Bamako abrite depuis hier, jusqu’au 13 octobre, une réunion d’experts gouvernementaux sur le Projet de stratégie de contre terrorisme de la CEDEAO. Pour une mise en œuvre idéale de ce projet, une déclaration politique contre le terrorisme a été livré contenu aux participants dont les représentants des ministères de la justice, de la Défense, de la Sécurité et des Affaires étrangères des Etats membres de la CEDEAO, ainsi que remise aux nombreux journalistes de la presse malienne.
Face aux conflits et autres défis traditionnels qui pèsent sur la paix et la sécurité, toutes deux bien fragilisées en ces temps d’incertitudes générales, il a été question pour les experts gouvernementaux des pays de la CEDEAO d’examiner tous leurs contours des différents d à l’honneur, afin de soumettre des recommandations au conseil des ministres. Les participants devront également analyser la menace terroriste en Afrique de l’ouest et débattre sur les mesures d’ordre préventives prises par les Etats respectifs, afin de lutter efficacement contre ce fléau. Selon le département de la communication de la commission de la CEDEAO à Abuja.
Cependant, dans son allocution introductive de ce mardi 11 octobre 2011, le Général de division Charles OKAE, directeur des opérations de Maintien de la Paix et de la Sécurité Régionale de la CEDEAO, «ce n’est certainement pas une simple coïncidence qu’une réunion si historique se tienne ici à Bamako», car dira t-il «la détermination du Mali à faire valoir les idéaux de la CEDEAO est un fait qui est par ailleurs fort apprécié».
Selon lui toujours, «bien que cela soit connu, il n’empêche que le Mali a malheureusement vécu les pires formes de terrorisme, sous diverses manifestations d’enlèvements, d’attaques et de détournements de moyens de transports, d’embuscades contre les populations civiles et militaires, en particulier dans sa partie septentrionale faisant frontière avec l’Algérie, le Niger et la Mauritanie».
Il fera en outre remarquer «dans nos communautés, le terrorisme a de plus, crée, et dans certains cas, a même exacerbé les clivages sociaux sur fond de critères ethniques et religieux, rendant encore plus complexe tous les efforts déployés pour la réalisation d’une cadre communautaire commun ainsi que la pax, la sécurité, la stabilité et le développement économique sain et viable».
Ce qui pose le problème fondamental de la lute contre le terrorisme dans la sous-région comme «une nécessité pour tous les Etats membres». Raison pour laquelle, il convient de «développer une coopération militaire pour contrecarrer le phénomène, qui n’est pas nouveau en Afrique. Sinon la présence du terrorisme dans un pays est une menace directe pour les autres pays au sein de la même communauté».
Même si plusieurs des instruments internationaux de lutte contre le terrorisme ont été ratifiés par les Etats, d’autres Etats ont eu l’idée d’anticiper, en adoptant également une législation nationale contre le terrorisme. Cependant un défi principal reste à relever selon le communicateur : c’est le manque de coordination, qui aurait pu être aplanie si tous les efforts visaient à la même chose ; à savoir «compléter et identifier les stratégies communes pour une bonne exécution intégrale et efficace de la lutte contre le terrorisme aux niveaux national e régional».
Quant au Ministre des Affaires Etrangères et de la coopération internationale, SE M. Soumeylou Boubèye Maïga, cette déclaration politique et la stratégie commune adoptées par la CEDEAO, font reposer la lutte contre le terrorisme, sur «l’un des axes majeurs de la politique de sécurité du Gouvernement de la république du Mali. Toutes choses qu’il trouve en adéquation parfaite avec la stratégie anti-terroriste mondiale».
En effet, dira t-il «pour mieux lutter contre le terrorisme et autres crimes transfrontaliers, le Président de la Républiques, son Excellence Amadou Toumani Touré, dans le cadre de la politique nationale d’éradication de l’insécurité et du terrorisme dans les régions du Nord du Mali a entrepris de nombreuses actions, notamment la mise en place courantb2010, du Programme d’Urgence pour la éduction de l’insécurité dans le nord du Mali (PIRIN)».
«De même une cellule opérationnelle a été instituée auprès du Président de la République pour coordonner, suivre et évaluer la nouvelle politique de réduction de l’insécurité dans le nord Mali e de lutte contre le terrorisme».
Toujours dans le cadre de la domestication de ses instruments de lutte contre le terrorisme et l’insécurité le gouvernement prévoie des actions concrètes en matière de sécurité, de gouvernance, de développement local et de communication. D’où l’adoption du PSPSDN (programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord Mali), et de la Loi N°08-025 du 23 juillet 2008 portant répression du terrorisme.
Le gouvernement en ce dotant d’instrument de lutte contre le terrorisme et d’une cellule de traitement financière relative à la criminalisation du paiement de rançons à des personnes, groups, entreprises ou entités terroristes (résolution n°1904/2009 des Nations Unies), ne peut que se réjouir d’avoir à efficacement accompagner l’Union Africaine et la CEDEAO, dans le but de renforcer leur capacité de surveillance, d’harmonisation, de coordination et de réglementation des politiques et pratiqués des Etats, en matière de prévention et de répression du terrorisme en Afrique de l’Ouest par un arsenal juridique imparable e infaillible. Vu la grande notoriété de l’expérience malienne en ce domaine.
Pour conclure, le ministre dira que «grâce à nos efforts communs, les nombreux défis auxquels nous devons faire face peuvent être relevés, dans l’intérêt commun de nos peuples respectifs». Après quoi il déclara les travaux de la réunion interministérielle des experts gouvernementaux des Etats membres de la CEDEAO ouverts. C’était ce mardi matin, à l’Hôtel Salam de l’ex base aérienne. Bons travaux !
Alpha CHEICK SOW