Au Sahel, en particulier au Mali, les attaques terroristes ne cessent de se multiplier. Bien que la communauté internationale ait reconnu l’insuffisance de ses actions au Mali, pour enrayer le phénomène pendant presqu’une décennie, les autorités de la Transition sont critiquées de refuser « toute coordination internationale » et d’avoir choisi « une réponse purement sécuritaire ». Au moment où la menace s’étend, le Sahel a besoin d’urgence d’un sursaut collectif.
Cela fait presqu’une décennie que de nombreux partenaires, essentiellement de l’Union européenne, sont engagés au Sahel afin de lutter contre le terrorisme. Certes, ce combat est d’abord une affaire africaine, mais il concerne aussi le monde entier, en particulier l’Europe dont les frontières sont proches de celles de l’Afrique. Quelquefois, elles sont même en territoire africain comme c’est le cas avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla qui se trouvent en terre marocaine.
Ainsi, la déstabilisation du Sahel par les terroristes constitue une menace directe pour l’Union européenne non seulement en matière de sécurité et de terrorisme mais aussi dans de nombreux autres domaines comme les trafics en tout genre. C’est dire que cette implication de l’Union européenne dans ce dossier est compréhensible.
Au moment où les soldats de la force Barkhane, déployée par la France, ont définitivement quitté le Mali, force est de reconnaître que la situation s’est fortement dégradée sur le terrain ces dernières semaines, avec la multiplication d’attaques terroristes touchant tant des militaires que des civils.
Au-delà de leur bilan humain particulièrement lourd, notamment pour l’armée malienne, c’est à la fois l’extension géographique croissante de ces attaques et les modes opératoires de plus en plus sophistiqués utilisés par les terroristes qui interpellent.
Confinée au Sahel à ses débuts, la menace terroriste s’étend de plus en plus vers les pays du Golfe de Guinée. Les terroristes cherchent à isoler et asphyxier les populations afin de les soumettre à leur merci. C’est ce qui explique les attaques contre des infrastructures comme des routes et des ponts, etc.
Or, ce sont eux qui assurent les principales connexions depuis et vers les pays du golfe de Guinée. L’isolement à la fois symbolique, politique et matériel des populations est renforcé et elles deviennent de ce fait un terreau plus aisé pour leur recrutement par les mouvements terroristes.
Selon le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, non moins vice-président de la Commission de l’UE, « cette dégradation trouve tout d’abord son origine dans la mise à l’écart progressive des acteurs africains et internationaux dont le mandat est précisément d’aider à rétablir la paix et la sécurité dans la région. Elle confirme ensuite l’échec d’une stratégie purement sécuritaire : la lutte contre le terrorisme ne peut pas se gagner uniquement que sur le terrain militaire ».
Un affaiblissement continu de la coordination régionale et internationale
À ses yeux, la dégradation de la situation sécuritaire résulte en particulier de l’échec de la politique menée par les autorités maliennes après les coups d’Etat de 2020 et 2021 : des États fragiles ne sont jamais renforcés par des longues transitions.
C’est ainsi qu’il cite en exemple le retrait du Mali de tous les organes du G5 Sahel, organisation créée en 2014 pour coordonner l’action des autorités de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Une situation qui a porté un coup presque fatal à la coordination régionale indispensable pour réussir la lutte efficace contre le terrorisme et favoriser le développement du Sahel.
Au même moment, la Minusma, déployée en juillet 2013 par le Conseil de sécurité de l’Onu, n’a jamais été aussi fragilisée. Déjà, il lui est impossible d’exécuter le nouveau mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité en juin dernier. Ce, dans la mesure où les autorités de Transition ont interdit aux Casques bleus de pénétrer sur certaines parties du territoire notamment au centre du pays.
En plus, l’arrestation et l’inculpation de 49 soldats ivoiriens accusés de « mercenariat » par Bamako n’est pas de nature à favoriser la normalisation des relations entre le Mali et la Communauté internationale même si les autorités insistent sur le caractère bilatéral de cette affaire. C’est ce qui explique sans doute les tentatives de médiation des Nations unies ou de la Présidence de l’Union africaine et même d’autres organisations.
On se souvient également que pendant les premiers jours d’août, les autorités de transition avaient demandé également le retrait des hélicoptères espagnols et allemands utilisés par la Minusma et la mission d’entraînement de l’UE. En conséquence, l’Allemagne avait dû suspendre provisoirement sa participation à la Minusma.
De plus, les autorités de la Transition sont accusées d’avoir noué des relations avec des nouveaux partenaires sur le plan sécuritaire dont les règles d’engagement sont jugées mitigées. D’après l’UE, ses missions au Mali comme EUTM et EUCAP Sahel, qui ont formé environ 18 000 soldats maliens depuis 2013 (soit la moitié des effectifs militaires du pays), subissent aussi une mise à l’écart croissante de la part des autorités de transition.
Sans compter le retrait de la force Barkhane, déployée par la France, et de la force Takuba, associant des soldats des forces spéciales de neuf pays européens, vient compléter le tableau d’un dispositif de lutte contre le terrorisme très affaibli.
Échec du « tout militaire »
Ce que rappelle aussi la multiplication des attaques terroristes au Sahel, ces derniers mois, c’est l’échec d’une stratégie de lutte contre le terrorisme, fondée sur une réponse principalement militaire. Selon des experts, pour être durable, tout gain militaire doit impérativement être consolidé par des actions bénéficiant aux populations les plus vulnérables. C’est valable au Sahel, mais aussi ailleurs dans le monde. À cette situation s’ajoutent aussi les instabilités politiques et institutionnelles qui ne favorisent pas la réussite de la lutte contre le terrorisme.
Autant il faut s’attaquer au terrorisme autant il faut aussi s’attaquer à ses causes profondes telles que la faiblesse de l’Etat de droit et l’absence des services de base pour tous, sur l’ensemble du territoire. Alors que le fait de fonder toute sa stratégie sur le volet militaire risque d’alimenter un cycle de violences et de représailles sans fin.
La lutte contre le terrorisme ne s’improvise pas, pas plus qu’elle ne peut se déléguer. Les événements des dernières semaines nous l’ont rappelé avec acuité. Il faut une synergie des efforts surtout de la part de ceux ayant en partage de nombreuses réalités telles que les frontières.
Cheick B. CISSE
Tres belle et profonde analyse. Mais les fuyards badasses peureux de bamako sont barricader a kati.
@Cheick Cisse, j’espère que tu sais qui nourrit le terrorisme dans le Sahel sinon honte a toi. Si tu ne veux être part de la solution en supportant la transition alors continues tes acts d’apatride!
Opinion of writer is not align with conditions. Under total circumstance nations of Sahel led by Mali are positioning themselves for showdown that will reveal No Stone Left Unturned Offensive that will neutralize every known terrorist found in Sahel area with overwhelming majority of terrorists being found. As is terrorists have intermingled with populations thereof witnessing secret information given to communities by FAMA concerning intended actions within community plus under what circumstances those actions will be taken.
We must hold to necessary Sahel nations wide military buildup, training, equipping plus arming our soldiers to degree that is superior plus effective far beyond anything terrorists imagine. Thereafter we introduce terrorists to Angel of Death as we embrace plus live to see seven Julu Angels known as Monday, Tuesday, Wednesday, Thursday, Friday, Saturday plus Sunday.
Security should be our primary focus intermingled with essentials plus upgrades in living conditions where safely possible.
Henry Author Price Jr aka Kankan
Cheick Cisse, j’espère que t sais qui nourrit le terrorisme dans le Sahel sinon honte a toi. Si tu ne veux être part de la solution en supportant la transition alors continues tes acts d’apatride!
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