Planifier la régulation du discours religieux, afin de promouvoir la lutte contre l’extrémisme violent dans les pays du G5 Sahel (Mali, Burkina, Niger, Tchad et Mauritanie), c’est le principal objectif d’une rencontre d’échange de deux jours initiée par le Réseau des jeunes du G 5 Sahel, en collaboration avec Human Security Colletive le 4 mars dernier à l’Azalai hôtel Salam.
Placée sous la présidence du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Omar Hass Diallo, elle s’est déroulée en présence du président de l’Association initiatrice de la rencontre, Sidi Ould Bagna, du représentant du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Hamidou Chérif Bah, de Théophile de Humain Sécurité, Théophile, et du représentant de Missahel au Mali.
Une centaine de jeunes membres des antennes du CELLRAD, venus des pays de l’espace G5 Sahel (Niger, Burkina Faso et du Mali) ont pris part à cet atelier de plaidoyer pour la régulation du discours religieux dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.
La cérémonie d’ouverture des travaux de la rencontre à été marquée par plusieurs interventions. Dans son introduction, le président du Réseau des jeunes du G5 Sahel, a d’abord rappelé que la paix et l’entente sont les deux piliers sur lesquels les pays du Sahel doivent s’appuyer pour amorcer le développement. Pour Sidi Aly OuldBagna , il n’y a pas d’appartenance religieuse devant le défi du développement. « Nos différences sont une question religieuse seulement» clame-t-il avec insistance. Selon lui, toutes les religions prônent les mêmes valeurs. Il s’agit notamment de l’intérêt commun pour l’humanité, la tolérance, le respect des droits de l’homme, d’amour et de solidarité dans le dessein de consolider l’unité nationale, « à travailler main dans la main pour lutter contre tout ce qui effrite la paix et la stabilité dans le Sahel…»
C’est pourquoi, il a lancé un appel à la tolérance religieuse, afin de mettre fin aux conflits qui menacent l’avenir du Sahel.
Sidi Aly Ould Bagna a profité de l’occasion pour plaider auprès des autorités et des partenaires du Sahel un accompagnement financier pour contrôler les discours religieux dans les lieux des cultes. « Je demande aux autorités, le financement du discours religieux pour que les populations comprennent leur religion. Toutes les religions prônent un intérêt général à promouvoir l’unité nationale et lutter contre tout ce qui effrite la paix », dit-il.
À sa suite, Dr Théophile Djedjebi lancera un appel aux jeunes à refuser l’amalgame. « Dans chacun de nos cultes religieux, nous devons refuser tout amalgame. La religion est un élément clé de la paix » dira-t-il.
Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et du Culte s’est d’abord réjoui de l’organisation d’une telle initiative dans notre pays. Il a ensuite rappelé les avancées que notre pays a enregistrées depuis la création de son département dans la lutte contre l’extrêmisme violent. Thierno Omar Hass Diallo a rappelé que pendant longtemps, nos pays ont laissé le champs religieux abandonné à lui même. « Le champ religieux est un champ difficile, sensible et complexe. Il a été laissé pour vide pendant plus de 55 ans, aucun Etat n’a contrôlé ce domaine car ils n’y ont pas investi.» Toutes choses qui ont abouti à la régularisation du discours religieux et de la violence. Et le ministre Diallo de souligner que « la création de mon département était donc plus que nécessaire pour réguler les religions comme cela se doit dans un pays laïc ».
Mohamed Naman Keita