Face à l’insécurité grandissante dans la Commune de Ouéléssébougou avec l’attaque du poste de contrôle par les bandits armées, le samedi 25 mars 2017, la direction générale de la gendarmerie nationale en partenariat avec l’Institut malien de recherche d’action à la paix (IMRAP), a initié une journée d’information et d’échange avec les autorités et la population de la Commune rurale de Ouéléssébougou sur la possibilité de mettre en place la gendarmerie communautaire à travers la création des polices de proximité ou brigades de surveillance dans la commune. Ces brigades qui seront essentiellement composés des personnes crédibles de la société, auront pour taches de faciliter aux forces de l’ordre l’accès à des renseignements pour mettre hors état de nuire les grands bandits. Après la brigade de Sangarébougou, Ouéléssébougou sera la deuxième brigade de tester cette initiative sécuritaire. La population locale trouve le projet intéressant et l’adhère totalement.
Cette journée d’échange s’est déroulé le samedi dernier à Ouéléssébougou en présence des autorités administratives, locales, les différents chefs coutumiers et religieux des 44 villages de la Commune rurale d’Ouéléssébougou, des représentants des femmes et des jeunes. Le directeur général de la gendarmerie nationale, le colonel-major, Satigui dit Moro Sidibé et les représentants des autres corps étaient présents.
L’objectif de cette journée d’information et d’échange est de voir la possibilité d’implication de la population aux côtés des forces de sécurité afin de lutter contre l’insécurité. Pour ce faire, la direction générale de la gendarmerie a proposé à la population de s’impliquer dans lutte contre les bandits en donnant les renseignements aux forces de l’ordre à travers la gendarmerie communautaire. Il s’agit des brigades de surveillance essentiellement composées des hommes et femmes crédibles qui seront chargé de mettre à la disposition des forces de l’ordre des informations utiles leur permettant de traquer les malfrats pour le bien-être de la population.
Pour le directeur général de la gendarmerie, la gendarmerie communautaire est une stratégie de communication, d’échange, de séance de travail avec les populations, l’administration locale, les chefferies traditionnelles, bref toutes les couches sociales du tiroir pour voir en quoi ils sont utiles et quel est le rôle qui leur revient en appui aux forces de sécurité toutes tendances confondues au niveau de leur localité : « La gendarmerie communautaire, c’est un cadre d’échange et de concertation qu’on crée pour faire l’état des lieux ensemble et voir quelles sont les difficultés majeures, quelles sont les goulots d’étranglement par rapport à la politique sécuritaire afin de chercher les solutions possibles pour soulager la population. Notre raison d’être en tant que force de sécurité est d’assurer la meilleure couverture sécuritaire au profit des populations et des biens ».
Selon le directeur général, conformément aux stratégies nouvelles de déroulement de la couverture sécuritaire, la direction générale de la gendarmerie a commencé, il y a environ six mois à développer une ceinture bleue de sécurité autour de la ville de Bamako : « On ne peut pas sécuriser la ville de Bamako et laisser les périphéries et les banlieues, et surtout les Communes rurales les plus proches de Bamako. Il s’est avéré nécessaire d’élargir nos opérations de communication et de sécurité à l’ensemble des différentes parties du pays. Nous devons toujours avoir une vision positive des évènements, cela nous amène à voir, à regarder dans quelles direction nous pouvons faire mieux avec l’administration, avec les populations dans le cadre des organisations qui existent naturellement, c’est-à-dire le comité local de sécurité ou dans d’autres cadres informels, c’est-à-dire comment développer un réseau de surveillance et d’alerte au profit des forces de sécurité pour obtenir au bénéfice des populations et des biens une promptitude et une réactivité appropriée par rapport à un phénomène ou à un simple évènement d’insécurité ».
Au cours des échanges, le chef de brigade de Sangarébougou, lieutenant Mamadou Diarra, a exposé la réussite de la police de surveillance dans sa brigade. Selon lui, la police de surveillance lui a permis de mettre hors d’état de nuire plusieurs bandits armés et réduire considérablement le banditisme dans la zone. A la suite de ces explications convaincantes et les différentes interventions, la population locale a trouvé l’initiative nécessaire pour mettre fin à l’insécurité dans la Commune rurale d’Ouéléssébougou. Elle a également annoncé son soutien et son adhésion totale au projet. Mais néanmoins, certains intervenants ont sollicité la direction générale de la gendarmerie de renforcer les capacités de la brigade d’Ouéléssébougou.
En réponse, le colonel-major, Satigui dit Moro Sidibé, a déclaré que des réformes sont en cours pour transformer la brigade de Ouéléssébougou en compagnie. Il a aussi rassuré qu’il plaidera auprès du ministre de la Défense et des Anciens Combattants et son collègue de la Sécurité et de la protection civile pour renforcer les capacités de la brigade de la localité : « Depuis mon arrivée à la tête de la gendarmerie, le gouvernement a beaucoup fait en augmentant le nombre d’effectif recrutés dans la gendarmerie. En plus, des efforts ont été faits dans le cadre de la formation et de logistiques… »
Le directeur général a laissé le soin au sous-préfet de mettre en place les différentes brigades de surveillance en place dans les différents villages.
Le Dg de la gendarmerie a aussi annoncé qu’un prix sera mis en place cette année au niveau de la gendarmerie pour encourager les gendarmes qui vont se distinguer par leur bonne enquête dans le cadre de lutte contre l’insécurité.
Wassolo