Lutte contre Trafic de drogues au Mali et en Afrique de l’Ouest : Il y a urgence !

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«Le trafic de drogues au Mali doit être traité de manière urgente et différente,» a asséné Edem Kodjo, ancien Premier ministre togolais, ancien secrétaire général de l’OUA et chef de la délégation de la commission sur l’impact du trafic de drogues sur la gouvernance, la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest (WACD), dans un communiqué de presse en date du 30 aout 2013.

Le communiqué précise aussi que la délégation a rencontré un large éventail d’interlocuteurs au cours de son séjour, tant à Bamako qu’à Gao, y compris le Président élu S.E. Ibrahim Boubacar Keïta.  Les commissaires ont aussi rencontré des autorités sécuritaires et sanitaires, des sages traditionnels, la chambre de commerce, des membres de la jeunesse et des partis politiques ainsi que des représentants des organisations régionales et de la communauté internationale.

 

 

«Nos rencontres nous ont permis de mesurer l’ampleur du problème et comprendre que les trafiquants de drogues avaient eu des liens non seulement avec des groupes extrémistes au Mali, mais aussi au sein des institutions étatiques, sur fond de corruption institutionnalisée à grande échelle », a constaté, selon le document, le commissaire Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou, ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie, désormais professeur invité à l’Institut des Hautes études internationales et de développement à Genève et directeur de programme au Centre de Politique de Sécurité de Genève. « Aussi, faudra-t-il réformer les institutions du pays en profondeur pour mettre fin à l’impunité et aux trafics multiples qui entravent le développement », a-t-il souhaité.

 

 

La commission reconnaît l’immensité du défi à relever pour le nouveau gouvernement et a donc appelé au soutien de la communauté internationale, à commencer par la coopération régionale, pour doter le pays des ressources nécessaires, notamment en termes d’équipements, d’outils statistiques et de formation.

 

 

En outre, les commissaires ont souligné, toujours dans le communiqué, qu’il fallait reconnaître et faire face à la consommation locale de stupéfiants, qui pose un problème croissant en raison de facteurs tels que le chômage des jeunes, la faiblesse des établissements et de mécanismes de traitement de ses conséquences psycho-sociales et médicales et l’absence de structures d’accompagnement et de réinsertion.

 

 

Kofi Annan, prix Nobel de la Paix, a lancé la WACD au début de l’année en réponse à la flambée du trafic et de la consommation de drogues en Afrique de l’Ouest au cours de la dernière décennie. La commission, composée d’une dizaine d’éminentes personnalités d’Afrique de l’Ouest, est présidée par Président Olusegun Obasanjo du Nigéria, souligne encore le communiqué de presse.

 

 

Au cours de leur séjour, les commissaires ont rencontré, entre autres : Le Président de la République élu; le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile ; le ministre de la justice ; le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation ; la Minusma ; le commandant de la Brigade des Stupéfiants; le chef du service de psychiatrie à l’Hôpital du Point G; le Cadre de Concertation de Notables de Gao ; les Patrouilleurs, un groupe de jeunes de Gao ; Des ONG  et la presse nationale et internationale.

 

 

Cette mission était la quatrième d’une série de visites de la WACD à des pays de la région. Après le Sénégal, le Ghana, la Guinée Bissau et le Mali, la commission visitera prochainement le Nigéria;

 

 

La WACD publiera un rapport sur l’impact de trafic et de la consommation de stupéfiants sur la gouvernance, la sécurité et la santé publique en Afrique de l’Ouest début 2014, qui comportera des recommandations pour les Etats d’Afrique de l’Ouest, mais aussi pour les principaux pays producteurs et consommateurs ainsi que pour les organisations régionales et internationales concernées, conclure le communiqué de presse.

 

Adama DAO

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2 COMMENTAIRES

  1. Il va être difficile de lutter contre ce trafic au Mali qui a été l’un des derniers soucis des gouvernants de ce pays alors même que le phénomène battait son plein et à visage découvert impliquant une bonne partie de personnes detenant des pouvoirs de décisions. Air cocaine n’a jamais connu de suite judiciare digne de ce nom!!! Des preuves ont été occultées. En Guinée par contre et en Guinée Bissau des personnes ont été arrêtées et jugées alors qu’au Mali on a jamais trouvé personne derrière ce trafic qui a nourrit et entretenu plus d’un.Quel espoir de traitement peut-on donc nourrir contre ce phénomène et dans ces conditions?

  2. Moralité et Religion foulées aux pieds.
    Le seul dieu pour ces gens (trafiquants, receleurs,…) se nomme “ARGENT”.

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