Dans un document dont nous avons pu nous procurer une copie, le président du Cercle de réflexion et d’actions des jeunes (Craj Faso-nyèta), Mahamane Mariko, a livré son analyse sur la situation politico-sécuritaire de notre pays, en s’intéressant notamment à la visite du chef du gouvernement dans la Cité des Askia et la marche de l’opposition.
Selon lui, la visite du Premier ministre Soumeylou Boubèyè Maïga à Gao s’est déroulée dans un contexte d’insécurité très complexe. Car, dit-il, depuis un certain temps, le PM essaie de rassurer par ses différents déplacements au nord et au centre du pays, à travers des déclarations pour affirmer le retour de l’État. Mais, déplore-t-il, il faut que nos autorités aillent au-delà des coups médiatiques de ces visites pour sentir des effets d’accalmie et de sérénité dans le quotidien des populations de ces différentes zones. Ce qui n’est pas toujours le cas.
“L’insécurité a plus que jamais gagné le cœur des villes comme Gao, ville symbole de la résistance pendant l’occupation djihadiste, avec des assassinats en plein jour dans le pire style mafieux. Ce qui aggrave aujourd’hui la situation sécuritaire, c’est l’érection des milices qui veulent se substituer aux Forces armées et de sécurité. Ce n’est pas possible, beaucoup surfent sur ces vagues de communautarisme sans savoir qu’ils se trompent.
Il y aura toujours de graves revers à ces actes”, a-t-il renchéri.
De son analyse, nos populations s’éloigneront de la paix tant que les communautés seront opposées les unes aux autres. En effet, il dira que nous devons accepter en fait que des manquements graves de notre système de gouvernance a mis le pays sous tutelle depuis plus de cinq ans. “Nous devons avoir le courage de part et d’autre de reconnaitre ces manquements individuels et collectifs pour rebondir, car notre pays est menacé dans son existence. Il faut préconiser des assises politiques et sociales inclusives, dignes de ce nom, pour une véritable refondation du Mali”, a proposé l’ancien leader estudiantin.
Evoquant la marche de l’opposition du samedi 8 décembre dernier, il a laissé entendre que le chef de l’Exécutif régional du district de Bamako ne devrait pas empêcher l’opposition de marcher. Car, précise-t-il, la loi sur la charte des partis politiques exempte les manifestations des partis politiques d’autorisation expresse, mais leur exige plutôt d’informer les autorités administratives dans un délai déterminé. “Une fois que les procédures sont respectées, la marche de l’opposition devra être autorisée et encadrée par l’État”, a-t-il souligné.
Boubacar PAÏTAO