La défaite de Daech ou l’État islamique en Syrie en Irak puis en Lybie fait basculer le centre de gravité du terrorisme de l’Asie vers l’Afrique. C’est ainsi que les attaques terroristes sont en augmentation et en généralisation un peu partout. Aucune zone ou pays n’est épargné; surtout en zone sahelo-saharienne. C’est à chacun son tour. Le vendredi, c’était le Burkina Faso qui était visé. Une vingtaine de personnes ont été tuées sur place non loin des frontières maliennes.
En voisin géographique et de communauté de destin, le président Ibrahim Boubacar KEITA à l’occasion de cette douloureuse tragédie où on ne doit pas dire au charognard: “Quitte le cadavre de mon voisin”. Mais au contraire: “Quitte notre corps”. Le chef de l’État était allé dire la compassion des maliens, au peuple et au gouvernement burkinabè. A cette occasion, IBK a pris la parole et dans un passage de son discours, il a laissé entendre que cela n’était pas possible de laisser les terroristes attaquer au Burkina et venir trouver refuge au Mali.
C’est le thème de “seul, on ne peut pas” qui a été ramené sur la table par le chef de l’etat. Ce qui implique la nécessité de se donner la main pour s’en sortir ensemble.
A cet égard, et dans la bouche d’un chef d’État, qui plus est de la trempe d’IBK, dire son refus de voir les terroristes trouver un havre de paix au Mali après avoir attaqué le Faso, revient à dire que le Mali pourrait accorder le droit de poursuite des terroristes à Ouagadougou sur le sol malien. Avec ou sans obligation d’informer Bamako au préalable? C’est vite aller en besogne.
Ce qui est sûr par contre est qu’en parlant comme il l’a fait spontanément (sans demande de la partie burkinabè), IBK a donné une promesse aux autorités et au peuple Mossi. Va- t-il aller au bout de sa logique et accorder ce droit de poursuite au Burkina? Vu le passé et la façon habituelle de faire de l’homme, IBK, rien n’est sûr.
Tientiguiba DANTE