses soutiens à l’interieur comme à l’exterieur du Mali.Rira bien qui rira le dernier.Soumangourou Kanté, Roi du Sosso a regné de mains de maitre sur l’empire mandingue mais en 1235, ce fut le renversement de la situation avec Soundjata Kéïta et commença l’épopée mandingue.Profitez bien du peu de temps qui vous reste, criminels du MNLA et soutiens mais preparez vos cercueils et que dis je vos fosses communes car de 36 000 âmes (selon les estimations françaises) nous ne laisserons d’une bonne dizaine de milliers en vie!

  2. Le mlna sera desarme et les dirigeants traques tot ou tard. Meme si ils imigrent on a des milices et des T-a gage sans l’ombre d’un doute. Leurs mascarades les soit disant jihadistes laissent a desirer. Les otages francais ne sont au Mali peut etre mais sont entre les mains du mlna et ses associes. Le temps le prouvera. Ce n’est pas pour rien qu’on a ferme kidal au troupe maliens. Et maintenant on les ouvre les portes de kidal parce que les francais savent que les otages n’y demeurent plus. Je suis desole pour eux mais en travaillant ensemble, tous, on aura plus de resultats positifs et trouver les otages.

  3. pas de paix durable au Mali sans que le MNLA soit définitivement éradiqué

    ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗ ❗

  4. Les autorités maliennes peuvent continuer à mentir à leur peuple en mettant en avant comme argument le manque de moyens.
    Les maliens ont déjà compris le complot ils attendent le moment idéal pour riposter et rien ne sera comme avant au MALI en terme de gouvernance.

    • Connais-tu les moyens de ton armée? Vaut mieux préparer l’entrée à Kidal que d’envoyer une unité élémentaire mal équipée pour enfin de compte assister à une cinglante défaite comme avant le 22 mars 2012. Quand les français se rendront compte que le MNLA n’est que l’ombre philosophique d’un groupe armé, alors les FORCES du Faso vont investir la ville. Je demande aux indépendantistes qui s’agitent maintenant de chercher refuge ailleurs sinon la prise de Kidal sera terrifiante car on ne fera aucune concession.

  5. ils faut desarmer ses bandes de chiens, pour quil ya la paix dans notre pays. la france cherche leurs otages sans vraiment comprendre que les vrais dettenteurs de leurs otages cest le mnla. le mnla et le mia detiennent les otages francais dans le sahel. ci la france veut retrouver leurs otages, qu’elle prends les bandits armee de kidal. maximum ils deux jours la france sauras la ou se trouveras leurs otages.

    • @Toure…Tout a fait d’accord avec toi, ses bande de chiens (mnla)doivent etre aneantir pour une paix durable au Mali.
      Sinon comment comprendre cette histoire qui n’a que trop durer.
      Desarmnez me les de force avant de negocier,sinon nous irons a la case de depart.

      • bonsoir mes freres malien; rester calme le mnla c est un petit temp selement;les jeunes ont desider des créer un groupes ;pour chasser le mnla; l armee est entrain de fair son boulot dans les enlantoures de Kidal:on est courant;bientot c est Kidal; ils ont déjà installer l armee qui doit se déployer a Kidal ils ont recu 16O pickup des armee bien sophestique

Comments are closed.