Le Burkina Faso vient de découvrir les affres des groupes terroristes alors que le Mali en a vécu dans sa chair et son âme depuis 2012. Mais le pays des “Hommes intègres ” n’a pas attendu des jours et des mois pour réfléchir sur des moyens de lutte contre le phénomène. Il n’a pas non plus sollicité l’arrivée d’un quelconque expert antiterroriste français, américain, allemand, suisse, pour lui montrer la voie à suivre.
La société civile et la jeunesse burkinabés viennent donc d’échafauder une stratégie originale : la mise sur pied des “Kolgwéogo” ou brigades d’autodéfense en langue moré. Leur objectif : surveiller l’infiltration de groupes terroristes sur la moindre parcelle du territoire burkinabé, les traquer et les éliminer sans la moindre hésitation. L’expérience est en cours et les résultats sont largement satisfaisants. Au grand bonheur des citoyens burkinabés dans les plus petites localités du pays ! Même si les hypocrites défenseurs des Droits de l’Homme commencent à crier au scandale ! L’initiative constitue un renforcement des forces armées et de sécurité du pays, qui, elles, se préparent à cette nouvelle guerre asymétrique. A leur corps défendant !
Le Burkina a dû, lui-aussi lorgner du côté de ses voisins éloignés d’Afrique centrale comme le Cameroun, les Etats du nord Nigéria, le Tchad, le Niger. Harcelés par les terroristes de ” Boko Haram ” du Nigéria, des jeunes camerounais du Nord par exemple, piqués dans leur amour patriotique, constitués en brigades de renseignements, de vigilance et de lutte, ont enfourché vélos, mobylette et tout moyen de déplacement facile pour contrer les kamikazes filles, femmes et hommes infiltrés du Nigéria. Combien de tentatives d’infiltrations, combien de complots terroristes, combien d’attentats, à l’issue tragique certaine, ont-ils déjoué de 2013 à 2017 !
” Lorsque l’ennemi découvre son front, Débout sur les remparts !”, nous enseigne l’Hymne national du Mali. C’est le moment ou jamais, pour la jeunesse malienne, intrépide, de surgir des remparts pour faire face à l’ennemi. Comme les Camerounais, les Tchadiens, les Nigérians, les Burkinabés et les Nigériens ! A l’instar de la jeunesse, la société civile et les femmes de Gao au pire moment de l’occupation du pays en 2013 !
Les pions d’Amadou Kouffa du Front de Libération Nationale du Macina, ceux d’Ançar Dine, d’Aqmi, des Mourabitounes, du Mujao, de Boko Haram, des Shebabs, etc., tous les groupes terroristes, à quelque exception près, circulent à motos pour commettre leur forfait. Ils se déguisent en bergers, piroguiers, marchands de céréales, de bétails, touristes, simples voyageurs, etc. Des jeunes Maliens, bien organisés, peuvent faire face à ces ennemis pourvu qu’ils soient bien encadrés, formés, conseillés et guidés sur le terrain. Doter-les de grosses motos, de portables GSM, de talkies walkies, de grenades, de pistolets, de couteaux, de sabres, de flèches, d’armes dissimulables et de tous les moyens dont ils auront besoin, ils pourraient circuler partout, escalader monts et vallées, fouiller, ratisser coins et recoins du terroir national. Sous l’œil vigilant des forces de défense et de sécurité!
La création de Gandakoy en 1993, des brigades d’autodéfense du Faguibine et de Goundam, et celle de Gatia en 2014, de la Plateforme avait été le fruit de mure réflexion pour faire face aux assauts meurtriers et récurrents des ennemis du pays. La jeunesse citoyenne que l’on prépare actuellement, la renaissance des Pionniers en chantier, le patriotisme à toute épreuve que l’on veut inculquer aux enfants du pays, doivent passer par là.
Par Hama Alassane ASKOFARE (Le Sankoré)