Par leur visite de 24 heures dans notre pays, Jean-Marc Ayrault et Sigmar Gabriel, respectivement Ministres des Affaires étrangères de la France et de la République Fédérale d’Allemagne, marquent l’engagement et la détermination de leurs pays à lutter contre le terrorisme au Mali et dans le Sahel.
Ladite visite du vendredi le 7 avril 2017 fait suite à« un accrochage des forces Barkhane avec des terroristes lors d’une opération dans le sud-est de ce pays», ayant entraîné la mort du Caporal-chef du 6e Régiment du Génie d’Angers, Julien Barbé.
En effet, l’accrochage s’est produit vers 16H30 lors qu’ «un véhicule blindé léger engagé dans cette opération a subi une attaque par un engin explosif». L’explosion a blessé légèrement deux soldats qui ont été immédiatement secourus par les équipes médicales de la Force. Ensuite, le détachement du Génie a été déployé pour prendre les mesures de sauvegarde suite à l’explosion et permettre la reprise de l’opération. Malheureusement, c’est au cours de ce travail que «le détachement a été pris à partie par des tirs directs, touchant mortellement le Caporal-chef Julien Barbé ».
A la veille de ce voyage au Mali, où il s’est rendu, le vendredi 7 avril 2017, avec son homologue allemand, Sigmar Gabriel, le Ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a exprimé sa profonde tristesse. Cette visite conjointe franco-germanique dans notre pays a pour objectif de réitérer l’engagement de la France, de l’Allemagne et de l’Union Européenne aux côtés du Mali et au Sahel. Il s’agit également de s’enquérir de la situation de leurs contingents militaires au Camp Castor positionnés à l’Aéroport de Gao et également prendre connaissance du matériel (drôle Héron) et du détachement d’hélicoptères allemand (NH90+ Tigre).
Après un long temps passé dans le camp du contingent allemand de la mission de l’ONU à Gao, Jean-Marc Ayrault s’est recueilli devant le cercueil du soldat français, le Caporal-chef Julien Barbé, qui a sacrifié sa vie dans «un combat essentiel pour la paix et la sécurité du Mali et de toute la Région et, au-delà, pour notre propre sécurité ». C’était lors d’une cérémonie à huis clos.
«Nous sommes engagés dans un combat. C’est un combat sans ambigüité et contre le terrorisme, contre ceux qui se revendiquent du terrorisme. Et, donc, il n’y a qu’un moyen, il n’y en a pas deux», a évoqué le Chef de la Diplomatie française.
Parlant de la situation dans le centre du Mali, Jean-Marc Ayrault ajoutera que la Barkhane a réorganisé son dispositif : «Il y a un redéploiement de Barkhane en partie, parce qu’évidemment il faut rester présent au Nord et Barkhane l’est, mais il y a un travail qui se fait au niveau des trois frontières».
A Bamako, les deux Ministres et leurs suites ont été reçus en audience par le Chef de l’Etat, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta. A propos d’une des recommandations de la Conférence d’entente nationale, celle relative à la possibilité de dialoguer avec le Chef jihadiste Iyad Ag Ghali notamment, le Président malien a assuré ses hôtes européens qu’il n’y aura aucune négociation avec les terroristes.
A la fin de leur entretien avec le Président de la République, les deux Ministres ont animé conjointement une conférence de presse avec le Ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdramane Sylla, assurant l’intérim de son homologue des Affaires Etrangères de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine en déplacement à New York.
«L’Etat doit impérativement être présent sur l’ensemble du territoire nationale», a souligné le Ministre français des Affaires Etrangères. Il a, enfin, appelé à plus de soutien de la part de l’Union Européenne.
Cyril ADOHOUN