Créer en en 2014 à Nouakchott (Mauritanie), le G5-Sahel a pour ambition de garantir dans au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad les conditions de paix, de sécurité, de développement durable.
Les cinq membres du G5-Sahel ont progressivement tenu plusieurs sommets depuis sa création. Le dernier en date est celui tenu à Bamako ce dimanche 2 juillet 2017.
Ce sommet des cinq chefs d’Etat est intervenu deux semaines après l’attentat contre le Campement Kangaba qui a fait cinq morts dont un militaire. Une attaque revendiquée par la coalition terroriste d’Iyad Ag Ghaly. Plusieurs autres l’avaient précédé, notamment ceux perpétrés contre les villes du Nord.
L’extrémisme ne cesse donc de gagner de l’ampleur. Pour y faire face, les Etats membres du G5-Sahel ont choisi l’ultime solution de la mutualisation des forces. Ils entendent ainsi relever des défis tout en comptant sur le soutien des pays européens.
Le président tchadien Idris Deby Itno a réaffirmé à Bamako sa volonté à rester en première ligne dans la lutte contre le terrorisme. Pourtant, l’opérationnalisation des forces conjointes prévue en fin 2017 tarde à se faire. Le déploiement de 10 000 hommes est prévu.
Le G5-Sahel, qui entend se substituer à la force Barkhane, a obtenu le soutien du président français. En effet, l’aide promise par Emmanuel Macron, s’élève à un peu plus de 8 milliards d’euros d’ici fin 2017.
Une organisation de trop ?
Le 16 février 2014, les présidents de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Tchad, du Niger et du Mali se sont réunis à Nouakchott pour mettre sur pied une organisation qui devrait garantir la paix, la sécurité et le développement dans les pays du Sahel. Une manière pour eux de prendre leurs responsabilités et se démarquer de la France et des autres pays occidentaux. Une organisation de trop qui s’installe dans une région où les organisations internationales sont assez nombreuses mais qui, jusque-là, ont manqué d’efficacité.
Nous ne perdons pas de vue qu’une telle organisation a ses mérites dans une région où l’extrémisme ne cesse gagner du terrain. Par contre seul le temps jugera de son efficacité et de la réalisabilité du projet.
Le G5-Sahel s’inscrit dans un paysage institutionnel bien rempli, marqué par une difficulté à trouver au niveau sous-régional la bonne formule dans un contexte de multiplicité des cadres et des instances de dialogue et d’échange.
La Communauté économique des Etats saharo-sahéliens (CEN-Sad) regroupe 28 Etats, dont certains peuvent ne pas se sentir concernés par la crise sahélienne. Cela c’est sans prendre en compte la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
L’avenir du G5-Sahel et son efficacité restent étroitement liés à son mode de fonctionnement et sa relation avec les autres acteurs présents dans la région. Qu’il adhère ou non à l’organisation puisque la volonté du G5-Sahel n’est nullement de remplacer les autres organisations mais de les compléter et pallier éventuellement leurs faiblesses. Sa réussite dépend aussi de la volonté de ses membres à œuvrer ensemble.
Hawa Sy